Parité à la direction des intercommunalités : les préconisations du réseau ADGCF
Les directeurs généraux des communautés de France, réunis au sein de l’association ADGCF, s’emparent du sujet de la parité. Ils ont publié la semaine un intéressant « guide » pour « accélérer la parité au sein des directions d’intercommunalités ».
Ce guide d’une quarantaine de pages part du constat que les récentes évolutions de l’intercommunalité ont aggravé la situation du point de vue de la parité : les fusions de communautés de communes se sont souvent faites « au détriment des femmes », dont certaines « ont dû céder leurs postes de directrices générales des services pour devenir directrices adjointes ». De plus, les grandes structures ne font pas la part belle aux femmes aux emplois de direction : « Dans les collectivités de plus de 400 000 habitants, les femmes représentent moins de 15 % des DGS et DGA ». L’ADGCF estime donc que cette période de renouvellement des mandats – l’immense majorité des EPCI renouvelés va s’installer en juillet – est propice à une réflexion sur cette question « permettant d’initier de nouvelle pratiques » et de « promouvoir et favoriser l’accès des femmes à des postes stratégiques dans les comités de direction de toutes les intercommunalités ».
Boîte à outils
Les solutions proposées dans cette « boîte à outils » sont classiques, mais elles n’en sont pas moins efficaces. Au premier rang de celles-ci, l’ADGCF préconise la nomination d’un élu délégué à l’égalité femmes-hommes, afin que cette question soit portée directement par l’exécutif communautaire. Il paraît également indispensable à l’association de sensibiliser et former les cadres, pour les aider à « prendre conscience des différents verrous et leviers concernant l’accès des femmes à des postes de responsabilité ».
L’association rappelle également quelques vérités désagréables, comme le fait que l’écart de rémunération moyen entre les femmes et les hommes dans les postes d’encadrement de la fonction publique territoriale est de 20 %. De nouveaux dispositifs législatifs et réglementaires existent pour lutter contre cette discrimination de fait, notamment l’accord du 30 novembre 2018 qui impose une obligation de résultats en matière d’égalité salariale. L’ADGCF « recommande de se saisir de ces opportunités ».
Elle explique également que la démarche de renforcement de la parité doit s’inscrire dans un « cadre méthodologique » clair et « rythmé », avec un véritable pilotage, en coopération avec les élus comme avec les agents. Le guide donne de nombreux exemples des actions et mesures pouvant être mises en place.
Le guide propose également des solutions concrètes sur la question de la parentalité (horaires des réunions, gestion des congés maternité, mise en place de services « allégeant les charges familiales » ).
Enfin, l’association insiste sur le fait que les EPCI, en lien avec les communes, peuvent « promouvoir l’égalité à travers les politiques publiques ». « Les intercommunalités sont donc en capacité d’influer sur la présence des femmes dans l’espace public, dans les activités sportives ou encore sur la lutte contre les stéréotypes dès le plus jeune âge. En effet, faire en sorte que les femmes n’aient pas peur d’être ambitieuses c’est participer à instituer une égalité réelle dans la société », note avec justesse l’association.
F.L.
Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
Les cinémas et les sports collectifs reprennent, pas les discothèques
L'hypothèse d'un report des régionales est bien sur la table
Loi Élan et planification urbaine : la pyramide des normes rationalisée