Réseau téléphonique historique : Orange détaille son plan de fermeture prévu en 2030
Par F.L. avec AFP
« Ce projet va constituer notre principal chantier d’infrastructures de la décennie à venir », alors que « les dix dernières années ont été marquées par le déploiement de la fibre », a déclaré Fabienne Dulac, présidente d’Orange France, lundi lors d’une conférence téléphonique, sans préciser toutefois le coût de ce plan.
Concrètement, ce plan se fera en deux étapes de façon échelonnée sur différentes zones du territoire national : une phase de transition jusqu’en 2025, pour « préparer » la fermeture du réseau avec notamment des expérimentations menées au niveau des communes, puis une phase de fermeture technique du réseau historique entre 2026 et 2030, avec le début de l’arrêt de sa commercialisation.
France entièrement fibrée
Dans son plan stratégique Engage 2025 annoncé en 2019, le groupe Orange prévoit que le réseau cuivre historique pour la téléphonie fixe et l’accès à internet par ADSL, dont il a la charge, sera complètement remplacé par un réseau fibre optique en 2030.
Les raisons ? Un réseau énergivore, coûteux, et de plus en plus fragile, qui n’est plus capable de supporter la hausse continue des nouveaux usages et besoins en matière de trafic internet.
« Conserver indéfiniment deux réseaux parallèles n’a pas de sens », a souligné Fabienne Dulac, précisant que seules la Suède, la Norvège ou l’Espagne avaient commencé un chantier similaire en Europe.
L’Arcep a également annoncé lundi consulter « le secteur » sur les conséquences du plan de fermeture d’Orange sur les tarifs d’accès versés par les opérateurs alternatifs souhaitant accéder au réseau en cuivre.
Fin mai dernier, après plusieurs semaines de discussions avec le gouvernement, Orange s’était engagé à maintenir les 500 millions d’euros annuels consacrés à l’entretien du réseau cuivre, seule source d’accès au réseau téléphonique pour plusieurs millions de Français.
Et ce, malgré un nombre de lignes actives en baisse croissante en raison de la montée en puissance de la fibre, avec désormais plus de 13 millions d’abonnés à la fibre sur près de 30 millions de foyers desservis par cette technologie à très haut débit. Le gouvernement affiche l’objectif d’une France entièrement fibrée d’ici à 2025.
En décembre 2020, plus de 200 élus ruraux avaient réclamé dans une tribune que les opérateurs téléphoniques, au premier rang desquels Orange, permettent l’accès au service « universel » de téléphonie fixe, dénonçant que « des services de base comme le simple accès à une ligne fixe ne (soient) pas garantis ».
Réaction de l'Avicca
Ce matin, l’Avicca s’est « félicitée » de cette annonce, et dit s’atteler maintenant à « analyser dans le détail les propositions d’Orange, avec ses membres, qu’ils soient en zone RIP ou d’initiative privée », en restant « particulièrement attentive aux dispositions concernant l’aménagement du territoire, des zones très denses aux zones rurales et de montagne, ainsi qu'aux conditions concurrentielles sur le marché grand public et professionnel ».
L’association, dans sa réponse à la consultation de l’Arcep, « formulera des propositions pour que cette page se tourne la tête haute, avec une qualité de service jusqu’au bout pour tous ceux, nombreux, qui dépendent encore du réseau cuivre. Il convient en effet que l’objectif du Plan France Très haut débit en 2025 se traduise concrètement par la possibilité, partout où le réseau cuivre a été déployé, d’accéder à la fibre, et que les exceptions à cette règle soient limitées et réservées aux zones les moins denses du territoire ou lorsque les particuliers refuseront le déploiement de la fibre. »
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