Cybersécurité : le gouvernement annonce le déploiement de mesures anti-arnaques
Par Lucile Bonnin
C’est l’un des dossiers prioritaires du ministre Jean-Noël Barrot : la cybersécurité. La fermeture du réseau cuivre, le déploiement de la fibre, l’ouverture du marché du cloud… Toutes ces préoccupations concernent de très près les collectivités et les élus de manière récurrente voire quotidienne.
Ainsi, hier lors d’un déplacement au Campus Cyber – inauguré en février dernier – le ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications a indiqué que « la menace cyber est même passée du statut de l’exception à un phénomène du quotidien » . Que cela soit pour les particuliers, les élus, les agents ou les entreprises, se protéger est donc une priorité.
Protéger les collectivités
Rappelons que l’enjeu est primordial pour les collectivités, et ce peu importe leur taille. Les cyberattaques peuvent désorganiser durablement les structures, entraîner des répercussions économiques graves, mettre en pause le fonctionnement de nombreux services publics et entrainer des conséquences lourdes aussi bien pour les agents que pour les administrés.
Le ministre insiste sur l’importance du phénomène et indique que « sur l’ensemble de l’année 2021, ce sont près d’une entreprise sur deux et d’une collectivité sur trois qui ont déclaré être victimes d’une cyberattaque ».
Pour pallier cette généralisation des attaques, le ministre identifie un besoin de « prise de conscience collective des gestes barrières à adopter pour parer aux attaques et aux tentatives d’escroquerie » . Il a en ce sens annoncé « la mise à disposition d’outils de protection simples, gratuits et facultatifs ».
Filtre anti-arnaques
La première annonce du ministre reprend une promesse de campagne d’Emmanuel Macron : le déploiement d’un filtre anti-arnaques. Le président indiquait alors dans son programme que ce « filtre anti-arnaques avertira en temps réel tous les usagers d’Internet avant qu’ils ne se rendent sur un site potentiellement piégé » . L’utilisation de cet outil se fera sur la base du volontariat.
Les contours techniques de cet outil de navigation sont encore cours de finalisation, selon le ministre qui indique qu’une première version sera disponible l’été prochain. Le grand public n’y aura en revanche accès qu’à partir de 2024. Le filtre fonctionnera vraisemblablement à partir d’une liste noire qui alertera l’utilisateur sur le potentiel danger d’un site.
« Nous nous attaquerons dans un premier temps aux faux sites qui visent à dérober des données personnelles et bancaires, aux faux sites de vente en ligne et aux faux sites de placement financier » , détaille Jean-Noël Barrot selon La Tribune.
Cet outil de prévention pourra être utile pour les agents des collectivités et viendra compléter les ressources déjà disponibles à destination des collectivités sur le site cybermalveillance.gouv.fr.
Sur le sujet des arnaques, il est aussi à noter que dès mars 2023, dans le cadre de la loi du 24 juillet 2020 qui vise à encadrer le démarchage téléphonique et à lutter contre les pratiques frauduleuses, le démarchage téléphonique sera limité en semaine et sur des plages horaires définies.
Cyber-score et « Mon service sécurisé »
Pour ces deux autres outils, la simplicité est toujours l'objectif visé mais le caractère facultatif n'est plus à la carte. Le ministre a rappelé qu’un système de « cyber-score » sera mis en œuvre le 1er octobre 2023 afin de permettre aux usagers d'Internet, à l’image du « nutri-score » pour les produits alimentaires, de connaître « le niveau de sécurité de leurs données sur les sites et réseaux sociaux qu’ils utilisent ».
La loi rend obligatoire l’instauration de ce cyber-score mais ne précise pas les opérateurs concernés par cette disposition. Un décret est prévu pour préciser quelles plateformes seront soumises au cyber-score.
Côté collectivités, un outil de « sécurisation par défaut » est en cours de finalisation. Jean-Noël Barrot a annoncé que fin novembre, la plateforme « Mon service sécurisé » allait être opérationnelle. Elle doit permettre aux services publics et aux collectivités de « sécuriser et d’homologuer » leurs plateformes comme le site d’une « médiathèque permettant la réservation en ligne de contenus multimédias » ou encore l’application pour la « caisse des écoles permettant le paiement de la cantine ». Maire info reviendra dans une prochaine édition sur ce nouveau service.
Investissements
L’engagement du gouvernement pour lutter contre la cybersécurité a été réaffirmé. Le ministre a dressé un bref bilan du plan « cybersécurité » d’un milliard d’euros lancé par le gouvernement, qui comprend 720 millions d’euros de fonds publics. Jusqu’ici, presque « 100 millions d’euros ont d'ores et déjà été engagés ».
« Jean-Noël Barrot a aussi indiqué que l'Anssi, l'agence publique qui veille sur la sécurité informatique française verra ses effectifs "se renforcer substantiellement au cours des prochaines années" avec le recrutement "d'une cinquantaine de nouveaux experts" dès 2023 », indique l’AFP.
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