Mémoires de l'esclavage : les communes encouragées à organiser des cérémonies le 10 ou le 23 mai prochain
Par Franck Lemarc
« L’esclavage et ses abolitions font partie de la mémoire nationale », rappelle le Premier ministre dans sa circulaire signée le 8 avril. Outre les jours fériés, outre-mer, qui célèbrent l’abolition de l’esclavage (1), la loi du 30 juin 1983 a été modifiée en 2017 pour fixer au 10 mai la date de la journée nationale des mémoires de l’esclavage et au 23 mai celle de l’hommage aux victimes de l’esclavage. Le Premier ministre demande aux préfets d’organiser une cérémonie qui pourra se tenir le 10 ou le 23 mai « en fonction des attentes des élus et des associations », en privilégiant plutôt la date du 10 mai. Les maires sont encouragés, quant à eux, à organiser dans leur commune « une cérémonie commémorative ou toute autre initiative ».
Choisir la date et le lieu
C’est la Fondation pour la mémoire de l’esclavage (FME), présidée par l’ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault, qui est chargée de « transmettre la mémoire de l’esclavage » et d’apporter aux collectivités « un soutien méthodologique » pour l’organisation de cérémonies liées à cette mémoire.
À cet effet, la FME vient, aujourd’hui, de publier son « kit commémoration à destination des collectivités » mis à jour pour 2022.
Il y est notamment rappelé que si les collectivités peuvent se saisir des dates des 10 et 23 mai pour organiser des commémorations, elles peuvent également choisir d’autres dates – proches – par exemple « le mercredi ou le week-end » pour mieux y associer la population.
Le choix de la date est important et il doit se faire en fonction des attentes non seulement des associations qui portent le sujet mais également « des acteurs éducatifs, culturels et populaires de la commune ». Il est conseillé de créer « un comité de pilotage local » sous l’impulsion de l’élu chargé des politiques mémorielles.
Autre choix important : celui du lieu. « La plupart des communes ne possèdent pas de lieu symbolique qui fasse référence à cette histoire. Plutôt que d'avoir recours aux monuments aux morts des conflits mondiaux, il est préférable, lorsque la ville ne possède pas de lieu historiquement lié à la traite ou l'esclavage, d'organiser la cérémonie dans un lieu symbolique de la défense des droits humains, des valeurs de la liberté, d'égalité et de fraternité, ou dans un lieu neutre et central permettant d'accueillir le public le plus large possible. »
Ressources en ligne
La FME donne des suggestions de déroulé-type de la cérémonie ainsi que des exemples d’initiatives locales : expositions, conférences, débats, ateliers d’écriture, spectacles. Elle propose également des liens vers des « ressources » en ligne – expositions, affiches – et une sélection de films, de livres, ainsi que de textes qui peuvent être lus lors des cérémonies.
Enfin, il est utile de rappeler que la FME publie sur son site internet une carte interactive des événements 2022 pour la mémoire de l’esclavage. Les collectivités qui organisent des événements peuvent intégrer ceux-ci dans cette carte pour leur donner plus de visibilité.
De son côté, l’AMF, qui est partenaire de la Fondation, « encourage les communes à utiliser ces outils créés pour elles afin de leur permettre de s’inscrire dans ce grand moment républicain ».
(1) 27 avril à Mayotte, 22 mai en Martinique, 27 mai en Guadeloupe, 28 mai à Saint-Martin, 10 juin en Guyane, 9 octobre à Saint-Barthélemy et 20 décembre à La Réunion.
Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
Tout savoir sur la dématérialisation de la publicité des actes des collectivités
Capteurs de CO2 : attention, plus qu'une dizaine de jours pour envoyer sa demande de remboursement
La campagne de déclaration de l'Aide publique au développement est ouverte