Baromètre vélo de la Fub : « De belles progressions mais des progrès à faire »
Pendant les presque deux mois de grève des transports qui viennent d’avoir lieu, le vélo a été largement remis à l’honneur dans nombre de grandes villes, avec une utilisation qui a parfois doublé. C’est dans ce contexte que la Fub (Fédération des usagers de la bicyclette) a publié, la semaine dernière, son baromètre des villes cyclables.
Ce baromètre a pour particularité qu’il s’appuie sur les déclarations des cyclistes eux-mêmes : entre novembre et septembre, l’association met en ligne sur son site un questionnaire (26 questions) et compile ensuite les résultats pour établir un palmarès. Cette année, se réjouit la Fub, la participation a explosé, avec plus de 185 000 réponses (+ 63 % par rapport à la précédente enquête de 2017). Dans certaines communes, y compris petites, le nombre de réponses est passé « de 2 à plus 100 ».
Les contributions sont venues d’habitants de 5 418 communes. Seules celles qui ont recueilli plus de 50 réponses sont intégrées au palmarès – au total, 768 communes sont classées (c’est 445 de plus qu’en 2017) et représentées sur un outil de cartographie interactive particulièrement bien fait.
Les 26 questions sont regroupées en six thèmes : ressenti global, sécurité, confort, effort de la ville, services stationnement, évolution des données. Chacun de ces thèmes donne lieu à une note, sur le modèle des étiquettes énergétiques, allant de A+ (excellent) à G (très défavorable). Puis une moyenne globale des six items est donnée.
Cartographie des « points noirs »
Bilan : « Progrès réels, mais insuffisants », « de belles progressions, mais des efforts à faire ». Au chapitre le plus négatif, on peut noter que presque les quatre cinquièmes des communes concernées (79 %) se classent dans les trois catégories les plus basses (plutôt défavorable, défavorable et très défavorable). Aucune commune n’obtient la note maximale (A+). Seules 0,1 % d’entre elles ont un A, 1 % un B.
Pour ce qui est de l’évolution, il semble que ce soit dans les plus grandes villes que le plus d’effort soit fait : à la question « évolution de la situation dans ma ville », ce sont les habitants des communes de plus de 200 000 habitants qui estiment le plus que la situation s’est « un peu » ou « beaucoup » améliorée (44 % et 12 %).
Des « podiums » ont été établis par strate démographique. Comme toujours, peut-on dire, ce sont dans leurs strates les mêmes villes qui occupent la première marche : Strasbourg, Grenoble et La Rochelle. Pour les très grandes villes (plus de 200 000 habitants), le podium est occupé par Strasbourg, Nantes et Rennes ; pour la catégorie 100 000 à 200 000 habitants, par Grenoble, Angers et Caen. Côté villes moyennes et petites (moins de 20 000 habitants), les trois premières places sont occupées par Saint-Lunaire, Marseillan et Séné.
On notera la place d’honneur occupée, dans chaque strate, par les villes ayant « la meilleure progression » sur 2017-2019 : Paris, Grenoble, Dunkerque, Dreux et Saint-Lunaire.
Originalité de ce palmarès : la Fub a demandé à chaque répondant d’identifier « les trois endroits les plus dangereux à vélo dans (leur) pratique personnelle » et « les axes prioritaires à aménager au plus vite », puis les a cartographiés. Plus de 400 000 points noirs ont été identifiés et sont visibles sur l’une des cartes interactives disponibles sur le site de la Fub, représentant « la cartographie la plus précise jamais réalisée des priorités citoyennes pour une France à vélo », écrit l’association.
Celle-ci espère que le vélo sera l’un des points nodaux de la campagne des municipales qui bat son plein. Elle invite les candidats comme les citoyens « à s’emparer des résultats du baromètre pour alimenter le débat dans chaque territoire », au moment où les collectivités ont l’opportunité de s’emparer « des leviers de la loi d’orientation des mobilités et du Plan national vélo ».
F.L.
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