Maire-info
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Édition du mardi 24 septembre 2024
Outre-mer

Martinique : le couvre-feu partiel prolongé jusqu'à jeudi

La préfecture de la Martinique a annoncé lundi la prolongation du couvre-feu partiel en place depuis le 18 septembre jusqu'à jeudi et précisé l'étendre au quartier populaire de Sainte-Thérèse, épicentre des violences urbaines sur l'île.

Par F.L. et AFP

«  Afin d’accompagner le retour au calme et à la tranquillité sur le secteur de Sainte-Thérèse, le préfet a renouvelé l’arrêté de couvre-feu qu’il avait pris la semaine passée en l’étendant »  à ce quartier de Fort-de-France, a indiqué la préfecture dans un communiqué.

« Cette interdiction temporaire relative »  des déplacements s’appliquera de 21 h 30 à 5 h du matin dans certains quartiers du chef-lieu de la Martinique et de la commune limitrophe du Lamentin, de lundi à jeudi matin.  

Plus tôt dans la journée, la préfecture avait qualifié le week-end écoulé de « calme sur toute la Martinique », après plusieurs jours de violences urbaines, notamment dans le secteur de Sainte-Thérèse. Ces violences ont touché plusieurs communes de l’île dans un contexte de mobilisation contre la vie chère depuis début septembre. Les forces de l’ordre ont été la cible de tirs à balle réelle.

« À la demande du préfet de la Martinique, un important dispositif de sécurité a été déployé samedi et dimanche », précisait la préfecture.

La huitième Compagnie républicaine de sécurité (CRS), une unité d’élite spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines créée en 2021, a été envoyée en Martinique samedi soir. Les « manifestations revendicatives »  non déclarées avaient par ailleurs été interdites pendant le week-end dans plusieurs communes de Martinique. Cette mesure n’a pas été renouvelée.  

Le préfet a pris d’autres mesures d’interdictions, dont celle prohibant la vente d’essence aux particuliers, ou l’achat et la vente de produits explosifs. Ces interdictions courent jusqu’au « lundi 30 septembre 2024 à 18 h ». 

Lundi, l’avenue Maurice Bishop – axe principal du quartier Sainte-Thérèse –, théâtre d’affrontements pendant plusieurs jours entre des groupes d’individus et les forces de l’ordre, avait été nettoyé, ont constaté des journalistes de l’AFP. Les barrages érigés ont été enlevés par plusieurs camions déployés sur cet axe. Plusieurs carcasses de véhicules brûlés étaient en revanche toujours visibles sur le bas-côté de la route, dans ce même secteur lundi après-midi.

Violences urbaines également en Guadeloupe

Par ailleurs, en Guadeloupe, elle aussi touchée par des violences urbaines depuis le 18 septembre, le préfet Xavier Lefort a lui aussi annoncé un couvre-feu, mais réservé aux seuls mineurs, dans sept quartiers, après avoir constaté « des barricades, barrages routiers et incendies de radars ». Cette mesure, en vigueur de 22 h à 05 h, s'applique dans « les secteurs de la Boucan et Bébel à Sainte-Rose ; les quartiers Poucet et Mare-Gaillard au Gosier ; les quartiers Lauricisque et Changy à Pointe-à-Pitre ; le quartier Boisripeaux aux Abymes »  depuis hier soir.

Ces violences sont le fait de « bandes de jeunes », souvent mineurs et « cagoulés », qui ont jeté « des pierres et des cocktails Molotov »  sur les forces de l’ordre. Mais contrairement à ce qui se déroule en Martinique, ces violences ne s’inscrivent pas dans le cadre d’un mouvement de protestation contre la vie chère. 

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