Portée par les collectivités, la commande publique connaît une forte progression 

La commande publique retrouve des couleurs. C’est le constat fait par le dernier baromètre de la commande publique, réalisé par la Banque des territoires et l’AdCF, qui révèle que l’année 2019 est la meilleure de la mandature qui s’achève avec une augmentation de 11,6 % par rapport à 2018. Si la totalité des secteurs d’activités ont progressé, le volume global reste, toutefois, légèrement en deçà des niveaux de 2012 et 2013, tandis que les marchés de travaux ont tendance à stagner, loin de leur niveau de la précédente mandature.

Une croissance de 11,6 % portée par le bloc communal
Pour la première fois depuis 2013, la commande publique retrouve ainsi une croissance de plus de 10 %. Cette « très forte accélération »  s’est traduite par une dépense de 87,5 milliards d’euros l’an passé, contre 78,4 milliards d’euros en 2018. 
Si « cette reprise tonique de fin de mandat est très encourageante », elle « ne permet pas encore de revenir aux volumes des années 2012-2013 »  qui dépassaient les 90 milliards d’euros, observe le président de l’AdCF, Jean-Luc Rigaut, qui souligne que « les très fortes baisses de l’investissement local et de la commande publique, au cours des années 2014-2016, ont conduit à des retards importants dans les projets et travaux d’entretien. Il sera fondamental de conforter la reprise au cours des prochains mandats pour préserver la qualité de nos infrastructures ».
Reste néanmoins que les collectivités occupent une place toujours plus importante dans la commande publique puisqu’elles représentent plus de 60 % des achats publics, en progression de 7 % par rapport à 2014. « Leur activité de donneur d’ordre explique plus des deux tiers (72 %) de la progression de la commande publique enregistrée en 2019 », précisent d’ailleurs les auteurs du baromètre qui l’établissent à 52,2 milliards d’euros (+6,6 milliards d’euros), la commande publique des collectivités retrouvant quasiment son niveau de 2012 (53 milliards d’euros).
Dans cet ensemble, les communes, intercommunalités à fiscalité propre et syndicats mixtes pilotent plus de 70 % des achats publics des collectivités. Prépondérantes, les communes concentrent, quant à elles, 47 % de la commande publique des collectivités tandis que les intercommunalités à fiscalité propre en représentent 22 %. Ces dernières contribuent « très activement »  à l’activité des derniers mois puisqu’elles enregistrent la plus forte progression (+ 18 %) avec les départements.

Les bâtiments publics en hausse, les marchés de travaux stagnent
L’ensemble des secteurs d’activités ont profité de cette progression de la commande publique avec une hausse « particulièrement marquée »  pour les bâtiments publics dont les volumes d’achats ont augmenté de 20 %. L’environnement (+14 %) ainsi que les transports et la voirie (+12,9 %) connaissent également une progression marquée. 
« Fait notable », indiquent les auteurs du baromètre, la catégorie des bâtiments publics se positionne à un niveau supérieur en volume d’achat à celui de 2012 (mais aussi de 2018).
Concernant les marchés, la situation s’inverse par rapport à celle de 2012. En effet, les marchés de services, de fournitures et d’ingénierie gagnent en importance et ce sont eux qui ont tiré vers le haut la commande publique, en 2019, avec leur progression « significative »  (de 28,1 milliards en 2019 à 32,5 milliards pour les services notamment). 
À l’inverse, les marchés de travaux peinent à retrouver leur niveau de 2012 et restent en retrait avec des montants stables (27,8 milliards d’euros), mais à un « niveau bas »  au regard des années 2012-2013 (47,6 milliards d’euros). « Au sein des marchés de travaux, l’activité renouvellement et rénovation tient une place toujours plus importante au détriment des travaux neufs (62 % en 2019 au lieu de 56 % en 2012) », notent également les auteurs du baromètre. 
Ces derniers estiment, en outre, que « la progression en 2019 des marchés d’ingénierie portés par les communes et surtout par les intercommunalités à fiscalité propre devrait se traduire par une poursuite de l’effort d’investissement local dans les prochaines années ».

A.W.

Télécharger le baromètre.
 

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