Covid-19 : la question de la protection des personnes âgées et des sans-abris
En attendant les annonces que devrait faire le président de la République dans son allocution télévisée de ce soir, une mesure nouvelle a été décidée hier dans le cadre de l’épidémie de covid-19 : les visites sont désormais interdites dans les Ehpad.
Il s’agit d’une mesure jamais prise jusqu’à présent dans le pays. « Dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et les unités de soins de longue durée (USLD), l’intégralité des visites de personnes extérieures à l’établissement est suspendue », annonçait hier le ministère des Solidarités et de la Santé dans un communiqué. Dans les résidences autonomies, les visites ne sont pas interdites mais « fortement déconseillées ». Il est demandé que les établissements s’organisent pour que les proches des résidents puissent « maintenir un lien étroit » avec eux, « par tout autre moyen que les visites » – téléphone, appels sur internet avec webcam, etc.
Cette mesure tient évidemment compte du fait que le taux de létalité du virus (nombre de personnes décédées sur le total de contaminations) est proportionnel à l’âge des personnes atteintes : selon les chiffres publiés par la Chine fin février, et portant sur 72 000 cas, le taux de létalité du covid-19 est de 1,3 % pour les personnes de 10 à 69 ans, de 8 % pour les personnes de 70 et 79 ans, et de 15 % pour les personnes âgées de plus de 80 ans.
Le gouvernement a donc choisi d’installer un cordon sanitaire autour des Ehpad. Cette mesure avait été anticipée dans plusieurs établissements touchés par le virus. L’établissement où la situation est la plus inquiétante est celui de Thise, dans le Doubs, où dix personnes ont été testées positives au covid-19 et deux patients en sont morts. Selon la responsable de l’établissement, citée dans L’Est républicain, « 29 personnes » – résidents et personnels – présenteraient les symptômes de la maladie à ce jour.
Les associations demandent la prolongation de la trêve hivernale
Autre sujet d’inquiétude : les personnes sans abri. Depuis plusieurs jours, les associations alertent sur le risque que présenterait la « remise à la rue » de ces personnes au 31 mars, date de la fin de trêve hivernale. Florent Guéguen, directeur de la Fnars (Fédération des acteurs de la solidarité), s’est exprimé à plusieurs reprises ces derniers jours pour alerter sur « la catastrophe sanitaire » qui pourrait se produire si cette population, « l’une des plus exposées au coronavirus », était remise à la rue au 31 mars. Ces personnes « n’accèdent pas aux mesures d’hygiène de base, de type se laver les mains, du fait de l’absence d’accès à l’eau et d’absence de points d’eau, notamment dans les campements. » La Fnars demande donc au gouvernement de ne pas fermer les hébergements d’urgence ouverts depuis le 1er novembre pour l’hiver. « Nous demandons que, comme cela est fait dans les Ehpad pour les personnes âgées, les personnes sans abri soient considérées par le gouvernement comme prioritaires à protéger et à accompagner compte-tenu de leur état de santé général, qui est souvent critique. »
Florent Guéguen indique que les associations sont en ce moment en train de discuter de cette question avec le ministère chargé du Logement, et qu’une réunion est prévue sur ce sujet « vendredi après-midi ».
Le nombre de personnes infectées par le virus a bondi hier de 27 %, avec plus de 500 cas supplémentaires et 15 nouveaux décès en 24 heures. « Le scénario italien, on doit s’y préparer », a déclaré hier soir le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, dans son point presse quotidien.
F.L.
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