Les jeunes seniors en établissements d'accueil plus vulnérables que ceux à domicile
Par AFP
Les jeunes seniors, âgés entre 60 et 75 ans, résidant en établissements pour personnes âgées sont généralement en situation de plus grande vulnérabilité que ceux résidant à leur domicile, selon une étude de la Drees publiée vendredi.
« Les personnes de moins de 75 ans en établissement ont (...) des limitations particulièrement importantes pour leur âge, tandis que les résidents les plus âgés ont des limitations sensorielles et physiques proches des personnes vivant à domicile », souligne cette étude de La Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques.
Ce constat « explique en partie le taux particulièrement élevé de personnes sous protection juridique en établissement, supérieur aux deux tiers pour les résidents de moins de 75 ans », est-il ajouté.
Des résultats qui « interrogent les politiques publiques »
Ce travail se base sur des enquêtes menées en 2015 et 2016 auprès des personnes de 60 ans ou plus résidant en France métropolitaine, à domicile ou en établissement pour personnes âgées. Au total, environ 4% de cette population vivait en établissement d'accueil sur la période étudiée, soit près de 600 000 personnes.
De façon plus générale, « les principales spécificités des résidents d'Ehpad sont (...) le relatif isolement social des plus jeunes, le fait qu'un quart d'entre eux est sous protection juridique, la prévalence très importante des troubles cognitifs et moteurs », pointe encore cette étude.
La comparaison entre la situation des seniors en établissement et à domicile « permet de préciser les conditions de possibilité concrètes d'un maintien à domicile important, voire total, des publics actuels en Ehpad », explique la Drees, soulignant que les résultats de l'étude « interrogent les politiques publiques » à plusieurs égards.
Elle rappelle en effet qu'il faudrait pouvoir accueillir 108 000 personnes âgées supplémentaires en établissement d'ici à 2030, si la proportion de personnes résidant en institutions restait inchangée à chaque âge et à chaque degré de perte d'autonomie.
« Or la politique actuelle ne s'oriente pas vers le développement massif de nouvelles places en établissement, mais plutôt un virage domiciliaire motivé par le souhait de rester à domicile exprimé par une majorité de personnes âgées », pointe l'étude.
Dans cette optique, « les conditions économiques et sociales de leur maintien à domicile et du soutien à leur autonomie doivent être anticipées au regard des caractéristiques » décrites dans l'étude, celles-ci « impliquant en particulier l'existence et la viabilité économique d'un important secteur de l'aide à domicile ».
Ces services sont entendus au sens large : aide-ménagère, au repas, à la toilette mais aussi une prise en charge médicale et paramédicale à domicile correspondant aux tâches assurées aujourd'hui par le personnel sanitaire des Ehpad.
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