Le ministre des Transports annonce un plan « cars express » début 2025
Par Franck Lemarc
C’est dans une interview au quotidien Ouest-France du dimanche 13 octobre que le nouveau ministre des Transports a annoncé sa décision de lancer un « plan national de cars express » pour traiter, selon l’expression utilisée par Michel Barnier dans son discours de politique générale, « les trajets longs du quotidien ». Il s’agit de la situation des personnes – au nombre de 10 millions selon le ministre – qui ont « plus de 50 km à parcourir chaque jour » pour aller et venir du travail.
Les cars express, qu’est-ce que c’est ?
« Là où il n’y a pas de réseau de transports en commun », ces trajets sont faits en voiture. Afin de « combler le fossé qui sépare la France des grandes villes de la banlieue et de la ruralité », le ministre propose de construire une « alternative » appuyée sur les cars express, « en plus du train qu’il faut développer ».
On parle bien ici de cars et non de bus, avec un niveau de confort supérieur et une logique assez différente : si le bus est prévu pour faire du maillage le plus fin possible, les liaisons en car express – il en existe déjà dans de nombreuses régions – sont pensées pour relier deux points éloignés (en général un pôle d’habitations et un pôle d’emplois) sans arrêt, le plus souvent en utilisant le réseau autoroutier, parfois sur des voies dédiées pour assurer un cadencement régulier.
François Durovray, sur ce point, apporte avec lui au ministère des Transports un sujet qui lui est cher : en tant que président du département de l’Essonne et membre du conseil d’administration d’Île-de-France mobilité, autorité organisatrice de la mobilité dans la région capitale, il a été l’auteur, en avril 2023, d’un rapport sur « le développement des lignes de cars express en Île-de-France ».
Dans ce rapport, il rappelle les caractéristiques minimales d’un réseau de cars « express » : une distance de parcours de 20 km au moins, une offre cadencée, un parc de cars équipés d’un accès wifi à bord et une information en temps réel sur la durée des trajets. François Durovray insiste également sur l’importance des gares routières et des parkings relais pour permettre le développement d’un tel réseau. Dans son plan pour l’Île-de-France, il préconisait la création de 40 à 50 lignes de cars express et de « 20 à 30 pôles d’échanges multimodaux ».
Parmi les nombreux avantages que le président du département de l’Essonne voyait dans le développement d’un tel réseau, il y a le coût, « bien moindre que pour la mise en œuvre de réseaux de transport lourds ». Il estimait ainsi, l’an dernier, la mise en œuvre d’un réseau de cars express de 40 à 50 lignes à environ un milliard d’euros – les principales dépenses étant l’achat des cars, la construction des gares routières et, éventuellement, l’aménagement de voies réservées.
Projet « pas antinomique » avec le train
François Durovray propose donc de transposer ce plan à l’échelle nationale, persuadé que les choses peuvent aller vite et que des lignes peuvent être déployées « en six mois ou un an ». Il ne rejette pas l’idée d’une participation de l’État au financement de ce plan, à condition, explique-t-il, que les lignes soient payantes et qu’un « dialogue » soit instauré avec les entreprises, « qui contribuent au financement du transport ».
Il reste à savoir si le lancement de cette idée, au moment même où va démarrer la discussion sur le budget au Parlement, est, ou non, un enterrement de première classe des SERM (services express régionaux métropolitains ou RER métropolitains), qui peuvent apparaître trop coûteux en ces temps de disette budgétaire. François Durovray jure que non : « Ce n’est pas antinomique, je veux plus de trains et plus de cars ». Il rappelle, dans cet entretien, que « 24 SERM sont labellisés à ce stade », et que le gouvernement va « organiser une conférence de financement pour accélérer ».
Le ministre assure donc que l’offre de cars express qu’il espère développer sera complémentaire et non concurrente à une augmentation de l’offre de transports ferroviaire – alors que des défenseurs de l’environnement lui reprochent déjà de vouloir jouer « la route contre le rail ».
L’avenir dira ce qu’il en est, mais on peut au moins constater un signe encourageant : dans le projet de budget pour 2025, les crédits dédiés aux « infrastructures et services de transports » ne sont pas en baisse, au contraire : ils passent de 4,34 milliards dans le précédent budget à 4,98 milliards dans celui-ci.
Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
Secrétaires de mairie : Guillaume Kasbarian promet l'extension de la réforme aux « C1 »
Adapter les communes au vieillissement de la population : les élus locaux en première ligne
Dernière semaine pour candidater au Grand prix des maires RMC-BFM