Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du lundi 30 novembre 2020
Collectivités locales

Le grand prix des maires RMC récompense sept lauréats

Les résultats de la troisième édition du « Grand prix des maires RMC », organisé par la radio en partenariat avec l’AMF, ont été annoncés le 25 novembre lors d’une émission spéciale de la tranche méridienne, présentée par Laurent Neumann et Emmanuel Lechypre ; cette année, il y a eu une commune lauréate dans chacune des six catégories du prix, mais également un coup de coeur du jury.
Pour Emmanuel Lechypre, ce palmarès démontre une fois de plus « que les communes ont une volonté de prendre à bras le corps les grandes problématiques de l’époque, même sur des sujets comme le numérique ou l’environnement, dont on pourrait penser qu’ils ne sont pas forcément de leur ressort, et ce de façon extrêmement créative et pragmatique, avec une grande modernité ».
Dans la première catégorie « Ville/commune sociale », c’est la ville de Coulaines, dans la Sarthe, qui l’a emporté avec son ensemble de programmes éducatifs à destination des jeunes des quartiers populaires, partant de journées citoyennes en CM2 jusqu’à une bourse au permis de conduire, en passant par des chantiers « argent de poche », visant à offrir aux jeunes une première expérience de travail, mais aussi à leur faire prendre conscience de l’importance de respecter leur environnement quotidien. C’est son maire Christophe Rouillon, par ailleurs membre du bureau de l’AMF, qui est venu chercher virtuellement le prix dans cette catégorie, qui, comme les années précédentes, était la plus prisée par les communes candidates.
La deuxième catégorie, « Mobilités et aménagement », a récompensé un village de la Nièvre qui se bat pour retrouver son attractivité : Luzy, auto-proclamé « village du futur », et sa maire Jocelyne Guérin, se sont lancés en 2014 dans un programme global de rénovation du centre-bourg, de ses commerces et de ses logements, en faisant le pari du numérique (fibre optique, magasin en ligne) et de l’artisanat local, et en développant un programme très poussé d’accueil des nouveaux habitants – avec, pour la première fois depuis un siècle, une population qui commence à augmenter.
Dans la catégorie « Développement économique », c’est Calais (Pas-de-Calais) et sa maire Natacha Bouchart qui l’ont emporté avec un magasin en ligne créé pour les petits commerçants du centre-ville n’ayant pas les moyens ou la compétence d’une présence sur Internet, et qui bénéficient non seulement du site municipal mais aussi d’un service de livraison gratuite rivalisant de rapidité et d’efficacité avec les grandes surfaces. Le lancement de ce site, quelques mois avant le confinement, a été accompagné d’une grande campagne de communication pour faire connaître ces commerçants, et le taux de vacance commerciale a été divisée par deux en l’espace de trois ans à peine.
En « Énergie et environnement », la lutte a été emportée par Cahors (Lot) et son maire Jean-Marc Vayssouze-Faure, avec « Enerpat », un programme de rénovation énergétique du bâti ancien très innovant, et pourtant basé sur des techniques… ancestrales, remises au goût du jour, avec l’emploi de matériaux « bio-sourcés »  comme le chanvre ou la laine de bois, le tout couplé à un programme de recherche et de mise sur pied de filières agro-industrielles locales.
C’est une première dans l’histoire du prix : la catégorie « Numérique et services »  a primé un EPCI, la communauté de communes Coeur de Brenne, et son président Jean-Louis Camus, au coeur du parc naturel régional de la Brenne. En mutualisant les moyens des communes de cette zone très rurale et très peu dense, elle a pu organiser un pôle de services très complet autour du numérique, avec notamment un espace de co-working, équipement plutôt citadin à l’origine, et très prisé des locaux comme des urbains confinés au printemps dans leur résidence secondaire.
La catégorie « Sport et culture »  a vu s’imposer la ville de Vannes (Morbihan) et son maire David Robo, pour la création d’une aire de jeux inclusive, pensée de telle manière que les enfants handicapés puissent jouer avec leurs frères et sœurs ou amis « valides », sur des attractions pouvant tous les accueillir en même temps.

Coup de coeur

Enfin, devant la qualité exceptionnelle de son action, le jury a décidé de récompenser une autre commune du Morbihan, également sur le thème du handicap, en attribuant un « coup de coeur »  à Langoëlan pour l’action pionnière de son ancien maire (devenu 1er adjoint depuis les dernières élections), Yann Jondot. Cet élu, lui-même paraplégique, a pris son bâton de pèlerin pour faire signer une charte de l’accessibilité à toutes les communes de son département et leur proposer des solutions simples et peu coûteuses, comme des rampes mobiles ou des bornes sonores, pour rendre accessibles les bâtiments publics et la voirie, dans les petites communes n’ayant que peu de moyens, et ce en tenant compte de tous les types de handicaps.
On le voit, ni la pandémie ni le renouvellement des exécutifs n’ont entamé l’énergie et la créativité des élus locaux, dont la crise du covid a remis à jour « la réactivité et l’imagination », conclut Emmanuel Lechypre, en donnant rendez-vous aux communes et à leurs groupements pour une quatrième édition en 2021.

E.G.E.

Accéder au palmarès.

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