Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du lundi 17 février 2020
Énergie

Le gouvernement lance un nouveau chantier de maîtrise de l'énergie dans les bâtiments publics

Le gouvernement a annoncé la semaine dernière, à l’issue du Conseil de défense écologique (lire Maire info du 13 février), qu’il allait lancer un grand chantier relatif à l’efficacité énergétique des bâtiments publics. Si seuls les bâtiments du parc immobilier de l’État sont concernés, ce plan donne un certain nombre de pistes qui peuvent être utiles aux collectivités locales – appelées à se joindre au mouvement de façon « volontaire ». 
« Les bâtiments sont responsables de près de la moitié de nos consommations d'énergie et d’environ le quart des émissions nationales de gaz à effet de serre », rappellent les ministres de la Transition écologique et solidaire et de l’Action et des comptes publics dans un communiqué publié vendredi. Il y a donc un double bénéfice à agir sur ce terrain : écologique d’une part, financier d’autre part – la facture énergétique du parc immobilier de l’État et de ses opérateurs s’élevant à « 1,2 milliard d’euros »  par an. 

Comment faire ?
L’une des mesures les plus drastiques de ce plan est l’annonce de « l’éradication »  du chauffage au fioul dans les bâtiments publics de l’État – qu’il s’agisse de bureaux, de logements, de bâtiments techniques ou de monuments historiques. Hormis certains « cas particuliers »  dans les bâtiments de l’armée ou du ministère de l’Intérieur, l’achat de chaudières au fioul sera « interdit »  dès cette année, avec pour objectif la disparation des chaudières au fioul dans tous ces bâtiments en 2029. 
Le gouvernement va également lancer un appel à projets de 20 millions d’euros « pour financer des travaux à gain rapide », « c’est-à-dire présentant un temps de retour sur investissement rapide grâce aux économies d’énergie réalisées ». 
Au-delà des travaux, le gouvernement engage une profonde réforme de la gestion de l’énergie à l’échelle de tout son parc immobilier, en se dotant d’un nouvel « outil de suivi de ses consommations de gaz, d’électricité, d’eau, de fioul et de chauffage urbain ». Cet outil, baptisé Ofsi (outil de suivi des fluides interministériels), permet de « dresser une cartographie des consommations énergétiques du parc immobilier ». L’outil permet à la fois de « détecter les anomalies sur factures, d’optimiser les contrats, d’analyser les consommations et de prendre des décisions d’investissement judicieuses », précise le communiqué. 
Le déploiement de cet outil, co-piloté par la Direction de l’immobilier de l’État et la Direction des achats de l’État, débute cette année. Une partie des données issues d’Ofsi sera publiée en open data afin que chacun, y compris « les citoyens », puisse « contribuer à optimiser la performance du parc de l’État ».
Cette volonté de transparence s’inscrit dans un mouvement plus large : il existe déjà, sur le site data.gouv.fr dédié à l’ouverture des données, une page consacrée à la publication en open data des performances énergétiques des bâtiments publics, d’ores et déjà ouverte aux collectivités territoriales. Celles-ci peuvent y déposer les diagnostics de performance énergétique (DPE) de tous leurs bâtiments de plus de 500 m² recevant du public.

À noter enfin sur ce sujet : l'Anil (Agence nationale pour l'information sur le logement) organise le 12 mars prochain, à Paris, une table ronde sur le thème : Comment sortir du fioul ?, à laquelle des collectivités seront amenées à témoigner sur les actions innovantes qu'elles ont conduites en la matière. (Inscription ici). 

F.L.

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