Le gouvernement espère 100 millions de touristes étrangers en France en 2024
Par Franck Lemarc
Bruno Le Maire, confirmé hier en tant que ministre de l’Économie, a ouvert hier soir ce sommet construit cette année pour être « l’épicentre du dialogue entre les investisseurs étrangers et français, les hauts responsables français de la sphère publique et les entreprises françaises du tourisme ». Dans un discours au ton résolument « pro business », comme l’a expliqué peu avant Olivia Grégoire, jusqu’à présent ministre chargée du Tourisme (« Nous ne le répèterons jamais assez : We are pro business » , nous sommes pour le business), Bruno Le Maire s’est félicité que la France soit la première destination touristique au monde. « Il ne faut pas être premier, il faut être le premier des premiers. Il faut que la France devienne « the place to be » pour les investisseurs, pour les touristes, pour tous ceux qui envisagent de voyager. »
Grands rendez-vous
Le ministre s’est livré à un auto-satisfecit sur les réformes menées depuis 2017 : « Nous étions un pays qui fiscalisait lourdement le capital, nous avons allégé la fiscalité sur le capital. Nous étions un pays qui perdait son industrie, nous sommes en train de réindustrialiser notre nation. (…) Nous avons aussi transformé le modèle social, nous avons réformé l'assurance chômage, nous avons fait la réforme des retraites, bref, nous avons fait de la France un pays qui innove, un pays qui réussit, un pays qui s'approche du plein emploi. » Il s’est même – ce qui n’est pas habituel dans la bouche de membres du gouvernement français – félicité du Brexit : « Merci nos amis britanniques qui, grâce au Brexit, nous permettent de récupérer toute la finance mondiale ici à Paris. Encore quelques décisions comme cela, mesdames et messieurs les Britanniques, et nous serons encore plus tranquilles ».
Plus sérieusement, le ministre de l’Économie a listé les « grands rendez-vous » qui devraient drainer, en 2024, un nombre exceptionnel de touristes vers la France : les Jeux olympiques et paralympiques, bien sûr, avec 16 millions de visiteurs étrangers attendus, mais également le 80e anniversaire du Débarquement de Normandie, en août prochain, les festivités organisées à l’occasion du 150e anniversaire de l’impressionnisme, qui sera célébré dans toute la vallée de la Seine… On peut y ajouter le XIXe Sommet de la francophonie, qui se tiendra cette année en France, à Villers-Cotterêts, et la réouverture de Notre-Dame-de-Paris.
Le gouvernement espère, pour la première fois, voir en 2024 le nombre de touristes étrangers accueillis en France dépasser la barre symbolique des 100 millions (ils étaient 75 millions en 2022, derniers chiffres consolidés).
Dans ce contexte exceptionnel, le ministre attend des entreprises étrangères qu’elles « investissent massivement dans notre pays », car « nous avons besoin dans les parcs touristiques, dans l'hôtellerie, dans la restauration du plus grand nombre d'investissements ». Et il se montre plus qu’ouvert au « dialogue » : « Dites-nous ce qui ne va pas. Dites-nous ce que vous attendez de nous. Je suis, nous sommes (…) à votre service et à votre disposition. »
Les niveaux d’avant-covid rattrapés
À l’occasion de ce sommet, Bercy a publié un certain nombre de chiffres sur « l’attractivité » de la France, désormais première destination européenne en matière d’investissements : en 2022, ce sont « 1 725 décisions d’investissement » qui ont été prises. Le pays est également « champion d’Europe de l’innovation », avec « 144 projets de centres de recherche et développement comptabilisés en 2022 ».
Le gouvernement rappelle également la mise en œuvre du plan France 2030 doté de 54 milliards d’euros, destiné à « renforcer la confiance des acteurs et investisseurs internationaux dans le potentiel et la stabilité du marché français et de ses entreprises ».
Bercy note également que grâce au soutien « massif » de l’État, « le secteur du tourisme français est l’un des premiers à avoir retrouvé des niveaux supérieurs à ceux d’avant la crise sanitaire », prouvant ainsi « la capacité unique de (cet) écosystème ».
Prochaine étape : le sommet économique mondial de Davos, la semaine prochaine, où le chef de l’État, Emmanuel Macron, a prévu d’inviter un certain nombre de présidents de région, pour aller y porter la bonne parole de « l’attractivité française » en matière de tourisme.
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