Lancement d'un guichet unique pour aider les collectivités à réaliser leurs projets d'adaptation au changement climatique
Par Franck Lemarc
La mesure figure en 25e position du Plan national d’adaptation au changement climatique (Pnacc) : la « Mission adaptation », guichet unique pour l’appui aux collectivités dans leurs projets d’adaptation au changement climatique, a été lancée hier. Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, de l’Énergie, du Climat et de la Prévention des risques, n’a pas souhaité se rendre hier au congrès de l’AMF, mais elle était en revanche au stand de son ministère au Salon des maires, d’où elle a annoncé le lancement de cette mission.
Guichet unique
La ministre a rappelé que « toutes les collectivités ne disposent pas compétences internes pour construire une analyse de vulnérabilité ». Ce sera donc le rôle de la Mission adaptation, qui donne directement accès à plusieurs agences de l’État dans le but de « passer d’actions ponctuelles à des démarches plus intégrées ». Ce guichet unique inclut notamment le Cerema, l’Ademe, les Agences de l’eau, Météo France, l’OFB, l’ANCT et la Banque des territoires.
L’aide qu’elle apportera – à une centaine de territoires d’abord, avant une éventuelle généralisation en 2025. L’offre de la Mission s’organise autour de plusieurs axes : compréhension des besoins, montée en compétence, élaboration d’une stratégie d’adaptation, fléchage vers des opérateurs et éventuellement « passage de relais à l’ingénierie privée pour la mise en œuvre des actions ». À l’issue des travaux de la mission, les collectivités concernées devraient bénéficier d’un plan d’action et d’un plan de financement indiquant « les grandes masses d’investissements à prévoir ».
« Financements privés »
Sur la question des financements, justement, la ministre a répondu hier à quelques questions de Maire info – notamment sur la baisse très importante des crédits du Fonds vert. Elle a salué ce dispositif, « conçu pour financer les bons projets sans questionner la nature de ces projets, c’est la bonne démarche ». Mais la « situation financière contrainte » oblige à « faire des efforts ». Cette effort, juge la ministre, sera « équitablement partagé » et « ne doit pas freiner pas l’investissement local ».
Rappelons que l’Institut de l’économie pour le climat a estimé dans une étude récente que les collectivités devraient investir 11 milliards d’euros supplémentaires par an pour atteindre les objectifs de la transition écologique. En auront-elles les moyens ? « La première chose à faire, c’est de verdir tous les investissements qui seront faits, a répondu la ministre. À chaque fois qu’on a un projet, (on doit) intégrer un volet adaptation au changement climatique. Par ailleurs, il y a les aides de l’État. Ce n’est pas seulement le Fonds vert. Il y a les certificats d’économie d’énergie, les aides qu’on peut aller chercher au niveau de l’Union européenne… ». La ministre juge enfin nécessaire de chercher « à mobiliser des financements privés ». « Par exemple le tiers financement : permettre aux collectivités locales, par exemple, de rénover des bâtiments publics en comptant sur des invesstisseurs qui font l’investissement au démarrage et se remboursent progressivement sur les économies qui sont anticipées ».
Des solutions qui ne satisferont sans doute pas entièrement les maires, qui ont plébiscité le Fonds vert et ne peuvent que regretter sa diminution. C’était en effet un des systèmes de financement les plus simples et les plus accessibles, sans appel à projet ni dossier d’ingénierie complexe à élaborer.
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