La Poste expérimente des bureaux de poste itinérants en zone rurale
Par AFP et L.B.
Entre 2016 et 2022, la fréquentation des guichets de La Poste a diminué de 52 %. En 2008, 18 milliards de lettres étaient distribuées alors qu’en 2023 ce ne sont plus que 6 milliards de missives qui passent entre les mains des facteurs. Auditionné l'année dernière par la délégation aux collectivités territoriales et à la décentralisation de l'Assemblée nationale, Philippe Wahl rappelait que malgré cette mutation et « une perte de chiffre d’affaires de 6 milliards d’euros » , la stratégie de La Poste est « de rester investie dans les territoires » et non pas de « gérer un repli ou une fuite à l’anglaise ».
Rappelons que le Contrat de présence postale territoriale pour la période 2023-2025, signé en février 2023 entre La Poste, l'Etat et l'AMF , prévoit aussi l'ouverture de 1 000 bureaux de poste le samedi ou le jour du marché en semaine, une demande récurrente de l’AMF. « Nous avons 7 500 bureaux de poste dont environ 1 500 qui ne sont pas ouverts le samedi, et nous allons massivement les ouvrir pour montrer aux gens que La Poste cherche à ouvrir lorsqu’il y a de l’affluence », avait alors indiqué Philippe Wahl.
Pour donc « rester investi dans les territoires » , La Poste expérimente une nouvelle formule. « C'est la reprise d’un concept ancien de La Poste », qui date des années 1960-70, quand « le fourgon de La Poste – le HY jaune de Citroën — allait à la rencontre des Français sur leurs lieux de travail, ou l’été à la plage, au camping, etc.» , a raconté Nathalie Collin, la directrice générale adjointe Grand Public et Numérique de La Poste, à Ouest-France dans une interview.
Expérimentation
Cette expérimentation lancée vendredi à Champosoult (Orne) sera opérationnelle mardi 23 avril dans trois départements - l'Orne, la Creuse et la Haute-Marne - et samedi 27 dans le Gers et le Jura, peut-on lire dans un communiqué transmis à l'AFP. Ces cinq camions jaunes Renault circuleront pendant un an et devraient permettre de toucher 13 000 habitants dans 40 communes. Budget de l'expérimentation : un million d'euros, a dévoilé Nathalie Collin.
Dans ces bureaux itinérants, les usagers pourront acheter des produits postaux, affranchir des lettres, colis et recommandés, souscrire aux services séniors, accéder aux offres de téléphonie et Internet mais aussi réaliser des opérations bancaires pour les clients de La Banque postale et prendre rendez-vous avec un conseiller bancaire (particuliers et professionnels). Nathalie Collin précise aussi que ces camions pourront proposer un accompagnement aux premiers gestes numériques et orienter vers les espace France Services du territoire (2 601 en France au mois de novembre 2023).
Il ne sera en revanche pas possible d'effectuer des retraits de liquide sauf dans le camion qui circulera dans la Creuse, a précisé Nathalie Collin à Ouest-France. « C’est évidemment très compliqué d’installer des distributeurs de billets dans les camions en termes de matériel et aussi de sécurité mais on a décidé de le tester quand même dans un camion, celui qui circulera dans la Creuse » , a dit la directrice générale adjointe. « C’est un test dans le test, qui coûte cher car, au-delà du distributeur, il nous faut deux postiers au lieu d’un, pour la sécurité » , a-t-elle ajouté.
À la fin de cette expérimentation, au bout d'une année, le dispositif sera évalué et peut-être généralisé s'il rencontre le succès.
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