L'état des ressources en eau se dégrade dans le monde, selon l'Organisation météorologique mondiale
Par Lucile Bonnin
« L'année 2023 a été marquée par une chaleur sans précédent, devenant l'année la plus chaude jamais enregistrée à 1,45 °C au-dessus des niveaux préindustriels, peut-on lire dans ce nouveau rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM). L'Europe, l'Amérique du Nord et la Chine ont été confrontées à des vagues de chaleur, tandis que le Canada a connu la saison d'incendies de forêt la plus extrême de son histoire, avec plus de 18 millions d'hectares affectés ».
Ce changement climatique perturbe le cycle hydrologique – c’est-à-dire le cycle naturel de l'eau, de l'atmosphère vers la terre et de celle-ci vers l'atmosphère – et annonce surtout « des perturbations inquiétantes des ressources en eau » pour l’avenir.
2023 : une année de tous les records
Le rapport dévoilé hier alerte sur l’état des ressources en eau dans le monde. « L’élévation de la température a accéléré le cycle hydrologique, qui est aussi devenu plus irrégulier et moins prévisible, indique dans un communiqué de presse Celeste Saulo, secrétaire générale de l’OMM. Nous sommes confrontés à des situations de plus en plus difficiles, où l’eau est soit trop abondante, soit insuffisante. Une atmosphère plus chaude pouvant contenir plus d’humidité, le réchauffement climatique augmente le risque de fortes précipitations. Parallèlement, l’accélération de l’évaporation et l’asséchement des sols aggravent les sécheresses. »
Résultats : l’année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée dans le monde et « les crues se sont toutefois aussi multipliées sur la planète ». Par ailleurs, « au cours des cinq dernières décennies, les glaciers ont subi la plus grande perte de masse jamais enregistrée » et « cela fait deux années consécutives (2022-2023) que toutes les régions du monde où se trouvent des glaciers font état d’une diminution des glaces. »
Surtout, l’année 2023 a été la plus sèche depuis plus de trois décennies pour les cours d’eau du monde entier. Les chercheurs montrent qu’en comparant des zones soumises à différentes conditions de débit fluvial pour chaque année à partir de 1991 à 2023, on peut observer une tendance à la hausse dans les zones sèches au cours du temps, 2023 étant la plus sèche des 33 dernières années, suivie de 2021 et 2015.
Crise de l’eau : un danger pour les populations
La crise de l’eau se renforce partout et c’est sur quoi l’OMM insiste : « Actuellement, 3,6 milliards de personnes ont un accès insuffisant à l’eau au moins un mois par an. Selon ONU-Eau, leur nombre devrait dépasser 5 milliards d’ici à 2050 ».
De plus, les risques climatiques sont de plus en plus fréquents pour les populations du monde entier. Les phénomènes météorologiques extrêmes se multiplient et le continent africain est le premier à en payer les frais. En Libye par exemple, des pluies torrentielles tombées le 10 septembre 2023 ont entraîné la rupture de barrages et fait plus de 11 000 décès. De même, « le sud des États-Unis d'Amérique, l’Amérique centrale, l’Argentine, l’Uruguay, le Pérou et le Brésil ont été touchés par une sécheresse généralisée, qui a entraîné une chute de 3 % du produit intérieur brut en Argentine et l’abaissement du niveau des eaux le plus frappant jamais observé dans l’Amazone et le lac Titicaca. »
Dans ses prochains rapports, l’OMM s’engage à améliorer l'accessibilité et disponibilité des données d’observation, à intégrer davantage les variables pertinentes dans le rapport et à encourager la participation des pays à mieux comprendre et rendre compte de la dynamique du cycle de l’eau.
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