L'Anses constate un manque de données sur les effets sanitaires des ondes 5G
L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a noté lundi un manque de données scientifiques sur les effets sanitaires de l’exposition à certaines fréquences d’ondes électromagnétiques, dans un rapport préliminaire sur l’impact de la 5G qui doit commencer à être déployée prochainement.
Permettant de transmettre beaucoup plus rapidement que la téléphonie mobile actuelle de très grandes quantités de données, la 5G promet le développement de technologies futuristes, voiture autonome, chirurgie à distance, usine automatisée et objets connectés.
Mais elle suscite également de nombreuses inquiétudes liées à son potentiel impact sanitaire ou environnemental, qui ont poussé des ONG à annoncer un recours en justice pour demander l’annulation de l’appel à candidatures lancé en décembre pour l’attribution des fréquences.
« Ces évolutions technologiques vont modifier les modalités d’exposition de la population, et nécessiteront d’adapter les méthodes de mesure et d’évaluation », a indiqué l’Anses lundi, dans un rapport qui identifie deux « champs d’expertise » à approfondir.
Le premier concerne les fréquences radio autour de 3,5 gigaHertz (mises aux enchères en premier avant un début de commercialisation cet été) pour lesquelles l’agence « a mis en évidence un manque de données scientifiques sur les effets biologiques et sanitaires potentiels ». L’Anses devra donc tenter d’« extrapoler » les résultats d’expertises antérieures sur d’autres fréquences.
Le deuxième concerne des fréquences plus élevées, dites « millimétriques », qui seront utilisées plus tard et pour lesquelles les données sont « plus nombreuses ».
« Aujourd’hui, personne n’est capable de prévoir avec certitude combien de personnes et quand utiliseront ces réseaux 5G », a commenté Olivier Merckel, expert de l’Anses. « On peut malgré tout établir des scénarios (...) pour donner des indications en matière d’exposition et potentiellement en matière de risque », a-t-il expliqué à l’AFP, notant qu’il fallait pour cela disposer des informations les plus précises possibles de la part des opérateurs.
Il existe aujourd’hui des valeurs limites d’exposition pour toutes les fréquences, a-t-il souligné. Mais si l’analyse dont la publication est prévue au premier trimestre 2021, devait mettre en évidence des « effets particulièrement inquiétants » pour certaines fréquences, l’Agence pourrait éventuellement recommander une modification des seuils, a-t-il précisé.
L’Anses doit d’autre part lancer prochainement une autre évaluation de tous les autres impacts potentiels sur la santé de cette technologie qui promet une société hyperconnectée. Cela pourra aller des effets physiologiques (troubles musculosquelettiques liés à une moindre activité physique), aux effets cognitifs et développementaux (impact des écrans sur l’apprentissage des enfants) ou encore psychosociaux (relations aux autres).
« On réfléchit à quelle population on va s’intéresser en premier, travailleurs, enfants, adolescents, adultes, etc. », souligne Olivier Merckel, notant que vu l’ampleur de la tâche, tout ne pourrait pas être traité en parallèle. (AFP)
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