L'ANFR interroge les collectivités sur leur utilisation du signal horaire hertzien
Par Lucile Bonnin
Le signal horaire du temps légal (signal horaire hertzien) généré par l’émetteur d’Allouis (dans le Cher) est l’un des moyens de mise à disposition du temps légal en France métropolitaine. Auparavant appelé « signal horaire France Inter », cette fréquence transmet un signal inaudible mais qui permet de synchroniser un appareil adapté à l’heure légale française.
Jusqu’à la fin de l’année 2016, le signal horaire 162 kHz élaboré à partir d’horloges atomiques était « encapsulé » - c’est-à-dire intégré - à la radio France Inter diffusée en grandes ondes. « Il y a cinq ans, France Inter a décidé de cesser cette diffusion, ce qui a amené à se poser la question de l’avenir de ce signal » , explique Alain Cartier, chargé de mission « diffusion de l’heure légale » à l’Agence nationale des fréquences (ANFR), contacté par Maire info.
C’est en 2019 que loi ELAN a confié à l’ANFR (Agence nationale des fréquences) la responsabilité de la gestion de la diffusion de ce signal horaire. Dans le cadre de son contrat d'objectifs et de performances pour la période 2021-2024, l’ANFR doit proposer « des perspectives d’évolution de cette diffusion en vue d’aider le gouvernement à prendre une décision quant à son avenir. » C’est dans le cadre de cette mission que l’ANFR questionne les collectivités sur leurs utilisations et leurs perceptions du signal.
Un service de référence de temps pour les collectivités
En plus d’être « très précis et fiable », le signal horaire diffusé à 162 kHz peut être utilisé par les collectivités locales gratuitement et ce depuis 1977. « Il reste également un signal de référence pour des entreprises assurant une mission de service public et de transport (SNCF, Enedis, Aéroports) ainsi que dans les domaines de l’industrie (nucléaire) et de la défense » , indique le communiqué de presse.
« Les collectivités locales ont recours à ce signal pour synchroniser des horloges de lieux publics, des panneaux d’information, des systèmes de commandes de l’éclairage public ou encore la synchronisation des horodateurs » , peut-on lire sur le site de l’ANFR.
Concrètement, « le signal horaire permet par exemple aux équipements informatiques de se synchroniser en fonction de l’heure légale française, explique Alain Cartier. Autre exemple : les collectivités synchronisent leurs feux tricolores en fonction de ce signal horaire ce qui permet de sécuriser et coordonner le trafic sur une route qui a plusieurs feux. Ce signal peut aussi être utilisé pour la gestion de l’éclairage public d’une commune. »
Quelle utilisation en font les collectivités ?
« Comme ce système fonctionne avec des récepteurs uniquement, nous ignorons précisément combien de collectivités utilisent ce signal d’Allouis actuellement », indique Alain Cartier. C’est pourquoi l’ANFR a ouvert un questionnaire destiné aux collectivités.
Une vingtaine de questions est posée sur les équipements des collectivités qui s’appuient sur l’utilisation régulière de ce signal et sur les perspectives d’avenir de la collectivité par rapport à son utilisation. Y a t-il un projet de remplacement des équipements prévu au sein de la collectivité et qui serait incompatible avec le signal horaire d’Allouis ? S’il existe des solutions alternatives n’utilisant pas ce signal, quelles caractéristiques techniques empêchent la collectivité de l’utiliser ? Ces questions vont pouvoir permettre à l’ANFR de dresser un panorama précis des usages de ce service et de leurs perspectives d’évolution du point de vue des collectivités.
Pour l’instant l’heure est aux constatations et pas aux prises de décisions, même si la question pourra se poser à l'avenir d'une suppression de ce service. Mais en aucun cas du jour au lendemain, souligne naturellement l'ANFR.
Les collectivités peuvent participer à cette étude via le questionnaire jusqu’à la mi-juin et les utilisateurs nationaux comme les entreprises et autres administrations seront également consultés.
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