Journée de grève dans la fonction publique, de nombreuses cantines et activités périscolaires fermées
Par Franck Lemarc
Plusieurs communes annonçaient aux parents, dès hier, la fermeture pour aujourd’hui des services de cantine dans leurs écoles. C’est le cas d’Angers, par exemple, qui annonce dans une majorité d’écoles la fermeture des garderies du matin et du soir, des cantines et des activités périscolaires. À Quimper, la restauration scolaire restera fermée dans la moitié des écoles de la commune, les activités périscolaires dans un tiers. À Toulon, plus d’un tiers des cantines seront fermées, au Havre, plus des deux tiers. À Nancy, la mairie annonce que « 20 restaurants scolaires seront fermés », tout comme « cinq structures petite enfance et 19 accueils périscolaires ».
Les enseignants pourraient être particulièrement mobilisés, du moins dans certains départements, après la publication dimanche des décrets et arrêtés sur le « choc des savoirs » (lire Maire info d’hier), vécue comme « une provocation » par plusieurs syndicats.
Dans plusieurs agglomérations, les transports collectifs seront à l’arrêt. Des communes ont également annoncé hier la fermeture de certains de leurs services, comme l’état civil.
Intersyndicale
Ce sont tous les syndicats de la fonction publique, réunis en intesyndicale (CFDT, CFE-CGC, CGT, FA, FO, FSU, Solidaires et Unsa) qui appellent à cette journée de grève, « pour les salaires et les conditions de travail ». Ces organisations disent en effet « constater et condamner l’absence de toute perspective de mesures générales d’augmentation des rémunérations dans la fonction publique dans un contexte d’inflation encore soutenue ». Elles demandent que soient ouvertes « sans délai des négociations pour améliorer les carrières et prendre des mesures générales pour les salaires, notamment en revalorisant le point d’indice, dans un contexte d’effondrement du niveau des rémunérations des agents publics ». Faisant allusion à la volonté du ministre de la Transformation et de la Fonction publique, Stanislas Guerini, de mettre en œuvre une part de rémunération au mérite dans la fonction publique, les OS répondent que « les agents ne sont pas dans l’attente de ‘’mérite’’ mais d’une rémunération qui leur permette de vivre dignement et (qui) soit prise en compte pour le calcul de leur pension ».
Ce matin, Luc Farré, secrétaire général de l’Unsa Fonction publique, a réclamé au gouvernement un « choc des salaires » – détournant ainsi le fameux « choc des savoirs » cher à Gabriel Attal. « Rien n’est prévu en 2024, il ne faut pas que 2024 soit une année blanche sur les salaires. »
La CFDT revendique une nouvelle revalorisation de la valeur du point, car « l’ensemble des agents subissent l’inflation et seule une hausse de la valeur du point d’indice est de nature à répondre aux conséquences de l’inflation ». Elle demande également que « l’ensemble des contractuels » bénéficie des mesures générales.
Dialogue de sourds
Au-delà de la question des salaires, les syndicats de la fonction publique s’inquiètent des coupes budgétaires annoncées par Bercy (800 millions d’euros en moins pour la fonction publique, et ce n’est qu’un début puisque l’effort sera amplifié en 2025). Les syndicats craignent que ces économies se traduisent par la multiplication des non-replacements de départs en retraite.
Côté salaires, c’est un véritable dialogue de sourds qui règne actuellement entre les organisations syndicales et le gouvernement. Celui-ci affirme en effet que le pouvoir d’achat des agents a progressé « de 20,8 à 34,2 % selon les versants » dans les dix dernières années, ce que contestent formellement les syndicats – qui estiment notamment que les augmentations du point d’indice de 2022 et 2023 ont été totalement absorbées par l’inflation et mettent d’autant plus en doute les chiffres du gouvernement que le point d’indice, rappelons-le, a été gelé pendant plus de 10 ans. La présentation de ces chiffres par le gouvernement, jeudi dernier, lors d’une réunion entre gouvernement et syndicats de la fonction publique, a conduit ces derniers à claquer la porte avant la fin de la réunion.
Une nouveauté se profile, en la matière : le ministre Stanislas Guerini a annoncé sa volonté de mettre en place, dans la fonction publique, des négociations annuelles sur les salaires, sur le modèle des NAO (négociations annuelles obligatoires) en vigueur dans le secteur privé. Mais si elles se déroulaient cette année, elles ne prendraient effet qu’en 2025, ce qui ferait en effet de 2024 une « année blanche » pour les salaires des fonctionnaires, en dehors des 5 points d'indice accordés à tous les agents le 1er janvier.
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