Jean Castex confirme la fin de la gratuité des tests covid-19 le 15 octobre
Par Franck Lemarc
« Deux cents jours pour agir jusqu’au bout. » C’est ainsi que Jean Castex a conclu son discours, mercredi, au sortir du séminaire gouvernemental. Ces « 200 jours » sont ceux qui séparent le pays de l’élection présidentielle, et le gouvernement entend rester « pleinement et totalement à la tâche » d’ici là.
Fin de la gratuité des tests
Concernant la pandémie de covid-19, Jean Castex a rappelé que celle-ci n’était pas « derrière nous », mais s’est félicité que la quatrième vague n’ait pas occasionné de couvre-feu, de fermetures ni de confinement, excepté dans les outre-mer. Il s’est également réjoui de ce que la France soit l’un des pays les plus vaccinés au monde, avec « 88 % de la population en âge d’être vaccinée » ayant reçu la première injection. Jean Castex a annoncé que 300 000 personnes avaient déjà pris rendez-vous pour la troisième dose, sans dire toutefois si le gouvernement envisage d’étendre à toute la population cette mesure de rappel vaccinal. La question est d’une grande importance pour les maires, parce qu’elle déterminera la durée pendant laquelle les centres de vaccination devront rester ouverts.
Jean Castex a également rappelé que le pass sanitaire serait étendu « aux 12-17 ans » le 30 septembre. Plus exactement, le gouvernement a décidé que le pass serait exigible à partir de 12 ans et deux mois, afin de laisser aux jeunes le temps nécessaire pour se faire vacciner (la vaccination étant impossible avant le 12e anniversaire).
Principale annonce sur le terrain de la lutte contre l’épidémie : Jean Castex a confirmé, en passant, la fin de la gratuité des tests PCR et antigéniques le 15 octobre. Cette mesure, certes annoncée le 12 juillet par le président de la République, avait depuis un peu disparu au milieu de l’actualité liée au pass sanitaire. Mais apparemment, le gouvernement n’y avait absolument pas renoncé. « Il faut que nos concitoyens l’aient bien en tête », a martelé Jean Castex : les tests ne seront remboursés, mi-octobre, que sous réserve d’une prescription médicale. Ce qui va, forcément, beaucoup changer l’usage du pass sanitaire : une personne qui, aujourd’hui, ne souhaite pas se vacciner et travaille dans les secteurs concernés, ou veut accéder aux lieux soumis au pass, doit présenter un test négatif de moins de 72 heures. Elle devra, à partir du 15 octobre, débourser plusieurs dizaines d’euros tous les trois jours pour cela – et le gouvernement espère que cela pèsera sur son choix.
Plan de formation avec les régions
Jean Castex a également évoqué les questions économiques, se réjouissant du « rebond spectaculaire » de l’économie, avec un taux de croissance attendu à 6 % en fin d’année. Le taux de chômage est, selon le Premier ministre, « le plus bas depuis 2008 » et le pouvoir d’achat progresse « de façon significative ». Bien que ces annonces optimistes paraissent en décalage avec le ressenti de nombreux Français – et de nombreux maires, qui constatent une montée préoccupante de la pauvreté – Jean Castex a affirmé qu’elles étaient « vérifiables et contrôlables par chacun ».
Pour le chef du gouvernement, le problème majeur n’est pas le chômage mais au contraire les difficultés des entreprises à recruter, par manque « de salariés disponibles et qualifiés ». Jean Castex recevra lundi, à ce sujet, les présidents de région – collectivités qui ont la compétence formation. Le gouvernement va présenter, en outre, avant la fin de l’année, « un plan ambitieux d’investissement dans les compétences », basé sur « un accompagnement exigeant sur la base d’un contrat donnant-donnant ». Mais le Premier ministre l’a répété deux fois pour que cela soit bien compris : « Il ne s’agira pas d’un RSA jeunes ».
Sur le même sujet, Jean Castex a évoqué la réforme de l’assurance chômage, affirmant que « les périodes chômées finissent par être autant rémunérées que les périodes travaillées ». Le Premier ministre a rappelé que la réforme de l’assurance chômage avait été repoussée au moment de l’épidémie, en raison de « l’explosion du chômage qui menaçait ». Mais les conditions ayant changé, celle-ci sera mise en œuvre de façon progressive « entre le 1er octobre et le 1er novembre ».
Réforme des retraites suspendue
Sur le terrain social, le Premier ministre a notamment évoqué la réforme des retraites, la qualifiant de « nécessité absolue », mais confirmant, comme l’avait déjà laissé entendre le président de la République le 12 juillet, qu’elle était provisoirement suspendue : le processus de réforme ne pourra reprendre « que lorsque la pandémie sera sous contrôle et que la reprise économique sera suffisamment solide. À ce jour, ces conditions ne sont pas réunies ».
Enfin, Jean Castex a à son tour confirmé que le projet de loi 3DS (sur la décentralisation et la déconcentration) serait examiné par l’Assemblée nationale « début décembre », pour permettre à terme à l’État d’être « plus présent dans les territoires » et pour « renforcer le fameux couple maire-préfet ». Il a également répété que les créations d’emplois dans la fonction publique de l’État, en 2022, seront toutes affectées (« sauf exceptions justifiées » ) aux services déconcentrés de l’État et non aux administrations centrales.
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