Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du lundi 9 octobre 2023
Immigration

Huit nouveaux centres de rétention administrative autour des grandes villes dans les quatre prochaines années

Le ministère de l'Intérieur a annoncé, ce week-end, l'ouverture programmée de huit nouveaux centres de rétention administrative (CRA), afin de quasiment doubler la capacité globale de ceux-ci et d'atteindre l'objectif de 3 000 places en 2027. 

Par Franck Lemarc

C’est par un communiqué diffusé hier que Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, a annoncé la liste des nouveaux centres de rétention administrative, mais également une augmentation des places en LRA (locaux de rétention administrative). 

Les CRA, rappelle la place Beauvau, sont des lieux permettant de placer en rétention des étrangers en situation irrégulières, et « prioritairement »  ceux qui sont susceptibles « de constituer une menace pour la sécurité et l’ordre publics ». 

Les CRA sont au nombre de 26 aujourd’hui – 21 en métropole et 4 outre-mer, en Guyane, Guadeloupe, à La Réunion et à Mayotte. Le nombre de places est passé de 1 400 à 1 869 entre 2017 et aujourd’hui. 

« CRA 1 » 

Le ministère rappelle que depuis 2018, plusieurs opérations d’extension de la capacité d’accueil des CRA existants ont été menées : les centres du Mesnil-Amelot, en région parisienne, mais également de Strasbourg, Nîmes, Metz et Hendaye ont été agrandis en 2018. Un deuxième centre a été ouvert à Lyon en 2019. D’autres opérations sont en train de se terminer, avec l’ouverture prévue en 2024 d’un nouveau CRA à Olivet, en banlieue d’Orléans, puis en 2026 à Mérignac, doublant celui de Bordeaux. Les deux CRA du Mesnil-Amelot, en bordure des pistes de l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, vont être complétés en 2027 par un troisième, et un deuxième  centre va ouvrir à Nice. 

« CRA 2 » 

C’est maintenant la deuxième phase du plan CRA qui débute, avec cette annonce de l’ouverture dans les quatre ans à venir de huit nouveaux centres, à Goussainville, Dunkerque, Oissel, Dijon, Nantes, Béziers, Aix-Luynes et Mayotte. Ces chantiers représentent « un effort financier de 240 millions d’euros », se félicite le ministère de l’Intérieur, permettant « d’atteindre l’objectif fixé dans le cadre de la loi d’orientation et de programmation du ministère »  (Lopmi). 

Des « travaux d’entretien et de maintenance »  vont être menés « pour augmenter la disponibilité effective »  des places en CRA, notamment « en convertissant des places dédiées aux femmes et aux familles en places pour les hommes chaque fois que cela est pertinent ». 

Par ailleurs, les capacités des LRA (locaux de rétention administrative) vont être augmentées « d’un tiers » . Ces locaux sont destinés à accueillir pendant une courte durée (48 heures maximum) les personnes « qui ne peuvent être placées en centre de rétention en raison de circonstances particulières ». Le nombre de places en LRA va passer de 108 à 174. 

Aide médicale d’État 

Ces annonces interviennent à quelques semaines de la discussion au Parlement du projet de loi immigration, enjeu politique majeur pour le gouvernement qui espère rallier la droite pour faire passer ce texte. Néanmoins, elles correspondent à des décisions prises il y a déjà plusieurs mois dans le cadre de la Lopmi. 

Sur le sujet de l’immigration toujours, le ministre de l’Intérieur, dans une interview au Parisien publiée samedi soir, s’est dit favorable « à titre personnel »  à la suppression de l’Aide médicale d’urgence (AME), reprenant la proposition des députés LR, faite au printemps dernier, de remplacer l’AME par une « AMU »  (aide médicale d’urgence) plus restrictive. Les députés LR jugent en effet l’AME trop coûteuse (1,2 milliard d’euros par an) et estiment qu’elle constitue « un appel d’air »  pour l’immigration clandestine. 

Jusqu’à présent, la position officielle du gouvernement était le maintien de l’AME. Il reste à savoir si la déclaration de Gérald Darmanin annonce un changement de pied du gouvernement ou si elle restera une déclaration « personnelle ». Il semble que ce soit la première hypothèse qui prévale, puisque le ministre de l’Intérieur a expliqué qu’il dira « sur le banc du Sénat »  que la transformation de l’AME en AMU est « un bon compromis ». « Sur le banc du Sénat » , signifie en tant que représentant du gouvernement, pendant la discussion du projet de loi immigration. 

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