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Alors qu’un épisode de froid s’abat sur la France cette semaine, le ministre du Logement (encore en exercice ce matin), Patrice Vergriete, a annoncé hier le déblocage de 120 millions d’euros supplémentaires pour « renforcer et réformer en profondeur l’hébergement d’urgence ».

« Le but n’est pas seulement de créer des places, mais d’éviter que les gens rentrent dans l’hébergement d’urgence et de les en faire sortir plus rapidement », a détaillé le ministre, lors d’une visite dans un centre d’accueil de jour situé dans le XVe arrondissement de Paris.

Une « meilleure coordination »  avec les collectivités

Si cette nouvelle enveloppe correspond à 10 000 places supplémentaires, Patrice Vergriete a souligné ne pas vouloir « rentrer dans le jeu de la place car on aurait presque plus intérêt à essayer de raccourcir les délais dans l'hébergement d'urgence », selon des propos retranscris par l'AFP. 

Cette enveloppe doit ainsi servir à « mieux répondre à l’urgence, notamment pour les femmes et les enfants, mieux prévenir l’arrivée en hébergement d’urgence et améliorer la rapidité du retour au logement classique ».

Rappelons que l'Unicef et la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) ont évalués à près de 3 000 le nombre de femmes et d’enfants à la rue, alors que le nombre de places en hébergement d'urgence, hors dispositif grand froid, est passé de 198 000 au 1er janvier 2023 à 203 000 aujourd'hui, « contre 93 000 il y a dix ans », selon le ministère. 

La réforme « en profondeur »  du système d'hébergement d'urgence devra, en outre, passer par « une meilleure coordination avec les collectivités locales », a expliqué le ministre, tout en s’assurant que « le moins de personnes puissent rentrer dans l'hébergement d'urgence », en prévenant les expulsions. 

Une annonce qui arrive au moment où le plan grand froid a été activé par plusieurs préfectures. Un dispositif qui vise à mettre à l’abri les personnes vulnérables face à ces épisodes de froid et d’ouvrir davantage de places d’urgences, d’intensifier des maraudes ou encore de mobiliser des forces de l’ordre pour repérer des personnes sensibles.

Neuf départements placés en vigilance orange « neige et verglas » 

La journée d’aujourd’hui devrait ainsi être la plus froide de la semaine, avec des températures ressenties comprises entre -5°C et -10°C sur un vaste tiers nord-est. Ce qui a entraîné le placement, aujourd’hui, en vigilance jaune « grand froid »  de plus de 40 départements, au moins jusqu’à demain soir, et en vigilance orange « neige-verglas »  six autres, au moins jusqu’à ce soir. 

Les départements concernés par la vigilance de Météo-France sont les Yvelines, l’Essonne, le Calvados, l’Orne, l’Eure et la Manche, ainsi que l'Isère et les Savoies. « Un axe neigeux s’étend de la région parisienne à la Basse-Normandie. Les quantités de neige tombées sont supérieures à ce qui était attendu. Des plaques de verglas routiers se forment également », écrit l’organisme météorologique dans son bulletin matinal, qui précise que « l'incertitude sur la quantité de neige au sol prévue dans les vallées alpines est marquée »  et qu’une « extension temporelle de la vigilance n'est pas exclue ». 

En Ile-de-France, « toutes les saleuses-déneigeuses de la Direction des routes sont mobilisées. La plus grande vigilance s’impose », a déclaré sur X le ministre des Transports encore en exercice ce matin, Clément Beaune. « Il y a encore des difficultés car il y a un épisode neigeux qui n’était pas attendu par Météo France en début de nuit », a ainsi expliqué le ministre ce matin sur RMC, dénombrant jusqu’à « 1 000 véhicules bloqués sur l’A13 en début de nuit »  et « 400 véhicules encore bloqués »  ce matin.

La circulation restait « très difficile, en particulier sur la N118, sur l’A12 et sur l’A13 qui est fermée dans les deux sens, entre Orgeval et Rocquencourt », a fait savoir, de son côté, la préfecture.

Pas-de-Calais et Nord en vigilance orange pour « crues » 

De leur côté, le Nord et le Pas-de-Calais ont été maintenus en vigilance orange pour « crues ». Pour aider les habitants du Pas-de-Calais sinistrés par les inondations, 470 places d'hébergement d'urgence ont d’ailleurs été ouvertes, a fait savoir le ministre du Logement. 

Pour rappel, Emmanuel Macron a demandé dimanche au gouvernement « d'accélérer les réponses », face aux inondations records qui ont frappé le département, « notamment avec l'arrivée du froid ».

Il a ainsi demandé « d'agir encore plus vite pour aider les populations sinistrées, les plus précaires et les sans-abris ». Une demande faite avant que la Première ministre, Elisabeth Borne, initialement attendue aujourd’hui dans le département « pour évoquer toutes les solutions à mettre en place », ne démissionne hier. 

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