Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du jeudi 18 février 2021
Fonction publique territoriale

Les directeurs généraux des collectivités misent sur la qualité de vie au travail pour booster les territoires

Une étude réalisée par le SNDGCT et Sofaxis démontre qu'une politique RH basée sur le bien-être au travail des agents bénéficie également aux élus, aux décideurs des collectivités et aux usagers.

Dans une étude publiée le 16 février dans le cadre d’un partenariat avec l’assureur Sofaxis, le Syndicat national des  directeurs généraux des collectivités territoriales (SNDGCT) démontre que la prise en compte de la santé et du bien-être au travail des agents territoriaux est désormais un enjeu majeur pour les collectivités. Si la nécessité de renforcer la qualité de vie au travail (QVT) au sein de la territoriale est apparue avec encore plus d’acuité à la lumière de la crise sanitaire et du renforcement du télétravail, elle constitue un axe de réflexion prioritaire du syndicat depuis 2018, date à laquelle le SNDGCT et Sofaxis avaient réalisé une première étude intitulée Bien mesurer pour mieux agir. Il s’agissait alors de mettre en lumière et quantifier les dysfonctionnements des politiques RH des collectivités susceptibles de générer des risques de différentes natures pour les personnels. 
Sous le titre Qualité de vie au travail, un véritable levier au service des territoires, le second document consacré à ce thème se présente comme un outil de 24 pages à destination des élus et des décideurs territoriaux. Il explique pourquoi mettre en place une démarche de QVT, explore les différents champs impactés par ce processus et analyse les expériences collaboratives menées dans plusieurs territoires entre agents et usagers. 

Un besoin de reconnaissance pour les agents

Pour le SNDGCT, si la question de la QVT se pose avec force au sein des collectivités, c’est d’abord en raison des « défis toujours plus contraignants »  que doivent relever les politiques publiques menées à l’échelle des territoires. Autre complexité : le vieillissement des effectifs territoriaux. Les collectivités se trouvent, en effet, confrontées à un âge moyen des personnels en constante augmentation (47,5 ans en 2018). Cette avancée en âge conjuguée à la pénibilité de certains métiers génère des absences au travail souvent longues. Cependant, si le maintien dans l’emploi des agents apparaît comme un enjeu fort pour les collectivités, le syndicat plaide pour une prise en compte plus large des problèmes liés à la santé. « Au-delà des conditions de travail et de l’ergonomie du poste, les agents aspirent à davantage de considération, à travailler en mode collaboratif et à être plus entendus et soutenus (…) La mesure ponctuelle de la qualité de vie au travail ne suffit plus », souligne le SNDGCT en se référant à un récent sondage réalisé par BVA pour Casden en mai 2020. Si cette enquête d’opinion montre que 73 % des agents de la fonction publique se disent fiers de leur mission et que 72 % d’entre eux ont le sentiment d’être utiles, seulement 37 % des personnels ont le sentiment d’être reconnus par la société et 31 % valorisés.

Mettre de l’humain au cœur des organisations

L’étude SNDGCT-Sofaxis observe, par ailleurs, que la mise en place de la QVT constitue « un système gagnant-gagnant pour un service public performant ». Le syndicat affirme que cette démarche permet « l’élargissement du traditionnel tandem agent/dirigeant », en intégrant élus et usagers au processus d’amélioration de la qualité de vie au travail des personnels. Les résultats analysés par le syndicat des directeurs généraux et les experts de Sofaxis indiquent que tous les acteurs ont intérêt à faire de la QVT un axe essentiel des RH. Grâce à cette démarche, les élus se trouvent confortés pour mener à bien leur projet politique, les DGS peuvent optimiser la qualité du service public rendu par la collectivité, les agents se trouvent davantage impliqués dans l’action publique tandis que les usagers deviennent des acteurs à part entière des politiques territoriales.
Une telle démarche implique la mise en place d’innovations managériales et organisationnelles. Ainsi, l’étude SNDGCT-Sofaxis propose plusieurs outils d’accompagnement des politiques RH, en particulier le design thinking. Cette approche exploratoire de l’innovation et de son management s’appuie sur un processus de co-créativité impliquant des retours de l’utilisateur final. « Plus qu’une méthode, le design thinking est une culture qui permet de remettre l’humain au cœur de l’organisation », conclut le SNDGCT.

Emmanuelle Quémard

Télécharger l’étude.

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