L'absentéisme a progressé moins vite dans les collectivités en 2018
Avec un taux moyen de 8,37% en 2018, l’absentéisme a continué de progresser au sein de la fonction publique territoriale (+ 0,03 %), mais la hausse a été plus modérée que celle constatée entre 2016 et 2017 (+ 0,14 %). En outre, le rétablissement de la journée de carence mis en œuvre par une circulaire du ministre de l’Action et des Comptes publics du 15 février 2018, a visiblement impacté le phénomène d’absence au travail des agents territoriaux.
Selon la quatrième campagne « benchmark absentéisme » réalisée par l'Association des DRH des grandes collectivités (ADRHGCT) en partenariat avec le cabinet Havasu, la structure de l’absentéisme s’est, en effet, profondément modifiée en un an. Si le niveau moyen des absences pour raison de santé a très légèrement augmenté en 2017, on observe une baisse de la fréquence des arrêts maladie et, dans le même temps, une augmentation de la gravité de ces arrêts. Des arrêts qui ont comme première cause un problème de santé lié à une « maladie ordinaire » (4,22 %), même si ce motif est en léger recul sur un an (- 0,19 %). En revanche, les accidents du travail (0,94 %) et les maladies professionnelles (0,45 %) enregistrent une progression entre 2017 et 2018 (respectivement + 0,5 % et + 0,1 %).
Qualifiant l’absentéisme territorial de « phénomène complexe, multifactoriel, et qui ne peut pas se résumer aux seuls comportements des agents », les auteurs de cette étude réalisée auprès de 174 collectivités représentant plus de 370 000 agents (soit 22 % de la FPT) soulignent que le niveau des absences varie sensiblement en fonction du type de collectivité concerné, des métiers exercés, de la catégorie hiérarchique des personnels et de la nature des congés maladie déclarés.
Progression des absences au sein de la filière animation
Loin d’être uniforme dans toutes les strates territoriales, le taux d’absentéisme parait étroitement lié aux métiers exercés par les agents et à leur niveau d’exposition aux risques professionnels. Ainsi, les filières technique et médico-sociale et sociale sont, et de loin, les plus touchées en raison de la pénibilité physique et psychosociale liée aux métiers composant ces filières, mais on observe en 2018 une montée spectaculaire de l’absentéisme au sein de la filière animation. Ce sont les salariés des CCAS qui détiennent le taux de fréquence d’arrêt maladie le plus élevé. Absents en moyenne 1,65 jour par an, ils dépassent les agents communaux (1,47 jour), les agents des EPCI (1,19 jour) et les agents départementaux (1,04 jour). En moyenne, 60 % des personnels travaillant en CCAS et 57 % des personnels communaux font valoir au moins un jour d’absence dans l’année, alors qu’ils ne sont que 49 % à s’absenter au moins une fois dans les intercommunalités et les départements.
Dans le même temps, l’enquête ADRHGCT- Havasu montre que la gravité de l’absentéisme augmente quel que soit le type de collectivité pris en compte. Encore une fois, ce sont les agents des CCAS qui sont les plus exposés à des absences de longue durée (31,2 jours). Ils devancent les personnels des départements (27,4 jours) et des EPCI (25,3 jours). Dans les communes, le taux de gravité est sensiblement plus bas (23,8 jours).
Autre donnée importante mise en lumière par ce quatrième benchmark : l’absentéisme territorial est majoritairement porté par les agents de catégorie C. Avec un taux d’absentéisme moyen de 10 %, les personnels relevant de cette catégorie affichent un niveau d’absence 2,5 fois plus élevé que les agents de catégorie A (3,7 %) et environ deux fois plus élevé que les agents de catégorie B (5,4 %).
Emmanuelle Quémard
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