La gouvernement lance son quatrième plan national santé environnement
Par A.W.
Alors qu’un possible renoncement au référendum inscrivant la protection du climat dans la Constitution - promis par le chef de l’Etat à la Convention citoyenne - s’étale dans la presse depuis ce week-end, les ministres de la Transition écologique, Barbara Pompili, et des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, ont lancé, vendredi, le quatrième plan national santé environnement (PNSE 4).
Son objectif est de « mieux maîtriser les risques environnementaux pour un environnement plus sain et plus favorable à la santé » afin de limiter « les facteurs environnementaux et comportementaux [qui] sont responsables de 15% des décès en Europe » et de « 25 % des pathologies chroniques dans le monde », selon les données fournies par le gouvernement.
Quatre axes et 20 actions
Pour répondre à ces enjeux, les deux ministres affirment vouloir s’engager dans « une approche intégrée de la santé publique, animale et environnementale dans le respect de la démarche ‘’Une seule santé’’ », la crise sanitaire ayant souligné « les liens étroits entre santé humaine, santé des animaux et santé de l’environnement ».
Ce quatrième plan doit poursuivre quatre objectifs « pour les cinq prochaines années », déclinées selon vingt actions. Il doit d’abord permettre d’« agir » sur l’environnement et la santé en « réduisant les expositions et les risques induits pour l’humain, l’animal et les écosystèmes ». Il vise également à « informer et sensibiliser » les populations mais aussi à « mieux connaître l’environnement et les liens avec la santé » grâce à une enveloppe de 90 millions d’euros pour les projets de recherche scientifiques.
En outre, il doit permettre d’« impliquer davantage les collectivités » et de « démultiplier les actions concrètes » menées par ces dernières, pour que « la santé environnement se décline dans les territoires ».
Surveiller davantage la santé de la faune terrestre
Crise sanitaire oblige, la surveillance de la santé de la faune terrestre doit être renforcée afin de « prévenir les zoonoses », c’est-à-dire des maladies infectieuses transmises de l’animal à l’humain. Pour cela, « des synergies interministérielles entre les différents réseaux de surveillance en santés humaine, animale et environnementale seront organisées » - avec l’appui de la plateforme d’épidémiosurveillance en santé animale - , notamment en ce qui concerne « la mise en place d’une stratégie sanitaire pour les parcs et enclos de chasse et pour les espaces protégés ».
L’axe 4 du plan prévoit également de « mieux connaître les maladies liées aux atteintes à l’environnement » et de « structurer et renforcer la recherche sur l’exposome », concept récent qui intègre la totalité des expositions à des facteurs environnementaux que subit un organisme humain tout au long de sa vie. En outre, le plan prévoit de faciliter l’accès aux données environnementales via un Green data health afin de « pallier la difficulté d’estimer les impacts sanitaires des substances chimiques et des facteurs physiques (bruit, ondes, radioactivité, etc.) disséminés dans l’environnement ».
Démultiplier les actions menées par les collectivités
L’axe 3 est consacré à la mise en place de mesures permettant aux collectivités de « démultiplier les actions concrètes » qu’elles mènent dans leurs territoires, car « la mobilisation de toutes les échelles de territoires sera essentielle et une condition de réussite de ce plan ».
Pour y parvenir, une plateforme collaborative (Territoire engagé pour mon environnement) déjà été mise en ligne en 2019. Celle-ci doit permettre de « mutualiser » et de « partager les initiatives des acteurs de terrain ». Elle vise à inciter les collectivités à initier de nouvelles démarches en santé environnement. Elle doit également « renforcer les moyens d’action des collectivités pour lutter contre les inégalités territoriales en santé environnement ». Tout cela vise à « encourager la formation des élus et des agents des collectivités ».
De plus, cet axe vise à « renforcer la sensibilisation des urbanistes et aménageurs des territoires » sur ces thèmes. L’objectif est d’intégrer les risques sanitaires liés à la qualité de l’environnement dans les politiques de planification territoriales et dans l’aménagement du territoire afin d’« agir sur la santé des populations » et « préserver l’environnement ». Un objectif qui vise à « poursuivre, valoriser et approfondir les travaux engagés dans le cadre du PNSE 3 en établissant le lien entre l’aménagement urbain, l’urbanisme, la mobilité et la santé ».
Réduire les nuisances sonores et lumineuses
L’axe 2 se consacre à la réduction des expositions environnementales affectant la santé humaine et celle des écosystèmes, « une priorité permanente ». Parmi la série de mesures, on retrouve la réduction des nuisances liées à la lumière artificielle. Ainsi, le plan devra permettre d’« améliorer la connaissance sur les parcs de luminaires publics et encadrer les nuisances liées à la publicité et aux enseignes lumineuses pour la santé et l’environnement ».
Il est également prévu d’« agir dans les territoires concernés par la pollution des sols ». Pour cela, le plan doit favoriser le « réemploi » des friches industrielles en garantissant une réhabilitation compatible avec leur nouvel usage pour « lutter contre l’artificialisation des sols ». Les populations devront être protégées en les informant sur les mesures à adopter pour réduire leur exposition.
Afin de « réduire l’exposition au bruit », les rénovations énergétique et acoustique devront être associées « dans le logement social autour des axes routiers et ferroviaires et dans les bâtiments autour des aéroports ». En outre, les communes pourront mettre en place des « espaces calmes » et « disposer des sonomètres plus simples d’utilisation » pour améliorer la tranquillité sonore des citoyens. Une expérimentation de radars sonores doit être également organisée pour repérer les véhicules motorisés trop bruyants.
Maîtriser l’exposition aux ondes électromagnétiques, prévenir les impacts sanitaires des espèces nuisibles par des méthodes compatibles avec la préservation de l’environnement, prévenir les cas de légionellose ou encore améliorer la qualité de l’air intérieur font partie des autres mesures prévues par le plan.
Concernant le dernier point, cette surveillance - qui concerne les crèches et les écoles depuis 2018, les collèges, lycées et accueils de loisirs depuis 2020 – devra être étendue en 2023 à « certains autres établissements recevant du public ».
Formations et informations
Le plan souhaite enfin davantage former et informer les citoyens sur l’état de l’environnement et les « bons gestes » à adopter. Un service numérique public sera ainsi « mis à disposition de tous » afin de connaître la qualité de son environnement immédiat (qualité de l’air extérieur, risque allergique aux pollens...).
Afin de rendre plus lisible l’étiquetage des produits ménagers et de réduire les risques liés à leur utilisation, Barbara Pompili a annoncé la création d’un étiquetage ToxiScore calqué sur le modèle du Nutri-score.
Enfin, le plan prévoit de « mieux former et sensibiliser les professionnels de santé » en intégrant la santé environnement dans leur formation, « en particulier lors du service sanitaire des étudiants en santé (SSES) ».
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