En 2021, la production des services marchands s'est rapprochée de son niveau d'avant-criseÂ
Par A.W.
Après la chute subie en 2020 du fait de la crise sanitaire, la production des services marchands a connu un rebond important l’an passé pour se rapprocher de son niveau d’avant-crise… sans toutefois l’atteindre. C’est le constat de l’Insee dans une étude publiée hier.
Progression de 5,5 %
L’économie française est ainsi « nettement » repartie en 2021 avec un produit intérieur brut (PIB) qui a progressé de 6,8 %, tandis que la production de services marchands principalement orientés vers les ménages s’est accrue de 5,5 % en volume après une chute de 6,5 % l’année précédente.
Si elle s’est rapprochée de son niveau d’avant-crise, elle est toutefois restée en deçà de son niveau de 2019 et, ce, malgré le fait que les services marchands non financiers soient restés « le principal créateur de valeur ajoutée dans l'économie française » (ils représentent 34,6 % de l’ensemble de la valeur ajoutée).
Bien que ce rebond ait concerné l’ensemble des activités de services - « qu’elles aient été peu ou beaucoup touchées par la crise sanitaire en 2020 » -, il est « particulièrement fort » dans les services d’information-communication, peu affectés par la crise, et dans les services principalement orientés vers les entreprises, leur permettant même de « dépasser leur niveau de 2019 ».
La restauration a continué à « pâtir » de la crise
En revanche, les services principalement orientés vers les ménages (hébergement-restauration, arts, spectacles et activités récréatives, services personnels), qui ont été lourdement affectés par la crise sanitaire ont continué à « pâtir de la situation sanitaire » et n’ont pas retrouvé, en 2021, leur niveau de valeur ajoutée de 2019, observent les auteurs de l’étude.
Si le rebond a été le plus fort dans l’hébergement-restauration et les services personnels, où la production avait le plus chuté en 2020, avec une progression respective de 16,4 % et de 14,4 %, celui-ci n’a pas suffi à rétablir la situation dans ces secteurs. La production de la restauration est ainsi restée inférieure de 22 % à son niveau de 2019 et celle de l’hébergement de 33 %, « l’absence d’une partie de la clientèle étrangère continuant de se faire ressentir ».
Même chose du côté des activités culturelles et récréatives marchandes. Elles sont bien reparties à la hausse (+ 10,8 %), mais n’ont « globalement pas [retrouvé] leur niveau d’avant-crise » en 2021, tandis que l’activité des bibliothèques et musées a continué à « décroître légèrement » après la chute de 2020.
Foires et salons ne rattrapent que 20 % de la chute de 2020
Pour ce qui est des activités de services aux entreprises, la production a progressé « diversement », mais a globalement retrouvé son niveau de 2019.
Ainsi, « après avoir été divisée par deux en 2020, la production d’organisation des foires et salons professionnels ne rattrape que 20 % de la chute observée à la suite du maintien de jauges, et celle des services de réservations comble la moitié de la baisse de 2020 ».
A l’inverse, dans les activités spécialisées, scientifiques et techniques, comme dans les activités comptables, l’ingénierie et l’architecture, la production a à nouveau augmenté « fortement », après « une baisse limitée ». Elle a ainsi dépassé « nettement son niveau de 2019, sauf dans les services des sièges sociaux, de publicité et études de marchés ».
L’activité immobilière a, quant à elle, progressé « modérément » (+ 2 %), « notamment grâce au rebond de la demande de location d’entrepôts et de bureaux ».
« L’intérim repart vigoureusement (+ 13,7 %), porté par la hausse générale de la demande, après s’être effondré en 2020, notamment dans la construction », tout comme l’information-communication avec une hausse de sa production de 8,9 % en volume. « Les services de télécommunications, activités informatiques et services d’information bénéficient de l’accélération de la numérisation de l’économie, favorisée notamment par l'essor du télétravail durant la crise », analyse l’Insee.
Prix : l’hébergement en hausse, les terrains de campings en baisse
Concernant les prix de production des services marchands, ceux-ci ont progressé de 0,7 % en 2021, « un peu moins rapidement qu’en 2019, mais légèrement plus vite qu’en 2020 et que les années précédentes ».
Alors que l’inflation frappe fortement le pays depuis le début de l’année, en 2021, « le fort rattrapage de l’activité des services marchands en volume n’a pas plus déstabilisé les prix que la chute de la demande de l’année précédente », souligne les auteurs de l’étude, constatant que la hausse des prix a été la plus forte dans l’hébergement (+ 3,2 %), « activité pour laquelle ils ont augmenté quatre fois plus vite que pour l’ensemble des services marchands depuis 2013 ».
À l’inverse, « les prix des services de télécommunications, activités informatiques et services d’information ont légèrement diminué (- 0,4 %), confirmant la tendance de long terme avec une baisse de 4,4 % en huit ans ».
« La baisse des prix des autres services de réservation et activités liées (– 5,7 %) et des traiteurs et autres services de restauration (– 3,4 %) s'accentue en 2021, après une année 2020 déjà en repli, contrastant avec cinq années de hausses modérées entre 2014 et 2019. De même, dans les terrains de camping, les prix baissent de 2 % alors qu’ils avaient progressé chaque année de façon soutenue entre 2015 et 2020 », détaille l’Insee.
Au contraire, les prix des activités des marchands de biens immobiliers, stables depuis 2013, ont nettement augmenté en 2021 (+ 3,7 %) alors que le nombre de transactions de logements a atteint « un niveau record », après une légère baisse en 2020, et que « la demande de locaux, bureaux et commerces [est restée] forte ».
Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
Élisabeth Borne dit vouloir « travailler main dans la main » avec les élus locaux
Les autres mesures annoncées par la Première ministre devant les députés
Certification des comptes des collectivités : un premier bilan positif de l'expérimentation