Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du lundi 27 janvier 2020
Emploi

Territoires zéro chômeurs de longue durée : une tribune pour demander une deuxième loi

C’est une tribune qui est parue hier dans le Journal du dimanche. Les responsables de l’association TZCLD (Territoires zéro chômeurs de longue durée) et de plusieurs associations caritatives (Emmaüs, Secours catholique, ATD Quart-monde, Fédération des acteurs de la solidarité, l’ex-FNARS) demandent au gouvernement une loi pour pérenniser et généraliser la démarche Territoires zéro chômeurs. 
Il s’agirait d’une deuxième loi : la première, portée par l’ancien député Laurent Grandguillaume (signataire de la tribune) avait été votée en février 2016. Elle mettait en place une expérimentation de cinq ans dans dix territoires, visant à y résorber le chômage de longue durée en permettant aux demandeurs d’emploi d’être embauchés par des entreprises locales de l’économie sociale et solidaire. La loi instaurait également un fonds « chargé de financer une fraction du montant des personnes »  ainsi embauchées. Ce fonds est piloté par un conseil d’administration présidé par Louis Gallois.
En juillet dernier, lors des rencontres nationales des Territoires zéro chômeurs, à Mauléon, les responsables du dispositif appelaient déjà à une seconde loi (lire Maire info du 12 juillet 2019) pour « étendre et pérenniser le dispositif ». Ils s’appuyaient sur les promesses du président de la République lui-même, au moment de la publication du plan contre la pauvreté de septembre 2018 : Emmanuel Macron avait alors placé l’extension de cette expérimentation au rang de « priorité ». L’an dernier, la majorité parlait d’un texte qui serait présenté et adopté avant la fin 2019. Sauf que rien n’est bouclé. 

Bilan positif
Pourtant, le bilan de l’expérimentation est incontestablement positif. Aux rencontres de Mauléon, des maires ont raconté la baisse drastique du chômage sur leur territoire – comme à Colombelles, dans le Calvados, où il est passé de 22 à 15 % en quelques mois. 
Selon le bilan dressé dans la tribune parue hier, 13 « entreprises à but d’emploi »  ont été créées sur les dix territoires de l’expérimentation, générant l’embauche de « 900 personnes en CDI à temps choisi, pour réaliser des activités utiles aux territoires ».  Les bénéfices sont nombreux, expliquent les signataires : « Insuffler une dynamique territoriale en créant des activités nouvelles, apporter du pouvoir d'achat consommé sur place, un soutien aux politiques publiques et du renouveau dans l'engagement citoyen local. » « Nous rappelons avec force que le chômage de longue durée a un coût pour la société et que le non-recours aux aides sociales ne peut être considéré comme une économie justifiée pour les finances publiques ! », ajoutent les signataires. 
« Les évaluations se poursuivent », notent-ils, et elles sont régulièrement présentées à la ministre du Travail, Muriel Pénicaud. Celle-ci était censée présenter un projet, ou du moins un calendrier, avant la fin du mois du janvier – mais au 27 janvier, aucune annonce finalisée n’a été faite, en dehors de « premières propositions qui appellent des modifications significatives », notent les auteurs de la tribune. Ils demandent donc au gouvernement « un calendrier clair d’examen »  d’une deuxième loi – à l’heure où de nombreuses collectivités (plus de 200 l’été dernier) se disent prêtes à se porter candidates. « Comme tout bouleversement des habitudes et paradigmes, ce projet connaît des résistances, concluent les signataires. Mais il y a fort à parier que, comme le droit à l'école pour tous aujourd'hui, le droit à l'emploi pour tous sera demain une évidence. » 

F.L.

Accéder à la tribune.
 

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