Bâtiments scolaires : le Cerema publie un guide à destination des communes
Par Lucile Bonnin
« Les 49 000 écoles françaises représentent près de la moitié du patrimoine immobilier des communes. Leurs bâtiments, parfois vétustes, revêtent des enjeux majeurs, aussi bien pour les 6,5 millions d’écoliers qu’ils accueillent, que leurs enseignants, le personnel d’encadrement ou les familles. »
Malgré l’inflation et les difficultés économiques auxquelles les communes doivent faire face, elles ne cessent d’investir dans les écoles. En 2022, selon une étude de l'Observatoire des finances et de la gestion publique locales (OFGL), les communes ont consacré 3,6 milliards d’euros aux écoles. 83,4 % de ces dépenses d’investissements concernent la construction et la rénovation (lire Maire info du 31 octobre 2023).
Un guide publié hier par le Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema) dresse une liste non exhaustive des évolutions à prendre en compte dans tout projet de rénovation ou de construction d’écoles. Le document d’une centaine de pages montre aussi « des pistes d’évolutions originales, peu répandues, et innovantes à travers des exemples repérés dans de nombreuses communes de France ou d’ailleurs ».
Impact environnemental
La part de la consommation d’énergie des communes liée aux bâtiments est de 76 %, selon le ministère de l’Éducation et de la Jeunesse. Par ailleurs, avec 30 % de la consommation des bâtiments communaux, les écoles demeurent le type de bâtiment le plus consommateur, alors même que leur utilisation dans le temps est réduite.
Ainsi, améliorer l’efficacité énergétique d’une école est une priorité. La démarche peut passer, comme l’illustre le guide, par différentes actions comme des « travaux sur l’enveloppe, installation d’équipements performants, optimisation de l’exploitation des bâtiments, actions sur les usages et les pratiques des occupants ». Cependant, ces investissements sont coûteux pour les communes. D’autant que, la note de la rénovation énergétique du bâti scolaire s’élève à 40 milliards d’euros et que « l’État ne met sur la table qu’à peine 10 % » , comme l’ont rappelé les co-présidents de la commission Éducation de l’AMF au dernier congrès (lire Maire info du 23 novembre).
Le Cerema rappelle aux communes qu’il est « possible de conduire une stratégie progressive sur l’ensemble du parc immobilier communal afin de dégager des économies rapidement. Les actions portant sur l’exploitation, les comportements et les usages sont éprouvées : elles permettent de réaliser entre 10 et 15 % d’économies en moyenne, parfois beaucoup plus, sans engager de lourds travaux d’investissement. La diminution des consommations énergétiques par le levier des usages est avant tout basée sur l’observation des pratiques et s’appuie sur la sensibilisation, la mobilisation et la coordination de l’ensemble des acteurs ».
Rappelons que le dispositif Éco Énergie Tertiaire fixe des obligations d’économies d’énergie pour les bâtiments de plus de 1 000 m² : 40 % en 2030, 50 % en 2040 et 60 % en 2050. Les plus grandes écoles seront donc concernées par cette obligation à terme.
Développer des pédagogies différentes
D’autres enjeux existent autour de l’école et des bâtiments scolaires. Le Cerema insiste sur le fait que la commune ou l’intercommunalité puissent proposer « des bâtiments et des équipements qui permettent l’accueil de ces expérimentations et de ces évolutions pédagogiques : bien-être physique, bien-être psychologique et bien-être cognitif, chacune de ces dimensions nécessite des réponses différentes, pour certaines directement liées à des interventions concrètes sur le bâti scolaire ».
Par exemple, à l’école Paul-Langevin aux Lilas, un réaménagement des toilettes a été réalisé pour « rendre ce lieu plus intime, plus agréable et plus sécurisant » . L’école de la commune de Monoblet, « afin de développer l’appropriation de l’école par les élèves » , a été redécorée par les enfants. En matière de qualité de l’air, dans le cadre de la création d’une école dans un ancien bâtiment à Lyon, une ventilation spécifique a été réalisée, prenant en compte des « études montrant que les enfants ont besoin d’une plus grande oxygénation ».
Du côté de la restauration scolaire, le Cerema indique que la cantine peut aussi devenir un « levier de développement local par le recours aux circuits courts ; elle contribue à créer des emplois dans les territoires, à éduquer au non-gaspillage alimentaire et à une meilleure gestion des déchets. » D’autres initiatives peu communes peuvent favoriser le lien social : À Barlin par exemple, l’école maternelle est installée au sein d’un Ehpad et permet aux résidents et aux enfants de partager, entre autres, des repas. L’AMF mène d’ailleurs actuellement des études, souligne le Cerema, pour repenser le modèle de restauration (privilégier des petites unités, développer des modèles hybrides : une partie de la production en liaison froide, une autre partie produite sur place, etc.).
Enfin, lorsque sonne l’heure de la récréation, d’autres éléments sont à prendre en compte pour le futur : « L’évolution des pratiques pédagogiques et des attentes, ainsi que l’augmentation des températures en dehors des congés d’été nécessitent aujourd’hui d’agir sur les cours de récréation. Leur désimperméabilisation gagne du terrain, ainsi que l’aménagement d’espaces de verdure et le recours à un mobilier récréatif et pédagogique diversifié et innovant » .
Dans tous les cas, ces initiatives pour construire l’école de demain doivent être construites dans « une démarche participative » , selon le Cerema, et en mobilisant tous les acteurs autour du projet. « L’implication des enfants, des enseignants, des forces vives évoluant dans les établissements et des acteurs du territoire est un atout indéniable pour construire (ou rénover) puis faire vivre l’école. »
Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
Panneaux d'affichage pour les élections européennes : s'organiser en amont
Consultation des maires sur les meublés de tourisme : encore quelques jours pour participer
En 2024, les EPF de l'État devront libérer le foncier nécessaire pour produire 17 000 logements