Maire-info
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Édition du vendredi 10 novembre 2023
Développement économique

Réindustrialisation de la France : le gouvernement présente les 34 nouveaux territoires sélectionnés 

Ce qui porte dorénavant à 183 le nombre de territoires labellisés « Territoires d'industrie ». Avec 630 intercommunalités engagées dans cette deuxième phase (2023-2027) du programme, cette nouvelle étape doit notamment permettre de recentrer les efforts sur « l'industrie verte ».

Par A.W.

Les ministres chargés de l’Industrie et des Collectivités territoriales, Roland Lescure et Dominique Faure, ont présenté, hier, à Chalon-sur-Saône, le « Temps II »  du programme « Territoires d’industrie », dont l’objectif est de réindustrialiser la France. 

Annoncé en mai dernier par Emmanuel Macron, le président de la République avait indiqué avoir identifié « des territoires très en déprise sur lesquels on va mettre le paquet avec les Territoires d'industrie génération 2 pour aller plus avant en rouvrant des sites industriels ». « On va réenclencher une phase avec beaucoup des élus qui sont là pour avoir de la simplification et pour aller chercher, à l'échelle de chaque sous-préfecture, les projets dont on a besoin », avait-il expliqué, avant d'assurer que « la territorialisation de cette politique est absolument clé ».

La moitié des intercommunalités engagée

Arrivant à son terme, la première étape du programme, lancée en 2028, est ainsi prolongée jusqu’en 2027, dans une deuxième phase, et étendue à 34 nouveaux bassins d’activités. Ce qui porte dorénavant à 183 le nombre de territoires labellisés.

Parmi la trentaine de nouveaux, le ministre de l’Industrie a cité « Nantes, Concarneau, le bocage vendéen, Lille, Grenoble, Saint-Étienne »  et comptabilisé « 630 intercommunalités, soit une sur deux, [faisant] désormais partie des 183 territoires d’industrie pour 2023-2027 ». Dans la phase précédente, ce sont 551 EPCI qui s’étaient engagés dans la démarche. 

Vantant l'« excellent »  bilan du programme dans la presse locale, Roland Lescure a rappelé que cette démarche s’est révélée « extrêmement efficace, parce que très décentralisée et très responsabilisante ». « Près de 2 milliards d’euros d’argent public, apportés par l’État, les collectivités et les grands opérateurs de financement dans ces territoires »  ont ainsi été injectés, « complétés par des investissements privés ». 

Au total, « plus de 7 milliards d’euros ont été investis », dont « 80 % des projets portés par des PME et ETI », pour soutenir 2 400 projets industriels. Sur le front de l’emploi, « la moitié des 100 000 emplois industriels recréés en France au cours des six dernières années l’ont été dans les « Territoires d’industrie, sans compter les emplois induits », a évalué le ministre. Et ce, « dans des territoires souvent très ruraux », souligne Dominique Faure dans le dossier de presse dédié.

Un redressement qui s’amorce, toutefois, après « 30 ans de désindustrialisation », comme le reconnaît lui-même le ministre de l’Industrie. 

2 150 nouvelles actions de réindustrialisation

Alors que « beaucoup plus de candidats qu’il y a cinq ans »  ont postulé à la deuxième phase du programme, les lauréats ont d’ores et déjà fait éclore 2 150 actions en faveur de la réindustrialisation.

Ceux-ci ont suivi quatre axes stratégiques majeurs principaux, qui ont « émergé comme des priorités majeures à l'issue de la première phase du programme ». Ainsi, les compétences (31 %), la décarbonation (23 %), le foncier (19 %) et l’innovation (18 %) sont au cœur de cette nouvelle phase.

Ces priorités doivent ainsi permettre de « renforcer la formation et le développement des compétences industrielles », d’« accélérer la transition vers une industrie plus respectueuse de l'environnement », de « favoriser la mise à disposition de terrains industriels »  et de « stimuler l'innovation et la recherche ».

« Et cette fois nous avons réussi à mobiliser 500 millions d’euros sur cinq ans, provenant du Fonds vert », s’est félicité le ministre. Des crédits qui permettront d’accompagner, à hauteur de 100 millions par an, « les projets d’investissements industriels structurants et aux impacts positifs notamment en matière de transition écologique ». Les projets soutenus pourront relever des secteurs de la bioéconomie, des nouvelles mobilités durables, de la souveraineté alimentaire ou de recyclage de matériaux, par exemple.

Des chefs de projets dans chaque territoire

Ce nouveau « temps »  du programme doit également permettre la mise à disposition de moyens en ingénierie et de renforcer le soutien en animation en dotant tous les territoires labellisés d’un chef de projet (dont le poste pourra être cofinancé par l’Etat) et en déployant des chefs de projets régionaux. « La première phase nous a montré que les projets qui marchaient le mieux étaient ceux qui étaient bien pilotés, à l’échelle du territoire. On généralise donc ce principe », a expliqué Roland Lescure.

Par ailleurs, 50 sites industriels « clés en main »  devront être développés dans le cadre du projet France 2030 afin d’accueillir de nouveaux projets industriels. Contrairement à la première phase où les sites « clés en main »  ne l’étaient pas vraiment tous, ils devront être « disponibles et adaptés pour recevoir rapidement une création d’usine ». 

« Nous allons préparer des terrains dépollués, électrifiés, au clair sur les études d’impact environnemental et prêts à construire, de tailles variables, à disposition des porteurs de projets, dans chaque région », a précisé le ministre, qui prévoit de présenter la liste « à partir de décembre ». Pour trouver les terrains, il compte notamment s’appuyer sur les friches, mais aussi sur les « exemptions »  du ZAN.
 

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