« Chèques-vacances tourisme » financés par l'État et les régions : confusion autour de l'annonce de Jean-Baptiste Lemoyne
Le secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Baptiste Lemoyne, a annoncé, mercredi, « travailler avec les régions » à la distribution de « chèques vacances tourisme cet été » pour les Français les plus modestes et ceux qui ont travaillé « en première et deuxième lignes » pendant l'épidémie. Une sortie anticipée qui a « indigné » Régions de France qui demande à ce dernier de revenir « immédiatement » sur un dispositif d’initiative régionale à l’origine.
Pour les Français les plus modestes notamment
Interrogé sur la possibilité de rendre les péages des autoroutes gratuits pendant les deux mois d’été (comme l’a suggéré Carole Delga, la présidente de la région Occitanie), Jean-Baptiste Lemoyne a dit, mercredi, au micro de RTL, préférer aider « ceux qui ne partent pas en vacances, ceux qui ne prennent pas l’autoroute, ceux qui ne prennent rien ». « L’enjeu » est là, a-t-il expliqué en annonçant « travailler avec les régions pour mettre en place des chèques vacances tourisme pour cet été ». Un été qui sera « différent », à ses yeux, puisque « l'idée, c'est plutôt de quitter l'autoroute, comme le disait Didier Barbelivien, c'est d'emprunter ces départementales, ces chemins noirs… »
Une initiative qui rappelle celle d’une douzaine de députés, de présidents de région (Nouvelle Aquitaine, Occitanie) et de départements (Ardèche, Aude, Landes, Gers, Meurthe-et-Moselle) qui ont proposé, dans un courrier adressé au Premier ministre au début du mois, la création d'un « chèque tourisme » pour accompagner la reprise du secteur touristique, de l'hôtellerie et de la restauration « via un titre spécial de paiement dédié (type titres-restaurant, chèques culture, chèques vacances, chèques cadeaux, CESU, CAP, etc.) abondé par l'Etat, les collectivités locales volontaires et éventuellement aussi les comités d'entreprise ».
Reste que les contours de ce dispositif reste encore peu précis. Si les bénéficiaires de ces chèques vacances tourisme ne sont pas encore arrêtés, Jean-Baptiste Lemoyne a indiqué que « certaines régions veulent mettre l'accent sur des publics modestes, d'autres veulent également encourager celles et ceux qui ont été en première et deuxième lignes ». « Ce sera très adapté naturellement aux souhaits des régions », a assuré le secrétaire d'État. Concernant la question budget, celle-ci est encore à l’étude mais la réponse devrait arriver « début juin ».
« Indignées », les régions ne veulent pas être « le tiroir-caisse de l’État »
La réponse de l’association Régions de France ne s’est pas fait attendre. Elle s’est dit « particulièrement choquée d’apprendre par voie de presse l’annonce unilatérale (de) Jean-Baptiste Lemoyne » sur ce dispositif que les régions seraient amenées à co-financer. Elle dénonce « une méthode d'autant plus détestable que les régions et l'État collaborent activement sur les plans d'urgence et les mesures de soutien à l'économie, et encore récemment sur le plan tourisme et dont les régions ont salué l'ambition » (lire Maire info du 15 mai). Et les présidents de régions d’assurer qu’ils « ne sont pas le tiroir-caisse de l’État ! »
« L’idée de contribuer à la relance du tourisme par un dispositif de chèque vacances est une idée élaborée et financée par quelques régions », souligne l’association qui rappelle que « l’État s’est montré intéressé par ce dispositif d’initiative régionale au point de proposer aux régions volontaires un mécanisme permettant d’en faciliter le déploiement. Des réunions de concertation étaient en cours entre les services à cet effet ». Dans ces conditions, les présidents de région ont ainsi demandé que le secrétaire d’État revienne « immédiatement » sur cette annonce et poursuive « la discussion qui avait été engagée avec les régions volontaires afin que la mesure conserve son caractère régional et différencié, avec les régions qui l’ont initiée, dans le respect de leurs prérogatives ».
A.W.
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Le 5 juillet, tous les maires de France devraient être élusÂ