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Édition du mercredi 18 septembre 2024
Ecole

Dépenses d'éducation : la part de l'État en recul, celle des collectivités et du privé en hausse

En 2023, les communes ont été les « premières collectivités contributrices » à l'augmentation des dépenses d'éducation, selon la Direction de l'évaluation. Dans le premier degré, la dépense moyenne par élève a ainsi augmenté de 1,3 %, en prix constants.

Par A.W.

La France n’a jamais autant consacré d’argent à l’éducation. En 2023, ce sont ainsi près de 190 milliards d’euros qui ont été affectés à ce secteur. Soit « 8,6 milliards d’euros »  de plus que l’année précédente.

C’est ce qui ressort des principaux résultats « provisoires »  du compte de l’éducation pour 2023 que vient de publier la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP). Un document qui retrace le financement de l’éducation, « quelles qu’en soient l’origine (État, collectivités territoriales, autres administrations publiques, ménages, entreprises, reste du monde) et la destination : écoles ou établissements publics ou privés… » 

Part dans le PIB en légère baisse

Une « dépense intérieure d'éducation »  (DIE) - comme on l'appelle (mesurant l’effort consenti par la nation pour le fonctionnement et le développement du système éducatif) – qui n’a donc jamais été aussi élevée, si l’on se réfère aux derniers chiffres de l’Insee : en 2022, celle-ci était d’un peu plus de 180 milliards d'euros et, en 2021, de 176,8 milliards d'euros. 

La progression de 2023 fait ainsi suite à une hausse de 5,6 % en 2022 et 7 % en 2021, qui était alors « la plus nette observée depuis 1992, en lien avec la reprise des dépenses après la crise sanitaire et le développement de l’apprentissage ».

Une première impression à nuancer, cependant, puisqu’en le rapportant à sa part dans le PIB, l’effort consacré à l’éducation est finalement en léger repli en 2023 (6,7 % du PIB, 6,8 % en 2022 et 6,9 % en 2021). Une part qui reste d'ailleurs relativement stable depuis 2011.

Concrètement, si les dépenses ont bien augmenté de 4,7 % en 2023, c’est sur la base de prix courants. En tenant compte de l’inflation et de la hausse importante des prix, celles-ci ont en fait légèrement reculé (- 0,5 %, en prix constants). Ce qui n’était pas le cas les deux années précédentes.

Les communes, « premières collectivités contributrices » 

Sans surprise, la « dépense intérieure d'éducation »  est très majoritairement financée par les acteurs publics, à hauteur de 81,7 %. Un poids qui s’explique par « leur part prédominante dans la rémunération des personnels, enseignants ou non ».

Le premier financeur est ainsi l’État (55,1 %) en raison de « sa prépondérance dans la rémunération des enseignants et le versement des bourses d’études ». Suivent les collectivités territoriales (23 %), les entreprises (10,4 %), les ménages (7,9 %) et les autres administrations publiques (3,7 %).

Reste que « la place de l’État, qui avait été renforcée en 2020 via différents dispositifs d’accompagnement face à la crise sanitaire, continue de reculer légèrement en 2023 (- 0,2 point), malgré une hausse en niveau en prix courants ». En tenant compte de l’effet prix, la contribution de l’État diminue ainsi de 0,9 % en 2023.

« Deuxième financeur », les collectivités territoriales voient, quant à elles, leur participation à la dépense d’éducation retrouver leur niveau de 2018 en progressant de 0,4 point par rapport à 2022. Concrètement, les dépenses d’éducation des collectivités ont ainsi augmenté en 2023 de 6,4 % en prix courants, mais d’à peine 1,1 % en prix constants.

« Les communes, qui assurent 54,2 % des dépenses d’éducation des collectivités territoriales, à travers le financement des écoles primaires et une partie des transports scolaires, sont les premières contributrices à cette augmentation », note la DEPP.

Recul de l’État et progression du privé 

Autre enseignement de l’étude, la place croissante des entreprises dans le financement de l’éducation (10,4 % de la DIE après 10,1 % en 2022 et 9,4 % en 2021) se confirme, celles-ci assumant désormais le financement de l’apprentissage.

S’agissant des ménages, « leur participation retrouve sa place d’avant-crise sanitaire (7,9 % en 2023 comme en 2019), sous l’effet principalement d’un rétablissement des voyages scolaires et des répercussions du contexte inflationniste sur les dépenses destinées aux cantines scolaires et aux achats de biens et services liés à l’éducation, comme les livres et fournitures », expliquent les auteurs de l’étude.

Plus globalement, on se rend compte que, depuis la période pré-covid, la part de l’État dans le financement de l’éducation a reculé de plus de deux points alors qu’en parallèle, la part du privé progressait de près de deux points. Quant à celle des collectivités, elle a retrouvé son niveau de 2018 (après avoir progressé puis reculé).

À noter, par ailleurs, que, tous niveaux confondus (y compris les formations en apprentissage), la dépense moyenne par élève ou étudiant s’est élevée à 10 470 euros en 2023, en hausse de 20 euros en euros constants. 

« Elle croît avec le niveau d’enseignement, allant de 8 450 euros pour un élève du premier degré à 11 320 euros pour un élève du second degré et 13 060 euros pour un étudiant », constate la DEPP qui rappelle que « la dépense par élève ou étudiant en France est globalement plus élevée que la moyenne OCDE ». Un positionnement qui varie, toutefois, « selon le niveau de formation ».

Dans le détail, « la dépense moyenne par élève augmente en prix constants de 1,3 % pour le premier degré tandis qu’elle recule légèrement (- 0,1 %) pour le second degré ». En cause, dans le premier degré, « l’effort budgétaire (+ 0,3 %, notamment celui de l’État et des communes), appuyé par la baisse des effectifs (- 1 %) ».

Télécharger la note de la DEPP.
 

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