Exclusif : L'évolution de la population, commune par commune, de 2016 à 2017
L’Insee vient de publier, comme chaque année, les chiffres de la population légale pour 2020. Maire info a réalisé une carte interactive permettant à ses lecteurs de connaître, commune par commune, les chiffres de la population légale et leur évolution par rapport à l’année précédente, pour la métropole.
Notons que comme toujours, il y a un décalage de plusieurs années dans les chiffres : les populations légales 2020 s'appuient sur les chiffres de 2017. Ces chiffres sont particulièrement importants en cette année d’élections municipales : ce sont en effet eux qui vont servir de base au calcul du nombre de sièges dans les conseils municipaux.
Les communes peu denses « plus dynamiques »
Au 1er janvier 2017, la France comptait – hors Mayotte – 66 524 000 habitants. Sur les dix dernières années, note l’Insee, la population a augmenté en moyenne de 0,5 % par an. Le point le plus notable, selon l’institut, est que, cette année encore, la croissance est plus importante dans les communes peu denses que dans les communes denses ou très peu denses. « Le rythme de croissance des espaces peu denses témoigne de l’intensification des liens entre les villes et leur périphérie, marquée par la dispersion des lieux d’habitation et le développement des mobilités vers les principaux pôles d’emploi et de services », note l’Insee.
« Un extraordinaire patchwork »
La carte que présente Maire info est un instantané de l’évolution de la population entre 2016 et 2017. Elle permet de visualiser les communes dont la population totale (population municipale + population comptée à part) augmente (en vert) ou diminue (en rouge). Les communes représentées en jaune ont une population stable à l’unité près.
Utiliser la molette de la souris pour zoomer ou dézoomer. Cliquer sur une commune pour connaître les chiffres de population et l'évolution 2016-2017. Cliquer sur la chaîne, en bas à droite, pour visionner la carte en plein écran.
Le phénomène des communes nouvelles fausse évidemment un peu cette représentation : beaucoup des communes ayant connu une augmentation de plus de 5 % de la population en un an (en vert vif) sont en fait des communes nouvelles, où il n’y a pas eu de « réelle » augmentation de la population mais, tout simplement, l’agrégation de la population des communes fusionnées. Parmi d’autres exemples, on peut le voir sur la carte avec des communes dont les taux de « croissance » dépassent les 60 %, ce qui ne peut évidemment pas être dû au solde démographique naturel ou migratoire : Terre-de-Bancalié (Tarn, + 85 %), Porte-des-Bonneveaux (Isère, + 81 %) ou Montaigu-Vendée (Vendée, + 74 %).
Hormis ces exceptions, la carte apparaît surtout comme « un extraordinaire patchwork », commente le géographe et démographe Gérard-François Dumont, professeur à Paris-IV et président de la revue Population et avenir. « Il n’y a pas de territoires qui soit intégralement touché par une baisse de population, dans chaque territoire les situations sont variées », note le professeur.
Côté grandes tendances, on note « un grand V qui part de l’Orne vers le Cher et remonte vers les Ardennes, dans lequel une majorité de communes sont en diminution de la population », tout comme le centre-Bretagne, l’arc Pyrénéen, les zones alpines voisines de l’Italie. Le dynamisme du littoral atlantique, particulièrement en Gironde et dans les Landes, saute également aux yeux, tout comme celui des régions de Rennes et de Nantes. A contrario, les territoires littoraux de Méditerranée, notamment dans l’Hérault et les Bouches-du-Rhône, sont fréquemment en baisse démographique. « Les zones frontalières proches de la Suisse sont très dynamiques », note Gérard-François Dumont, tout comme celles des frontières du Luxembourg, et dans une moindre mesure de l’Alsace et du Jura.
Enfin, le géographe se dit frappé, au regard de cette carte, par le fait « que l’on ne voie pas de façon si claire que cela le fameux ‘’ruissellement des métropoles’’, sur la période examinée » : il n’existe pas de façon systématique une « ceinture verte » autour des métropoles. Une observation qui confirme les études précédemment menées par Gérard-François Dumont, selon lesquelles la qualité des infrastructures n’est pas, à elle seule, déterminante dans la démographie d’un territoire. « Pour moi, c’est aussi la qualité de la gouvernance d’un territoire qui est un élément déterrminant de son évolution démographique. » Autrement dit, pour le géographe, les maires et les présidents d’EPCI, notamment au travers de leurs décisions en matière d’urbanisme, gardent une vraie influence sur l’évolution démographique de leur territoire.
Franck Lemarc
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