Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du jeudi 4 juin 2020
Déconfinement

Le vélo, grand gagnant du déconfinement

Le gouvernement a annoncé, vendredi dernier, de nouvelles mesures pour soutenir l’usage du vélo, à l’heure où son usage semble se développer de façon exponentielle.
À Paris et dans la plupart des grandes villes, un simple regard sur les boulevards, aux heures de pointe, permet de mesurer que l’utilisation du vélo a littéralement explosé ces dernières semaines : ce sont maintenant des files ininterrompues de vélos qui s’étirent sur les pistes et bandes cyclables. Les chiffres confirment cette impression : selon la Plateforme nationale des fréquentations, outil développé par Vélo et territoires et le ministère de la Transition écologique et solidaire, la fréquentation « s’envole » : pendant les trois premières semaines du déconfinement, elle a augmenté de 87 % par rapport aux trois semaines ayant précédé celui-ci. Certes, le beau temps y est pour beaucoup – l’usage du vélo n’est jamais le même en janvier et en mai – mais même par rapport aux chiffres de la même période en 2019, le nombre de passages relevés est en hausse de près de 30 %. À Paris, ce dernier chiffre s’élève même à 54 %. 

Pistes temporaires
Élisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire, n’exagérait donc pas vendredi dernier en affirmant que « depuis le début du déconfinement, nous assistons à un déclic vélo ». Il est dû, selon elle, à « une mobilisation exceptionnelle de tous les acteurs, élus locaux, État, fédérations, associations, professionnels et usagers ». Les élus se sont notamment mobilisés à travers la création de pistes cyclables « temporaires », mises en place pendant le confinement et ouvertes à partir du 11 mai. Matérialisées par de simples bandes de peintures ou potelets en plastique, et prises le plus souvent sur une voie de circulation automobile, ces pistes rencontrent un réel succès. Ce sont « 1 000 km de pistes cyclables temporaires »  qui ont été mises en place en quelques semaines, permettant, selon la ministre, de gagner d’un seul coup « plusieurs années de politique cyclable ».
Pour aider les élus à poursuivre cet élan, la ministre a rappelé que les préfets sont appelés à mobiliser la Dsil (dotation de soutien à l’investissement local) pour « cofinancer les pistes cyclables temporaires au cas par cas ». La « rallonge »  d’un milliard d’euros promise vendredi dernier par le Premier ministre sur la Dsil pour les « investissements verts »  pourra donc être en partie mobilisée dans ce but.
Par ailleurs, le Cerema a mis à disposition des élus un certain nombre de fiches pratiques sur ce sujet. Il vient de publier un guide consacré aux aménagements cyclables provisoires – ainsi qu’un autre consacré aux « aménagements provisoires pour les piétons ».

Coup de pouce
Pour encourager la pratique du vélo à la sortie du confinement, le ministère a également mis en place le dispositif « Coup de pouce vélo », doté de 20 millions d’euros, permettant la prise en charge par l’État de 50 euros sur la remise en état d’un vélo « au sein d’un réseau de réparateurs référencés ». En 18 jours, ce dispositif a permis la réparation de « 70 000 vélos », s’est réjouie la ministre. Mais le dispositif est également tourné vers les collectivités locales, avec la possibilité « d’une prise en charge jusqu’à 60 % des coûts d’installation de places de stationnement temporaires pour vélo », avec un objectif, à terme, de « 15 000 places provisoires ». 
Enfin, le ministère a annoncé « l’accélération »  de la mise en œuvre du forfait mobilité durable prévu par la loi d’orientation des mobilités. Ce forfait, qui remplace l’ancienne IKV (indemnité kilométrique vélo), permet aux employeurs de rembourser (de façon facultative) les frais de ses salariés qui viennent au travail en utilisant un mode alternatif à la voiture, dont le vélo. Ce format, exonéré d’impôts et de cotisations sociales, peut aller jusqu’à 400 euros par an et par salarié (200 dans la fonction publique). Le décret permettant la mise en place de ce forfait dans la fonction publique de l’État a été publié le 10 mai.
Celui sur la fonction publique territoriale est toujours en attente – il pourrait, selon nos informations, passer devant le Conseil national d’évaluation des normes le 25 juin. Les grands principes seront les mêmes que pour le dispositif prévu pour la fonction publique de l’État : 200 euros, impossibilité de cumuler l’aide avec le remboursement des transports collectifs. Seule différence – mais elle est majeure : alors que le forfait mobilité durable est obligatoire dans la fonction publique de l’État, il ne le sera pas dans la territoriale – chaque collectivité sera libre de l’appliquer ou pas.

F.L.

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