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Édition du mardi 23 mars 2021
Déchets

Les quantités de déchets continuent d'augmenter, notamment dans les déchetteries

Selon l'Ademe, le volume total de déchets ménagers collectés chaque année n'a cessé d'augmenter durant la dernière décennie avec une progression de plus de 20 % des quantités collectées en déchetteries. Les quantités d'ordures ménagères résiduelles ont, elles, continué de baisser de près de 20 %.

Alors que le volume global de déchets ménagers collectés en France par le service public a continué de progresser durant la dernière décennie (2007-2017), la production de déchets de chaque Français a, elle, légèrement baissé. 
C’est ce qu’a révélé l'Agence de la transition écologique (Ademe) en dévoilant, vendredi, les résultats de sa dernière campagne nationale de caractérisation des déchets ménagers et assimilés (DMA), la troisième du nom après celles de 1993 et 2007, dans laquelle elle fait le bilan de la dernière décennie en matière de politique des déchets.

La production individuelle baisse de 2 % 

En 2017, plus de 37 millions de tonnes de DMA ont été collectées, une quantité jugée « relativement stable depuis 2007 malgré une croissance modérée, mais continue de la population », indiquent les auteurs du rapport. Ces déchets sont ceux issus des ménages et des activités économiques pouvant être collectés avec ceux des ménages, mais pas ceux produits par les services municipaux, de l’assainissement collectif, de nettoyage des rues, de marchés... qui ne relèvent pas de ce périmètre. Précisément, ces déchets ménagers et assimilés sont en augmentation avec 37,63 millions de tonnes qui ont été collectées en 2017, contre 36,71 millions dix ans plus tôt.
Rapporté à la population, ce volume est toutefois en baisse puisque le ratio par habitant a connu une évolution opposée. Individuellement, chaque Français aurait ainsi diminué de 2 % sa production de déchets, de 592 kilos annuels par personne en 2007 à 580 kilos en 2017. Une différence qui s'explique notamment par l'augmentation de la population.

Déchetteries : forte progression des apports

Cette décennie est aussi marquée par la forte augmentation des apports en déchetterie avec près de 14,3 millions de tonnes en 2017 contre 10,7 millions de tonnes dix ans plus tôt. Dans le même temps, les quantités collectées par habitant annuellement sont passées de 181 kg à 221 kg. « Elles sont essentiellement composées de trois flux principaux : les déchets verts (30 %), les encombrants et tout-venant (23 %) et les déblais et gravats qui constituent un quart du gisement entrant en déchetteries. Les matériaux recyclables représentent quant à eux 14 % des tonnages, constitués pour plus de la moitié par le flux Bois collecté séparément », précisent les auteurs du rapport.
Avec 16,4 millions de tonnes en 2017 (contre 19,4 millions en 2007), les ordures ménagères résiduelles (OMR) poursuivent leur baisse avec une diminution de près de 20 % des quantités collectées par habitant et par an (passant de 316 kg à 254 kg). Les quantités de déchets putrescibles, de papier, de verre, d’incombustibles non classés et de déchets dangereux ont ainsi fortement diminué tandis que celles de textiles sanitaires sont en pleine explosion (plus 200 % en près de 25 ans). 

« Des efforts à faire » 

« Malgré  la  baisse  importante  de  la  production  moyenne d’OMR par habitant depuis 1993 ainsi qu’entre 2007 et 2017, il n’en demeure pas moins qu’une part encore conséquente de celles-ci pourrait encore faire l’objet d’actions de prévention de leur production », jugent les auteurs du rapport qui estiment que « près de 75 % des ordures ménagères et assimilées »  pourraient être évitées. Ce qui représenterait plus de 18 millions de tonnes à l'échelle métropolitaine (248 kg par habitant et par an), le gaspillage alimentaire en représentant 9 %.
Pour cela, ils suggèrent toute une série d’actions : la prévention du gaspillage alimentaire, la promotion de produits peu générateurs de déchets d’emballages, le développement de la vente en vrac, la promotion de l’eau du robinet, le développement de la consigne…
Du côté des déchetteries, ils estiment que « presque 86 % du flux tout-venant pourrait être détourné du stockage », soit plus de 2,8 millions de tonnes contre 1,5 million de tonnes aujourd’hui. Selon eux, la benne tout-venant pourrait encore contenir potentiellement « 28 % de déchets relevant d’une filière REP existante »  et « 40 % de déchets (plastiques, métaux, bois non transformé...) qui pourraient faire l’objet d’une valorisation matière (hors flux par ailleurs ciblés par les REP) soit un gisement de plus de 1,3 million de tonnes ». 
« Si l’effet des collectes séparatives mises en place est indéniable, la campagne montre qu’il y a encore des efforts à faire pour capter le gisement potentiel », explique Marc Cheverry, directeur Économie circulaire et déchets à l’Ademe, en préambule de l’enquête, qui rappelle que « des progrès ont donc été faits indéniablement depuis 27 ans, mais nous avons collectivement encore un long chemin à parcourir pour démultiplier les effets des actions mises en place pour qu’elles impactent véritablement la prévention et la valorisation des déchets ».

A.W.

Télécharger le rapport.

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