Produits « essentiels » ou non : un classement encore critiqué
Depuis que le Premier ministre Jean Castex a annoncé que les commerces et rayons de grandes surfaces qui ne vendent pas « des biens et des services de première nécessité » allaient devoir fermer à nouveau dans les 16 départements concernés par le reconfinement, les professionnels s’arrachent les cheveux. « Les premières remontées du terrain montrent que l’incompréhension est forte, notamment chez les professionnels du textile/habillement, des chaussures, des bijoux, des magasins de jouets », autant d’activités catégorisées « non essentielles », alertaient lundi les réseaux de chambres de commerce et d’industrie (CCI) et une association de fédérations de commerçants (CdCF).
Fleuristes, fermés puis ouverts
L’incompréhension est d’autant plus grande que « les textes ont été connus encore plus tardivement que la fois précédente », a regretté lundi soir Jacques Creyssel, le délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), représentant la grande distribution. Concrètement, des salariés sont arrivés samedi en magasins sans savoir s’ils pourraient travailler ou non.
Certains fleuristes ont bradé leur stock vendredi soir car ils avaient été empêchés d’ouvrir à l’automne... Avant de découvrir qu’ils étaient désormais catégorisés comme « essentiels ». « C’est une vraie question de filière », a justifié lundi soir Alain Griset, ministre en charge des PME, sur BFMTV. « C’est la période pour (les horticulteurs) pour écouler leur production ».
Les enfants, pas essentiels ?
À l’approche de Pâques, les chocolatiers aussi ont intégré la liste des magasins pouvant rester ouverts. Mais cette période est aussi « la deuxième plus importante, après Noël », pour le secteur de l’enfance, plaide auprès de l’AFP Cédric Dardenne, directeur général de Jacadi.
Cette marque de prêt-à-porter pour enfants de 0 à 12 ans fait partie du groupe IDKids, qui bat le rappel pour que « l’ouverture des magasins dédiés à l’univers des enfants soit à nouveau autorisée ». « Notre incompréhension est totale et on se demande quels sont les critères ayant conduit à ces exceptions », regrette encore Cédric Dardenne. « Cela paraît être de bon sens que de dire que les enfants doivent être considérés comme essentiels ! Les enfants continuent d’aller à l’école et ont besoin de s’habiller. »
Frigo contre machine à café
Les grandes surfaces sont bien placées pour constater le caractère ubuesque de la situation. Jacques Creyssel, de la FCD relève par exemple que « le pyjama en 3 ans », article de puériculture, « peut être vendu, mais pas en 4 ans ». « La machine à café, petit électroménager, est un produit de première nécessité mais le frigo non », égrène-t-il encore. « On a le droit de prendre rendez-vous en concession pour acheter une voiture, mais pas un frigo ! »
Autre incompréhension : les coiffeurs sont désormais reconnus comme essentiels, mais pas les salons de beauté. « C’est une question qui est sur la table, on verra les arbitrages qui seront faits dans les prochaines heures », a expliqué lundi soir Alain Griset, sur BFMTV. Le matin même, il avait assuré sur RTL que la liste des commerces autorisés pourrait évoluer en cas « d’aberration » mais qu’il fallait « éviter tous les jours de modifier les règles ».
Reste un degré de complexité : les magasins vendant des produits catégorisés comme essentiels situés dans les centres commerciaux ayant fait l’objet d’une fermeture administrative préalable... resteront fermés, malgré la nature des produits vendus. (Corentin Dautreppe – AFP)
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