Écoles : ce que signifie le passage au niveau « orange » dans les écoles maternelles et élémentaires
Par Franck Lemarc
La stratégie pour faire face à l’épidémie dans les écoles élémentaires a changé plusieurs fois depuis la rentrée : le gouvernement avait d’abord choisi de fermer systématiquement les classes dès le premier cas positif, avant de revenir sur cette position, le 25 novembre, pour choisir de ne plus fermer les classes mais seulement de tester tous les élèves en cas de détection d’un cas.
En revanche, depuis le mois d’octobre, le gouvernement n’a pas fait le choix de passer au niveau 3 du protocole sanitaire (niveau orange) malgré la très forte poussée des cas, constatée depuis quatre semaines, chez les enfants.
Ce choix a finalement été acté hier : « Nous allons rehausser au niveau 3 le protocole sanitaire s’appliquant aux écoles primaires », a déclaré le Premier ministre – sans que l’on en sache davantage sur les critères objectifs et chiffrés qui ont gouverné ce choix, ce qui est problématique depuis la mise en place de ce protocole à quatre niveaux.
Élément important : le Premier ministre a bien parlé dans son allocution des « écoles primaires », c’est-à-dire de l’ensemble maternelle et élémentaire. Ce matin, la page dédiée du ministère de l’Éducation nationale le confirme : le protocole de niveau 3 s’appliquera désormais « dans les écoles maternelles et élémentaires ».
Accueil, masques, sport
Rappelons que, à la rentrée de septembre, le ministère de l’Éducation nationale a publié ce protocole allant du vert (niveau 1) au rouge (niveau 4). Le passage d’un niveau à l’autre implique des changements dans l’organisation de l’accueil, le port ou non du masque, les activités sportives, la cantine, etc.
Concernant l’accueil, le passage au niveau orange, puisqu’il ne concerne que les écoles maternelles et élémentaires, ne change rien. « L’hybridation » entre présentiel et distanciel n’est en effet prévue au niveau orange que pour les lycées. La doctrine ne change donc pas : après détection d’un cas, tous les élèves sont testés et seuls ne sont admis en classe que les élèves présentant un test négatif. La classe ne ferme que si trois cas positifs au moins y sont détectés. Ce mode de fonctionnement, soit dit en passant, est très mal vécu par les professeurs et directeurs d’écoles, dans la mesure où, d’une part, ils le trouvent inefficace, et, d’autre part, il provoque un considérable surcroît de travail : les directeurs d’écoles, affirment leurs représentants syndicaux, sont contraints « de travailler sept jours sur sept de tôt le matin à tard le soir », au point qu’un syndicat a décidé aujourd’hui de déposer un droit d’alerte au ministère.
La mesure la plus visible de ce passage au niveau orange sera l’obligation du port du masque à l’extérieur, (c’est-à-dire notamment dans les cours de récréation) en plus du port à l’intérieur, déjà en vigueur partout (en élémentaire du moins, puisque le port du masque est proscrit en maternelle).
Pour ce qui concerne les activités sportives, le protocole indique, au niveau trois, qu’elles doivent se dérouler « en principe » en extérieur. Si cela s’avère impossible, notamment pour des raisons météorologiques, il reste possible de faire du sport en intérieur mais uniquement « pour des activités de basse intensité » permettant le port du masque et le respect d’une distanciation de deux mètres.
Toutes ces mesures entreront en vigueur jeudi 9 décembre.
Non-brassage à la cantine dès le 13 décembre
Le changement de niveau de protocole emporte également des changements de règles sur le brassage des élèves : « La limitation du brassage entre élèves de groupes différents (classe, groupes de classes ou niveau) est requise. » Ce « non-brassage » doit en particulier être « impérativement respecté » à la cantine, est-il précisé dans le protocole. « Dans la mesure du possible, les mêmes élèves déjeunent tous les jours à la même table dans le premier degré en maintenant une distanciation d’au moins deux mètres avec ceux des autres classes. Un service individuel est mis en place (plateaux, couverts, eau, dressage à l’assiette ou au plateau), les offres alimentaires en vrac sont proscrites. »
Ces mesures demandant une certaine organisation, le Premier ministre a annoncé hier qu’elles n’entreraient en vigueur que le lundi 13 décembre, afin de donner le temps aux maires d’organiser les aménagements nécessaires. Il faut souligner toutefois que ce niveau de protocole génère un surcoût important pour les gestionnaires de cantines, que ce soit en termes de personnel ou d’achat de matériel, sans aucune compensation par l’État.
Il reste maintenant à attendre le décret qui devrait paraître demain ou jeudi pour avoir tous les détails sur ces différentes dispositions. En particulier, il reste à savoir si et comment celles-ci s’appliquent aux activités périscolaires et extrascolaires, ce dont le Premier ministre n’a pas parlé dans son intervention d’hier mais qui suscite déjà des interrogations des maires.
Maire info refera le point sur ce sujet dès la parution du décret.
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