Covid-19 : le gouvernement dit entrevoir le bout du tunnel
Par Franck Lemarc
Pour la deuxième année consécutive, l’été aura été marqué par le covid-19. Alors que le mois de juin a connu une baisse spectaculaire du nombre de contaminations, après la troisième vague du printemps, le variant Delta a bousculé les prévisions avec une remontée en flèche du nombre de cas dès le mois de juillet.
Décroissance de l’épidémie en métropole
Cette quatrième vague a connu son pic à la mi-août, avec plusieurs jours consécutifs où le nombre de contaminations a dépassé les 20 000 par jour. Elle décroît depuis de façon régulière, la décroissance s’accélérant depuis le 22 août. Au 28 août (dernières données disponibles), il y a eu un peu moins de 17 000 cas recensés, ce qui représente une baisse de plus de 17 % en une semaine.
Concernant les admissions à l’hôpital et en réanimation, le pic a été, comme toujours, décalé de quelques jours par rapport au nombre de contaminations – et atteint le 23 août. Le nombre de nouvelles admissions en soins critiques a été de 162 personnes hier, soit une diminution de presque 20 % en une semaine.
La tendance est donc à la décrue, même si les taux d’incidence restent assez élevés sur tout le territoire (180 pour 100 000 habitants à l’échelle de tout le pays). En métropole, c’est toujours l’arc méditerranéen qui connaît la situation la plus préoccupante avec des taux d’incidence supérieurs à 300 dans l’Hérault, le Gard, le Vaucluse, le Var et les Alpes-Maritimes, et même de 601 dans les Bouches-du-Rhône. Seul le département de la Creuse est, aujourd’hui, en-dessous du seuil d’alerte de 50 cas pour 100 000 habitants (41).
Cette décroissance de l’épidémie a fait dire à Jean Castex, hier, en déplacement dans le Bas-Rhin, que la « quatrième vague est maîtrisée à ce stade » et que la France est « sur le bon chemin » pour retrouver « une vie normale », et ce grâce à la vaccination. Celle-ci a permis que, malgré des taux d’incidence tout à fait comparables à ceux des précédentes vagues, le système hospitalier ne soit jamais en risque d’être débordé. Mais le chef du gouvernement a estimé qu’il reste encore « du travail », puisqu’une partie de la population n’est toujours pas vaccinée. Il a appelé à « ne pas juger » ni « stigmatiser » les personnes qui craignent la vaccination : « On ne peut jamais reprocher à quelqu’un d’avoir peur », a-t-il déclaré, préférant « comprendre et rassurer, (…) y aller de façon calme et pédagogique ».
Tension extrême outre-mer
La situation reste en revanche très tendue outre-mer, même si les indicateurs commencent là aussi à décroître. En Guyane, le taux d’incidence était avant-hier de 460 ; en Martinique, de 645 ; et surtout, en Guadeloupe, de 1077. Dans les deux îles des Antilles, la tension hospitalière reste extrême : 297 % des lits de réanimation sont occupés en Guadeloupe, et 577 % en Martinique ! Seul élément rassurant : le nombre de cas positifs quotidiens, dans les deux îles, est en très forte décroissance depuis quelques jours : en Guadeloupe, il est passé de plus de 1200 à 580 ; en Martinique, de plus de 600 à un peu plus de 300. Cette diminution du nombre de cas ne se traduit pas encore sur la tension des services hospitaliers, qui ne tiennent, tant bien que mal, que grâce à l’appui de plusieurs centaines de personnels de santé venus en renfort de métropole.
En Guyane, en Martinique, à la Guadeloupe, à Saint-Martin et Saint-Barthélemy ainsi qu’en Polynésie française, l’état d’urgence sanitaire a été rétabli. Dans les îles des Antilles, à la demande insistante des élus locaux et des personnels de l’Éducation nationale, la rentrée scolaire a été décalée au 13 septembre. En Polynésie française, toutes les écoles ont été fermées le 23 août.
Vaccination : où en est-on ?
Sur le terrain de la vaccination enfin, des chiffres assez complets ont été donnés hier. L’objectif officiel du gouvernement – 50 millions de premières injections avant le 1er septembre – a été manqué de peu : les primo-vaccinés étaient hier environ 48,5 millions. Le chiffre de 50 millions devrait être atteint vers le 10 septembre.
Mais il reste environ 10 millions de personnes éligibles qui ne sont toujours pas vaccinées et, parmi elles, un nombre trop important de personnes âgées, les plus à risque : environ 15 % des personnes de plus 80 ans n’ont toujours pas reçu leur première dose ; et autant chez les personnes atteintes de comorbidités. L’Assurance maladie va lancer une nouvelle campagne pour inciter ces personnes à se faire rapidement vacciner.
À l’autre extrémité du spectre, un certain nombre de personnes va se voir proposer, à partir du 13 septembre, une troisième dose de vaccin. Sont concernées les personnes de plus de 65 ans ou les personnes fragiles ayant reçu leur deuxième dose depuis plus de six mois. La Haute autorité de santé, dans un avis rendu le 24 août, a par ailleurs estimé que cette troisième dose serait « probablement nécessaire » pour l’ensemble de la population « au cours des mois qui viennent ».
Il semble donc que les centres de vaccination, ouverts par centaines par les communes, ne sont pas près de fermer. Ce qui, à terme, ne va pas sans poser des problèmes sérieux aux maires concernés : la mobilisation de locaux et d’agents municipaux pour faire tourner ces centres ne peut pas durer éternellement, et beaucoup de maires se demandent, aujourd’hui, quand ces locaux pourront retourner à leur usage originel.
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