Rentrée scolaire : le protocole covid dans les écoles
Par Franck Lemarc
Alors que le niveau de circulation du virus reste encore élevé (lire article ci-dessus), la rentrée scolaire provoque bien des inquiétudes : les regroupements et le brassage inévitables à l’école vont-ils provoquer une recrudescence de l’épidémie avec le risque, pour les enfants, de « ramener » le virus dans leurs familles ? La question est posée, depuis quelques jours, par de nombreux scientifiques. Mais le gouvernement se dit confiant, et surtout convaincu de l’idée qu’après 18 mois de perturbations, la rentrée doit se dérouler de la manière la plus normale possible.
Un scénario à quatre niveaux
Le ministère de l’Éducation nationale a donc défini un « scénario à quatre niveaux » pour la rentrée, « le passage d’un niveau à l’autre étant arrêté en fonction du contexte sanitaire général apprécié par territoire ». Il décrit les règles à appliquer dans les établissements en partant d’un niveau 1, le plus léger, pour aller jusqu’au niveau 4 en cas de dégradation de la situation. Ces quatre niveaux supposent toujours que les établissements restent ouverts – la fermeture complète des écoles n’étant pas envisagée dans ces scénarios.
Tous les niveaux supposent un certain nombre de mesures minimum (gestes barrières, aération, lavage des mains…) ; et selon le niveau de risque, les mesures se durcissent progressivement.
Une rentrée au niveau 2
Pour cette rentrée, en métropole du moins, c’est le niveau 2 qui a été choisi. Dans cette situation, tous les lycées, tous les collèges et toutes les écoles sont ouvertes et assurent la totalité des cours en présentiel. Le port du masque est obligatoire pour les personnels et pour les élèves y compris en école élémentaire dans les espaces clos.
Au niveau 2, le brassage des élèves de niveaux différents doit être « limité ». Sur le site internet du ministère, il est précisé : « Dans le premier degré, le non brassage entre élèves de classes différentes doit impérativement être respecté pendant la restauration. Cette limitation est d’autant plus nécessaire lorsque la distanciation entre élèves d’un même groupe peut difficilement être respectée (en particulier à l’école maternelle). Lorsque le non brassage entre classes n’est pas possible (notamment au lycée), la limitation du brassage s’applique par niveau. » Au niveau 2 toujours, il convient d’organiser les récréations « par groupes » et, en cas de difficultés d’organisation, de les remplacer par des « temps de pause en classe ».
La distanciation physique d’un mètre doit être maintenue à l’école élémentaire dans les espaces clos, « lorsqu’elle est matériellement possible ». À l’école maternelle en revanche, « la distanciation ne s’impose pas entre les élèves d’un même groupe (classe, groupe de classes ou niveaux), que ce soit dans les espaces clos (salle de classe, couloirs, etc.) ou dans les espaces extérieurs ».
Pour ce qui touche au nettoyage, les grandes surfaces (sols, tables, bureaux) doivent être nettoyés au moins une fois par jour. Les petites surfaces « fréquemment touchées » (poignées de porte, interrupteurs…) doivent, au niveau 2, être nettoyées « plusieurs fois par jour ».
Pour ce qui concerne la restauration scolaire, la règle de distanciation de deux mètres n’est plus de mise (elle ne le devient qu’au niveau 3). En revanche, « la stabilité des groupes est recherchée et, dans la mesure du possible, les mêmes élèves déjeunent tous les jours à la même table dans le premier degré. Il est recommandé d’organiser un service individuel (plateaux, couverts, eau, dressage à l’assiette ou au plateau) ».
Enfin, les activités physiques et sportives, au niveau 2, sont autorisées « en extérieur et en intérieur ». Mais en intérieur, les sports de contact sont interdits.
Fermeture au premier cas dans les écoles
Attention, le comportement à tenir en cas d’apparition d’un cas de covid n’est pas le même selon les degrés. La règle – qui a fait beaucoup de bruit cet été – selon laquelle les enfants non vaccinés devront rentrer chez eux et suivre les cours en distanciel pendant 7 jours lorsqu’un cas est repéré, tandis que les élèves vaccinés pourront rester en présentiel, ne s’applique que dans les collèges et les lycées.
Dans les écoles en revanche, la règle est stricte (et elle s’appliquera dans tout le pays) : fermeture de la classe pendant sept jour dès le premier cas et « poursuite des enseignements à distance ». Dans ce cas, a précisé le ministère à l’AMF, aucun accueil des élèves ne sera demandé aux communes.
Pour renforcer la stratégie de « contact-tracing », le ministère prévoit la réalisation de 600 000 tests salivaires par semaine dans le premier degré, dès que possible. Il pourrait embaucher des « médiateurs » pour réaliser cet objectif, mais le ministère va également solliciter les agents des collectivités, selon nos informations.
La question des capteurs de CO2
Un sujet important de la rentrée sera également celui des capteurs de CO2. Ces dispositifs, qui sont chargés de mesurer la concentration en dioxyde de carbone des salles – et donc de mettre en évidence la nécessité d’aérer – sont désormais « recommandés » par le ministère de l’Éducation nationale. Il n’y a donc pas d’obligation, le ministère ayant assuré pendant l’été qu’il respecterait la liberté des communes en la matière. Jean-Michel Blanquer a également précisé que l’installation de ces capteurs n’était « pas centrale » dans la stratégie anti-covid.
Depuis, un certain nombre de communes ont annoncé qu’elles seraient équipées à la rentrée, dans les classes ou les salles de cantine. Mais beaucoup de maires hésitent, non par opposition au principe, naturellement, mais face au coût. Ces appareils coûtent en moyenne, selon les modèles, entre 60 et 600 euros, et la facture peut s’avérer lourde pour une commune qui a plusieurs classes, voire plusieurs écoles. Si certaines grandes villes ont fait le choix d’acquérir des capteurs pour toutes leurs classes, parce qu’elles ont l’assise financière suffisante pour le faire, les petites communes sont souvent dans l’incapacité de sortir les quelques milliers d’euros qui peuvent s’avérer nécessaires.
D’où l’espoir d’une aide financière de l’État. Celle-ci a bien été évoquée, mais elle reste pour l’instant hypothétique. Une enveloppe pourrait cependant être débloquée, à titre exceptionnel, qui serait gérée par les préfets. Dossier à suivre.
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