Mesures sanitaires dans les écoles : nouveau tour de vis

© DGS

Alors que la France va passer cette semaine le cap des 80 000 morts du covid-19, la circulation des nouveaux variants semble inquiéter au plus haut point les autorités sanitaires, qui ont diffusé hier soir une note urgente destinée à « renforcer »  certaines mesures. 

Variants : l’inquiétude s’accroît

Ce sont en particulier les variants apparus en Afrique du sud et au Brésil qui inquiètent la DGS : leur circulation est aujourd’hui certes « minoritaire »  mais ils présentent « des risques d’échappement immunitaire et vaccinal ». 
Par ailleurs, les dernières données montrent que le variant repéré en Grande-Bretagne se développe à grande vitesse en France, dépassant déjà les 20 % des cas dans certaines régions. Selon le professeur Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique, qui s’est exprimé hier dans la presse, « on atteindra 30 à 35 % mi-février »  et ce variant pourrait devenir majoritaire dès le début mars. L’Inserm aboutit aux mêmes conclusions, estimant que la présence de ce variant « va doubler tous les 8 à 11 jours ». 
La DGS, dans sa note publiée hier soir, insiste sur la nécessité de mieux repérer l’évolution de la circulation de ces trois variants : tous les tests PCR positifs devront désormais faire l’objet d’un deuxième test, dit de « criblage », afin de déterminer s’il s’agit d’un variant. 
Nouvelle mesure : pour les personnes touchées par les souches repérées en Afrique du sud et au Brésil, la durée d’isolement est portée de 7 à 10 jours. De plus, à la fin de cette période, la levée de l’isolement sera désormais soumise « à l’obtention d’un test négatif »  et non plus à la seule disparition des symptômes. 
Enfin, dans les établissements scolaires, un nouveau tour de vis a été décidé : la fermeture d’une classe aura désormais lieu « automatiquement »  si un élève est cas-contact d’un parent ou d’un membre de sa fratrie contaminé par l’un de ces deux souches. Jusqu’à présent, la fermeture n’était prononcée qu’en cas de contamination avérée et non pour les simples cas contacts. 

Nouvelles dispositions dans les écoles

Dans les écoles, c’est aujourd’hui qu’entrent en vigueur les nouvelles dispositions sanitaires (lire Maire info du 2 février). Les masques en tissu artisanaux sont désormais interdits dans les établissements au profit, a minima, des masques grand public de catégorie 1. Le non brassage entre élèves de classes différentes doit impérativement être respecté dans les cantines du premier degré ; et les élèves d’une même classe déjeunant ensemble doivent être séparés de deux mètres de ceux des autres classes. Il est également demandé une aération des locaux de quelques minutes toutes les heures.
Les nouvelles règles concernant la fermeture des classes, mises en place depuis le début de la semaine dernière, ont conduit à un doublement en une semaine du nombre de classes fermées : elles étaient, selon les chiffres du ministère, 934 jeudi, contre 444 une semaine plus tôt. Les mesures annoncées hier soir par la DGS vont, mécaniquement, accentuer cette tendance.

Les musées seront les premiers à rouvrir en cas de « décrue » 

Dans ce contexte morose, la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, a voulu donner ce matin une lueur d’espoir au monde de la culture, alors qu’une rencontre est prévue ce matin avec les acteurs des musées. Selon la ministre, interrogée sur BFMTV, la réouverture des musées et monuments n’est pas inenvisageable à relativement brève échéance, et ceux-ci seraient « les premiers convoqués à la réouverture »  en cas de « décrue »  de l’épidémie. « Cela pourrait être assez rapide, mais je ne donnerai pas de date », a déclaré la ministre qui explique que la décision serait prise dès lors qu’il y aurait « une visibilité d’une quinzaine de jours »  sur une décrue des contaminations. 
« Nous n’en sommes pas là »  en revanche pour les cinémas et les salles de spectacle, a déclaré la ministre. Également interrogée sur les festivals d’été, Roselyne Bachelot a laissé entendre que pour les festivals « assis », il paraît possible de trouver une solution. Pour les festivals « debout », (Vieille charrues, Hellfest, etc.), les choses pourraient être nettement plus compliquées, vu l’affluence et la difficulté d’assurer, dans ce type de manifestation, le respect de la distanciation. Des « expérimentations »  sont actuellement en cours, a rappelé la ministre, pour tenter de trouver des solutions. 
Signalons enfin qu’un décret publié dimanche matin autorise l’usage du vaccin AstraZeneca en France. Il sera destiné, dans un premier temps, aux personnels de santé de 50 à 64 ans ou souffrant de comorbidités. 
Selon les derniers chiffres publiés ce week-end, 1,86 million de personnes ont reçu une première dose de vaccin en France, et 243 000 une seconde dose.

Franck Lemarc

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