Maintenus, les transports locaux prennent des mesures spécifiques
Pour freiner la diffusion du Covid-19, le trafic ferroviaire va, dès aujourd’hui, être progressivement divisé par deux et les vols internationaux très limités. En revanche, les transports en commun locaux doivent, pour l’heure, restés maintenus. C’est ce qu’ont décidé, hier, la ministre de la Transition écologique et solidaire, Élisabeth Borne, et son secrétaire d’État chargé des Transports, Jean-Baptiste Djebarri, à la suite des dernières mesures de distanciation sociale annoncées par le Premier ministre la veille.
« Renoncer aux déplacements non essentiels »
La règle est désormais, ont-ils expliqué dans un communiqué, de « limiter les déplacements au maximum » pour freiner la diffusion du virus. « Alors que nous sommes passés au stade 3 de l’épidémie, chacun doit renoncer aux déplacements non essentiels, renoncer aux déplacements d’agrément et n’avoir recours aux transports qu’en cas de nécessité, c’est-à-dire lorsque cela est lié à la santé à l’alimentation et au travail. »
Concernant ce dernier point, les deux ministres ont rappelé la nécessité de « privilégier le télétravail » et de maintenir les déplacements professionnels uniquement « s’il est impossible d’avoir recours au télétravail ».
Alors que l’exécutif envisage le durcissement des mesures de confinement, les transports en commun en agglomération restent, pour l’heure, maintenus. L’objectif, selon les deux ministres, est de « permettre aux Français d’accomplir les déplacements strictement nécessaires ».
Réseaux : gratuité, horaires de vacances, nettoyage renforcé...
Dans les faits, les réseaux de transports locaux prennent, toutefois, des mesures spécifiques (gratuité, nettoyage renforcé...) et certains ont tendance à réduire leur trafic.
À Beauvais, à partir de lundi, relate Le Parisien, « les gens devront monter à l'arrière ou au milieu des bus pour protéger les chauffeurs et la gratuité sera la norme dans les transports » tandis que, « dans le Creillois, la RATP-Dev va diminuer la cadence de six bus par jour et adopter le rythme des petites vacances scolaires, ce qui augmentera le temps d'attente entre chaque passage ». Dans le reste de l’Oise, les discussions sont toujours en cours.
« Le réseau de la métropole lilloise tournera moins vite » avec une « fréquence du métro qui est modifiée » tout comme celle du tramway, indique La Voix du Nord qui précise que « 55 lignes de bus seront à l’arrêt, les autres ralentiront aussi la cadence ». À Boulogne, deux lignes de bus sont supprimées. Comme à Arras, il est prévu de passer en horaires de vacances scolaires.
Dans les transports régionaux de Nouvelle-Aquitaine, des mesures exceptionnelles sont aussi mises en place avec la gratuité temporaire « pour éviter les contacts entre le conducteur et les usagers », la montée des voyageurs par la porte arrière des cars et le renforcement du nettoyage des autocars, selon La Dépêche.
À Lyon, la société Keolis, a décidé de fermer ses agences commerciales, les services de transports liée à la vie nocturne de l’agglomération est suspendue, l’ouverture automatique des portes de tram est mise en place et les montées dans le bus se feront désormais, là aussi, par le milieu et l'arrière, selon Le Progrès.
Fait non négligeable, l’inquiétude monte parmi les conducteurs. À Toulouse, le syndicat FNCR (Fédération nationale des conducteurs routiers) a ainsi demandé à la direction de Tisseo de « supprimer les contrôles, la vente de billets et le rendu de monnaie dans les bus afin de maintenir le service public sans risque de colporter le covid-19 ». Une proposition qui doit être étudiée cet après-midi.
À Bordeaux, les conducteurs de bus et de tram ont exercé, quant à eux, leur droit de retrait après une « suspicion de coronavirus » chez l'un d'entre eux, relatent la Dépêche et Sud-Ouest. Selon ces derniers, Transports Bordeaux métropole (TBM) reconnaissait hier que « les trams ne circul(ai)ent plus et que le réseau bus (était) fortement perturbé ». Mais, le trafic devait reprendre aujourd’hui, de manière réduite, selon Sud-Ouest.
Trafic réduit pour la SNCF
En revanche, les transports de plus longue distance entre agglomérations (par train, car et avion) seront, quant à eux, « progressivement réduits » dans le but de « limiter la propagation du virus sur le territoire national ». « Tout le monde pourra retourner vers son domicile, il n’y aura pas d’arrêt brutal et pas d’arrêt complet, mais les opérateurs vont progressivement réduire leur offre entre agglomérations », ont expliqué les ministres.
Les prévisions du trafic dans les trains, les métros et les aéroports sont, toutefois, presque tous revus à la baisse. Si le trafic des RER, bus et tram reste quasi normal (80 % pour le métro), pour la SNCF, il y aura dès aujourd'hui « environ sept trains sur dix, qu'il s'agisse des TGV, des TER ou des Transilien ». « Le trafic sera progressivement amené à un train sur deux pour les longues distances », a détaillé Jean-Baptiste Djebbari.
Pour les transports aériens, seuls « quelques vols à destination des États-Unis, de l’Afrique, quelques vols domestiques, et à destination de l’outre-mer » seront assurés, a précisé le secrétaire d’État aux Transports. Si des aéroports resteront ouverts, des fermetures progressives de terminaux sont à prévoir à Orly et Roissy.
À noter que les transports de marchandises sont maintenus pour « assurer le ravitaillement des commerces essentiels ». L’approvisionnement des stations-services est également maintenu « comme à son habitude ».
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