Coronavirus : les informations du week-end que les maires doivent retenir
Non seulement la France n’a pas atteint comme prévu, au 15 décembre, le seuil des 5 000 contaminations par jour, mais une semaine plus tard, le nombre de contaminations varie toujours entre le double et le triple.
Le dernier chiffre disponible est de 12 800 cas supplémentaires hier, mais il est apparemment sous-estimé, puisque Santé publique France annonce « un incident informatique » qui a empêché un certain nombre de données de tests de lui être remontées. Le « plateau » constaté depuis une dizaine de jours semble se maintenir, avec un total quotidien de 10 000 à 15 000 contaminations. La France a passé, samedi, le cap des 60 000 morts, ce qui signifie que la deuxième vague a déjà fait autant de morts que la première.
C’est aujourd’hui la région Bourgogne-Franche-Comté qui est la plus sévèrement touchée par l’épidémie.
La situation en Europe
Plusieurs pays d’Europe sont, davantage que la France, confrontés depuis plusieurs jours à une reprise inquiétante de l’épidémie. C’est notamment le cas de l’Allemagne, l’un des pays qui a été le moins frappé lors de la première vague, qui, la semaine dernière, a approché ou dépassé chaque jour les 1 000 morts quotidiennes. Avec 22 000 contaminations nouvelles par jour, l’Allemagne est le pays d’Europe où l’épidémie progresse le plus vite. Il est à noter que selon la presse allemande, les communes où le virus progresse le plus vite sont celles où le parti d’extrême droite AfD est le plus influent : ce parti milite ouvertement contre le port du masque, et l’un de ses députés, Karsten Hisle, a déclaré la semaine dernière : « Ce terrible virus, à mon avis, il n’existe pas. »
Le gouvernement fédéral a décidé la semaine dernière un confinement assez sévère jusqu’au 10 janvier, avec la fermeture des commerces, équipements sportifs et culturels, restaurants et bars.
En Italie, le gouvernement de Giuseppe Conte a annoncé samedi avoir pris la décision « déchirante » de reconfiner le pays pendant les vacances de Noël, du 21 décembre au 6 janvier, face à la recrudescence du virus. Commerces, bars et restaurants doivent refermer leurs portes, et les déplacements seront interdits entre les différentes régions.
« Mutation » du virus : le gouvernement français prudent
Une des principales informations du week-end est la découverte d’une nouvelle souche du virus en Grande-Bretagne, qui semble être plus contagieuse que les autres – sans toutefois qu’il soit prouvé qu’elle soit plus virulente. Dès cette annonce, plusieurs pays d’Europe ont annoncé qu’ils suspendaient les liaisons depuis la Grande-Bretagne : d’abord les Pays-Bas, puis un par un, plusieurs autres pays d’Europe : Autriche, Allemagne, Bulgarie, Irlande, Italie, et enfin la France. Exceptionnellement, un décret est paru ce matin au Journal officiel pour annoncer que « les déplacements de personnes en provenance [du Royaume-Uni] sont interdits jusqu’au 23 décembre à zéro heure ».
Matignon a toutefois publié un communiqué qui se veut rassurant, rappelant que la « mutation » du virus est une chose extrêmement courante, puisque quelque 12 000 mutations du virus Sars-CoV-2 ont été détectées depuis le mois de septembre. Cette variante pourrait « possiblement » être plus contagieuse que les autres (bien que cela ne soit pas « clairement établi à ce stade » ), mais, selon les autorités scientifiques que le gouvernement a consultées, elle « ne semble pas entraîner à ce stade des connaissances, une gravité accrue ou une résistance au vaccin ».
C’est donc par application du principe de précaution que les autorités françaises ont décidé d’interdire pendant 48 heures « tous les déplacements de personne par voie routière, aérienne, maritime ou ferroviaire », avant une « réouverture sécurisée qui s’appuiera sur un dispositif de test obligatoire avant le départ ». Le gouvernement français veillera « particulièrement » à la question des ressortissants qui doivent rentrer en France pour « passer les fêtes en famille ».
Accès aux établissements sportifs : un allègement pour les majeurs
Enfin, hier matin, un nouveau décret a, une fois encore, changé quelques règles en matière de mesures sanitaires.
Le gouvernement a décidé de desserrer un peu les règles concernant le sport : les personnes majeures peuvent désormais, à nouveau, accéder aux établissements sportifs de plein air, sauf pour les sports collectifs et les sports de combat. Jusqu’à présent, ces établissements n’étaient accessibles qu’aux professionnels, personnes handicapées, groupes scolaires et périscolaires.
[Modification faite le 23 décembre] : Concernant la possibilité de tenir des réunions des conseils municipaux dans les enceintes sportives, la rédaction du décret a laissé penser à Maire info qu'elle était désormais interdite. La DGCL a rassuré l'AMF sur ce point : il reste parfaitement possible de tenir des réunions des assemblées délibérantes des collectivités locales dans les enceintes sportives, comme dans tous les types d'établissements recevant du public listés dans l'arrêté du 25 juin 1980.
Enfin, le gouvernement met en œuvre les annonces faites il y a une quinzaine de jours pour dissuader les Français de partir au ski à l’étranger. Les préfets devront désormais « prescrire la mise en quarantaine ou le placement et le maintien en isolement » des personnes de retour d’une région de Suisse ou d’Espagne accueillant une station de ski. Seules échapperont à cette mesure les personnes pouvant justifier d’un déplacement professionnel ou pouvant présenter un test négatif datant de moins de 72 heures. Les régions concernées sont les régions espagnoles d’Andalousie, d’Aragon, de Catalogne et de Navarre, et les cantons suisses des Grisons, du Jura, de Neuchâtel, du Valais et de Vaud.
Franck Lemarc
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