École et covid-19 : les communes (toujours) obligées d'improviser
Par Emmanuelle Stroesser
Cette réunion s’est tenue à quelques heures du début des vacances scolaires, à midi, vendredi 9 avril. Les maires ont alors appris qu’ils pourraient finalement accueillir également des enfants en situation de fragilité sociale ou de handicap, en plus de ceux des personnels prioritaires dans leurs accueils de loisirs, en particulier en éducation prioritaire ou en milieu rural isolé. « Mais c’est bien trop tard », pointe Delphine Labails, co-présidente de la commission Éducation de l’AMF. « Cela nous met en difficulté pour organiser cela dès lundi… quand certaines communes avaient déjà annulé leurs accueils en prévention. Des personnels ont été mis en congé, les contrats occasionnels annulés ou reportés donc on doit composer en temps record avec des effectifs diminués. »
Accueil de loisirs tolérés
Les communes qui souhaiteraient profiter de cette ouverture doivent encore obtenir l’accord du préfet. Car l’organisation d’activités dans des zones rurales isolées et des quartiers prioritaires de la ville n’est en effet qu’une « tolérance, laissée à l’appréciation des préfets », dans la mesure où il s’agit d’une mesure dérogatoire non prévue par le décret du 2 avril 2021. En outre, ces activités doivent être organisées en plein air et restreintes à des groupes de six enfants. Le gouvernement n’a prévu aucune circulaire ce qui est de nature à complexifier l’organisation de telles activités par les collectivités qui doivent permettre le respect des distanciations sociales et des gestes barrières. Vendredi après-midi, le directeur de cabinet de la maire de Périgueux s’était déjà mis en relation avec la préfecture pour organiser l’accueil d’enfants de quartiers prioritaires de la politique de la ville. « Je suis maire d’une ville moyenne, et je peux le faire avec mes services, mais en milieu rural, les maires auront fait une croix sur ces activités », soupire Delphine Labails.
Préparer la rentrée dès maintenant
Cette situation renforce la demande lancinante des élus, répétée avec insistance lors de cette réunion, d’être associés en amont de la prochaine rentrée scolaire. La date du 26 avril, pour le primaire, (3 mai pour le second degré) a été confirmée par le ministre de l’Éducation nationale. Mais aucun détail sur le protocole sanitaire qui sera alors de mise, notamment s’il sera allégé ou non. Or « c’est essentiel pour préparer la réouverture de la restauration scolaire, du périscolaire, des équipements sportifs... ».
Vaccination du personnel scolaire
D’ici là, l’autre question porte sur la vaccination des enseignants – et des personnels en contact avec les enfants – prévue « début avril » aux dires du gouvernement. Ce qui fait sourciller Delphine Labails. « L’attente très forte des maires, c’est la vaccination du personnel, pour assurer l’accueil de l’ensemble des enfants le 26 avril », souligne l’élue. Les modalités pratiques sont « en cours ». Les élus doivent se contenter de cela, sans plus de précision non plus sur le calendrier. « On imagine que les Atsem, le personnel périscolaire, des cantines, vont intégrer la liste des professions pouvant être vaccinées… ».
S’agissant des enfants sans solution numérique, un dialogue doit être noué avec l’Education nationale afin de trouver une solution en lien avec les maires, des rectorats pouvant par ailleurs disposer de matériels. Pour le ministre de l’Éducation nationale, la semaine d’école à distance précédant les vacances se serait « plutôt bien passée », sourit Delphine Labails.
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