L'action internationale des grandes villes : les dix recommandations de France urbaine
Inclure l’ensemble des citoyens, davantage communiquer auprès des habitants sur les actions menées ou encore sensibiliser les équipes, agents et élus, aux questions internationales. C’est ce que préconise France urbaine, dans une étude sur l’action internationale des villes, parue au début du mois en collaboration avec l’Institut national des études territoriales (Inet), dans laquelle l'association dit vouloir « repenser la manière dont nos métropoles et grandes villes se projettent à l’international » et développer de nouvelles stratégies jusqu’en 2026.
En ciblant son enquête sur ses 106 communes et EPCI membres (dont 43 % ont répondu), elle propose dix recommandations afin de contribuer à aider les exécutifs municipaux et communautaires à « repenser les stratégies d’action internationale et européenne » ainsi que « les moyens alloués ». Une nécessité, selon elle, alors que l’action internationale des collectivités, qui « découle à plus de 80 % des communes, et notamment des plus grandes villes », connaît un fort dynamisme.
Budget stable, voire en augmentation
Aujourd'hui, l’action européenne et internationale des collectivités territoriales (AEICT) concerne, à l’échelle du pays, 4 700 collectivités territoriales engagées, 8 150 collectivités étrangères partenaires, 10 440 partenariats actuellement en cours et plus de 100 millions d’euros de contribution annuelle des collectivités françaises à l’aide publique au développement nationale.
En ce qui concerne les grandes villes et métropoles, les auteurs de l'enquête observent qu’un « seuil de 200 000 habitants marque une frontière en-deçà de laquelle ce sont plutôt les villes qui portent l’action internationale ». Au-delà de ce seuil, ce sont les intercommunalités qui deviennent plus actives.
En termes de moyens, les collectivités consacrent à leur action internationale « un budget moyen allant de 100 000 euros à plus de 1 million d’euros, toujours en rapport avec leurs moyens financiers globaux », un budget « stable, voire en augmentation », constatent les auteurs de l’enquête. Globalement, l’effectif moyen dédié à ces actions est de six personnes « dans un éventail allant de l’absence d’effectif dédié à 30 personnes ». Mais, « aucun modèle d’organisation n’émerge au sein des collectivités interrogées ».
Des jumelages en perte de vitesse
Devant les mutations imposées par le contexte mondial et la crise du covid-19, les élus dressent de nouvelles orientations. Ceux interrogés dans le cadre de l’enquête mettent en avant une évolution récente de leur stratégie internationale, « induisant une transformation de leurs besoins ».
« La tendance est en effet à la diminution progressive des jumelages, au profit de partenariats équilibrés par la recherche d’intérêts mutuels. De multiples enjeux sont cités par les élus : notamment autour du rayonnement et du développement de leur territoire, sans oublier la nécessité de prendre en compte l’échelle locale tout en prônant l’ouverture au monde comme remède au repli sur soi », indique l’étude.
Reste que « la solidarité est encore grandement ancrée dans l’action internationale et les thématiques abordées sont très transversales : développement durable et environnement, éducation et jeunesse, développement économique, sport et culture, notamment ».
Revoir la stratégie
Mais l’association prévient : « Les collectivités ont intérêt à analyser et à réviser leur stratégie afin de faire de l’international un levier transversal soutenant les politiques locales ». Cela étant « d’autant plus nécessaire qu’une « course » à l’attractivité s’esquisse entre les différents territoires à l’échelle mondiale, pour attirer tant les hommes que les biens ou les capitaux ».
« Le renouvellement des équipes municipales, intercommunales et métropolitaines, couplé aux lourdes conséquences économiques et sociales de la pandémie de Covid-19, offre une occasion unique de réinterroger la manière dont les acteurs français, et notamment les grandes villes et agglomérations, agissent à l’international » , affirme d'ailleurs en préambule la présidente de l'association, Johanna Rolland. Ainsi, afin de renforcer leur action européenne et internationale des grandes villes et intercommunalités, France urbaine fait toute une série de préconisations.
Elle leur suggère, par exemple, « d’inclure l’ensemble des citoyens, mais également les éventuelles diasporas présentes sur le territoire de la collectivité, en travaillant avec les associations du territoire », de « davantage communiquer auprès des habitants sur les projets et les actions menées dans le champ de l’action internationale » ou encore « sensibiliser les équipes, agents et élus, aux questions internationales par l’organisation de conférences ou d’ateliers avec des experts extérieurs » et « développer des formations spécialisées ».
Elle propose aussi d’« identifier des lignes budgétaires spécifiques pour l’action internationale (notamment en lien avec les dispositifs 1% eau et assainissement voire à l’avenir sur des actions en lien avec les transports et la mobilité) », de « mettre en place un diagnostic de “l’internationalisation” du territoire », d’« oeuvrer à développer une dimension internationale dans chaque politique publique locale » ou encore de « positionner clairement l’action internationale dans l’organigramme de la collectivité, dans un positionnement, permettant de renforcer une approche transversale de l’AEICT et garant d’un portage fort ».
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