Changement climatique : le Cerema dénonce une baisse de ses dotations en 2025 qui « menace l'accompagnement des collectivités »
Par A.W.
« Un cri d’alarme face aux coupes budgétaires. » Le Centre d'études et d'expertise sur les risques (Cerema), établissement public qui accompagne l'Etat et les collectivités dans l'adaptation au changement climatique, a alerté, hier, sur la baisse « drastique » de 4,3 millions d'euros de sa dotation dans le projet de loi de finances (PLF) pour 2025.
Une diminution, en outre, « couplée à de nouvelles dépenses obligatoires imposées de 6 millions d’euros » qui représente donc, au global, une « réduction cumulée de près de 11 millions d’euros », s’inquiète le Cérema alors même que « les effets du changement climatique s'accélèrent et requièrent une expertise publique pour accompagner l'adaptation des territoires ».
Appel à « reconsidérer » cette décision
« Le conseil d'administration dénonce cette baisse de dotation inopportune qui menace directement la capacité d'action du Cerema et, par conséquent, l'accompagnement des collectivités face aux défis climatiques », regrette le Centre d'études, dans un communiqué publié au lendemain de l'adoption par osn conseil d'administration d'une « motion de désapprobation », à l’unanimité des votes des représentants des collectivités territoriales, des personnalités qualifiées et des organisations syndicales.
Il appelle donc « solennellement » le gouvernement et le Parlement à « reconsidérer cette décision » et à « doter le Cerema des moyens nécessaires pour accomplir ses missions essentielles au service de la nation », indique le communique qui rappelle que le « soutenir, c’est investir dans l’avenir de nos territoires » puisque près de 1 000 collectivités et groupements y adhèrent.
Si cette baisse devait être confirmée au terme de l’examen du projet de loi de finances, « l’établissement serait contraint, pour assurer son fonctionnement, déjà resserré autour de missions opérationnelles essentielles, de mobiliser les moyens votés par le Parlement et consacrés aux collectivités (programme ponts, etc.) », prévient-il alors que sa dotation annuelle passerait de 197,9 millions d'euros en 2024 à 193,6 millions pour l'an prochain.
Ces coupes interviennent d’autant plus mal que l'établissement a déjà réalisé « d'importants efforts de restructuration lors du précédent quinquennat avec une réduction de 20 % de ses effectifs et de 22 % des moyens alloués par l'Etat », rappelle-t-il.
Créé en 2014, l'opérateur de l'Etat est issu de la fusion de différents services ministériels, et compte aujourd'hui 2 500 agents placés sous la triple tutelle du ministère du Partenariat avec les territoires, du ministère du Logement et du ministère de la Transition écologique.
Il fournit une expertise « essentielle » sur divers enjeux tels que l'observation et la gestion du recul du trait de côte, la prévention des inondations et des risques naturel, la résilience des infrastructures et des ouvrages d’arts ainsi que l’identification et la résorption des îlots de chaleur en ville.
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