Le budget des Sports à nouveau en hausse, dopé par les chantiers des Jeux 2024
Comme en 2020, le budget du ministère chargé des Sports, rattaché depuis le début de l’été au ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse de Jean-Michel Blanquer, gagne des crédits en 2021. De 710,42 millions d’euros en 2020, il grimpe à 802 millions d’euros de « moyens d’intervention » dans le projet de loi de finances (PLF) 2021, présenté lundi.
« Une hausse historique de plus de 20 % », dixit le communiqué du ministère piloté par Roxana Maracineanu, qui découle en fait, comme l’an passé (lire Maire info du 30 septembre 2019), d’une augmentation de 75 % de l’enveloppe allouée à la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo). Chargé notamment de construire le village olympique et le Centre aquatique olympique en Seine-Saint-Denis et de rénover le Stade de France, l’établissement public industriel et commercial (Epic), dont l’État est le principal financeur à hauteur de 1,3 milliard d’euros, doit recevoir 225 millions d’euros de dotations de l’État en 2021, contre 129 millions d’euros cette année.
Intégrés au budget du ministère chargé des Sports dans le précédent PLF, les salaires des 1 481 conseillers techniques et sportifs (CTS) - ils étaient 1 529 en 2020 - restent stables (121 millions d’euros).
305 millions d’euros pour l’Agence nationale du sport
L’Agence nationale du sport (ANS), désormais présidée par Michel Cadot (lire Maire info du 17 septembre), voit, pour la première fois de sa jeune histoire (lire Maire info du 23 avril 2019), son budget dépasser la barre des 300 millions d’euros. Chargée de piloter la haute performance mais aussi le développement du sport pour tous sur l’ensemble du territoire avec l’implication de l’État, des collectivités territoriales, du mouvement sportif et du monde économique, elle gagne précisément 21 millions d’euros par rapport à l’an passé (305 millions d’euros contre 284 millions l’an passé) : comme dans le dernier PLF, « au moins 90 millions d’euros » sont fléchés vers la haute performance en vue des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. L’enveloppe consacrée aux clubs sportifs et aux fédérations est, de son côté, en légère hausse à « près de 200 millions d’euros » en 2021, contre 194 millions d’euros en 2020.
122 millions d’euros du plan de relance
Si on ajoute les 122 millions d’euros (sur deux ans) accordés au sport dans le plan de relance, dont la gestion lui a été confiée, l’ANS « enregistre une hausse de près de 30 % de ses moyens d’intervention avec un budget de 365 millions d’euros en 2021 », note le ministère.
Sur ces 122 millions d'euros, 40 millions d’euros seront consacrés à l’emploi sportif des jeunes (l’objectif est de passer de 5 300 emplois aujourd’hui à 7 500 en 2021 et 10 000 en 2022) et 50 millions d’euros participeront à la rénovation, notamment en matière énergétique, d’équipements sportifs toujours plus vieillissants (lire Maire info du 1er septembre). « Au total, explique le ministère, les crédits investis par l’Etat pour les seuls équipements sportifs en 2021 s’élèveront à 120 millions d’euros hors crédits déployés via l’Agence nationale du sport qui seront votés par son conseil d’administration ».
Les équipements sportifs structurants, rappelons-le, peuvent désormais prétendre à la dotation de soutien à l’investissement local (Dsil), qui a été abondée, cette année, d’un milliard d’euros (0,6 à 1,6 milliard d’euros) (lire Maire info du 22 juin). Cet abondement ne ciblait jusque-là que la maîtrise énergétique des bâtiments, la santé ou la restauration du patrimoine non classé. La dotation équipement des territoires ruraux (DETR) se concentre principalement, quant à elle, sur la rénovation des équipements de proximité.
Le déplafonnement de la taxe Buffet enfin accordé
La politique sport-santé, bénéficiera, en outre, de 3,7 millions d’euros « destinés à la consolidation du réseau de Maisons Sport-Santé avec l’objectif de 500 structures labellisées d’ici 2022 » (lire Maire info du 2 avril 2019).
Côté recettes, le ministère chargé des Sports hérite, enfin, du « relèvement du plafond de la taxe Buffet » sur les droits liés aux retransmissions télévisées des événements sportifs. Réclamé de longue date par les associations d’élus comme l'AMF et certains parlementaires, à l’image de Régis Juanico, député Génération.s de la Loire et Anne-Marie Heugas, vice-présidente EELV en charge des sports à l'ETP Est Ensemble Grand Paris dans Libération, il rapportera 24 millions d’euros supplémentaires au ministère en 2021, portant le total des trois taxes affectées aux sports à 170 millions d’euros contre 146 millions d’euros cette année. « Cette légère hausse devra évoluer à nouveau au regard de l’augmentation très forte de la valeur des droits télévisuels du sport dans les prochaines années », a toutefois réagi, dans un communiqué, Michel Savin, sénateur Les Républicains de l'Isère et fin connaisseur du dossier.
Ludovic Galtier
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