Maire-info
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Édition du vendredi 17 septembre 2021
AMF

Présidence de l'AMF : les professions de foi sont publiées

Les candidatures étant officiellement validées par la commission électorale de l'AMF, la campagne pour la présidence de l'association va pouvoir démarrer. Focus sur les professions de foi des deux candidats. 

Par Franck Lemarc

Depuis mercredi, les candidatures de David Lisnard, maire de Cannes, et Philippe Laurent, maire de Sceaux et actuel secrétaire général de l’association, sont officielles. 

Chacun des deux candidats a présenté sa propre liste pour les instances de direction de l’AMF (le bureau de 36 membres et le comité directeur de 100 membres). C’est une première dans l’histoire récente de l’AMF, qui a déjà vu s’affronter deux candidats à la présidence, mais où les adhérents n’ont jamais eu à choisir des listes concurrentes pour les instances. 

La liste pour le bureau établie par David Lisnard s’intitule « Union soutenue par François Baroin ». Elle compte, en deuxième place, l’actuel premier vice-président délégué de l’association, le socialiste André Laignel. On y trouve également un certain nombre de co-présidents des commissions ou groupes de travail de l’AMF, comme François Deluga (fonction publique), Antoine Homé (finances et fiscalité locale), Patrick Molinoz (numérique), Florence Portelli (culture et patrimoine), Frédéric Chéreau (santé)… Plusieurs maires de gauche sont présents sur la liste avec, en plus d'André Laignel, des socialistes comme Michaël Delafosse, des communistes comme Gilles Leproust ou des Verts comme Christian Métairie.

Du côté de Philippe Laurent, la liste pour le bureau, intitulée « Avec Philippe Laurent, une équipe au service de tous les maires », comprend aussi un certain nombre d’actuels co-présidents de commission ou groupes de travail de l’AMF (outre Philippe Laurent lui-même, co-président de la commission finances), comme Gaël Perdriau (affaires sociales), Cécile Galien (promotion des femmes dans les exécutifs locaux), Marie-Claude Jarrot (emploi et insertion), Fabien Jordan (logement-habitat). On notera également, dans la liste du bureau présentée par Philippe Laurent, la présence de Caroline Cayeux, maire de Beauvais et présidente de l’association Villes de France, et de Frédéric Valletoux, maire de Fontainebleau et président de la Fédération hospitalière de France. 

Les adhérents de l’AMF auront donc trois votes à effectuer : un pour le président de l’association, un pour le bureau, un pour le comité directeur. Le premier sera un scrutin uninominal à un tour (le président élu sera tout simplement celui qui aura recueilli le plus de suffrages). Pour les deux autres, il s’agit d’un scrutin proportionnel, suivant la règle de la plus forte moyenne.

Les professions de foi

Les deux candidats ont chacun déposé une profession de foi. 

Dans celle de Philippe Laurent (« Une AMF au service de tous les maires » ), le maire de Sceaux, âgé de 67 ans, met en avant ses 17 années d’expérience en tant que vice-président, puis secrétaire général de l’association : « Je connais bien notre maison commune », assure Philippe Laurent, qui dit souhaiter œuvrer « à la recherche permanente du rassemblement ». 

Pour le maire de Sceaux, « notre démocratie est aujourd’hui étranglée par le sommet (et) sera sauvée demain par sa base », et le « fait communal »  doit devenir « un nouvel horizon démocratique pour tous », « le pilier de la République ». Offensif sur le phénomène de « recentralisation »  actuellement à l’œuvre, Philippe Laurent dénonce « la bureaucratie écrasante, la mise sous tutelle fiscale infantilisante, (les) logique comptables asphyxiantes », les maires « considérés par l’Etat comme de simples sous-traitants de l’action publique ». Alors que pour lui, les maires, forts « d’un haut degré de confiance »  dans la population, ont au contraire « un capital et une légitimité à nulle autre pareille pour affronter la crise démocratique ». 

Philippe Laurent veut donc œuvrer à ce que « la commune reste au cœur de l’organisation de la société française »  et entend consacrer son mandat « à faire de l’AMF le bras armé de cette vaste ambition ». En inventant « une autre relation avec les ministres et l’administration centrale »  et en travaillant « mieux »  avec le Parlement. Le maire de Sceaux souhaite également « renforcer la communauté des maires », notamment en « fédérant toutes les associations d’élus du bloc communal ». Sans remettre en cause, naturellement, l’existence des associations telles que l’APVF, Villes de France, l’AMRF, etc., Philippe Laurent souhaite mettre en œuvre « davantage de synergies »  avec elles, opérer « un rapprochement »  qui se traduirait « par des prises de décisions communes ». 

La profession de foi de David Lisnard, sous le titre « Une AMF rassemblée et dynamisée au services de nos communes », exprime la volonté de « garantir scrupuleusement l’indépendance de l’AMF ». Le maire de Cannes (52 ans), se prévaut d’une expérience de vice-président de l’AMF depuis 2017 et rappelle qu’il a travaillé aux côtés de Jacques Pélissard, ancien président de l’AMF, dont il fut directeur de cabinet à la mairie de Lons-le-Saunier. 

Il estime que l’action des maires « ne doit plus être entravée comme elle l’est trop souvent »  et fustige « un État recentralisateur ». Ce sont pourtant « les maires et leurs agents qui sont en première ligne au quotidien ou quand il faut agir en cas d’urgence ». Les maires doivent donc être « respectés ». Le maire de Cannes veut travailler à mettre en place « un dialogue à la fois loyal et exigeant avec l’État ». Il s’engage à ce que l’AMF reste « une institution indépendante de tout pouvoir, quel qu’il soit », et que sa direction soit « unitaire, avec des instances exécutives pluralistes, grâce à une approche fédératrice qui dépasse les clivages partisans, géographiques et démographiques. » « L’AMF est une belle institution, conclut David Lisnard. Sa force est sa capacité d’unité. J’aurai à cœur de m’y consacrer, avec énergie, dans un esprit de rassemblement, au service de toutes nos communes. » 

La profession de foi du maire de Cannes affiche également le soutien de François Baroin, président sortant, qui affirme « faire confiance à David Lisnard parce (qu’il) connait son attachement profond à la cause des communes et des libertés locales. (…) Je suis convaincu qu'il saura être le président de tous en préservant la cohésion de l'AMF. »  Quant à l’ancien patron de David Lisnard, Jacques Pélissard, il lui apporte « son soutien total ». « Je connais son attachement aux communes rurales, souligne l’ancien président de l’AMF, je peux attester de sa proximité avec les maires de toutes les communes qu’il a conseillés dans ma circonscription. (…) Il (…) saura consacrer à notre maison commune sa volonté, son intelligence, le poids de ses relations pour bâtir une AMF forte et respectée. » 

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