Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du vendredi 2 février 2024
Aménagement numérique du territoire

Couverture mobile : les zones blanches s'effacent, la 4G s'installe

Cinq ans après le lancement du New deal mobile pour généraliser la 4G et accélérer la couverture mobile des territoires, l'heure du bilan a sonné. L'Arcep publie un point d'étape qui montre une progression significative de la couverture mobile en France.

Par Lucile Bonnin

La couverture mobile s’est sensiblement améliorée depuis le lancement du New deal mobile. Conclu en janvier 2018 entre le gouvernement, l’Arcep et les quatre opérateurs mobiles, cet accord vise la généralisation d’une « couverture mobile de qualité pour tous les Français, où qu’ils habitent ». L’accord prévoit notamment l’installation de 5 000 pylônes d'ici 2027 pour éradiquer les zones blanches.

Hier, l’Arcep a publié un communiqué dans lequel un point d’étape est fait sur la couverture mobile et ses avancées, de 2018 à 2023. Le régulateur rend « compte du chemin parcouru depuis 2018, tant du point de vue de la couverture que de la qualité des services mobiles ».

Le boom de la 4G

Du côté du très haut débit mobile, l’Arcep pointe qu’entre 2017 et 2022, le nombre de sites équipés en 4G a plus que doublé et les opérateurs mobiles ont déployé la 4G sur 9 600 à 15 500 sites environ selon les opérateurs. Au total, alors que 45 % du territoire bénéficiait d’une couverture 4G en 2018, 88 % du territoire est désormais couvert en 4G (chiffre du troisième trimestre 2023). 

Ainsi, il est particulièrement important de noter qu'en 5 ans, la part du territoire située en zone blanche de la 4G est passée de 11 % à 1,9 %. Pour rappel, 5 000 zones blanches ont été identifiées dans le cadre du New deal mobile et devront être « effacées définitivement »  à l'horizon 2027. Cet objectif risque cependant de ne pas suffire et beaucoup se disent favorables à la création d’un nouveau New deal mobile. Sur ce sujet, le gouvernement travaille avec l’ANCT « à sonder les équipes projets pour faire remonter les besoins nécessaires à l’issue du New deal mobile. »   Le but : « terminer la première génération de ce New deal mobile »  et préparer la suivante (lire Maire info du 17 avril)

Selon les chiffres du gendarme des télécoms, « en quelques années, la couverture mobile en 4G s’est rééquilibrée »  puisqu’en 2015, « seuls six départements, tous situés en Île-de-France, étaient couverts à plus de 90 % de leur surface »  et qu’en 2022 « seuls six départements métropolitains disposent d’une couverture de leur territoire inférieure à 90 % ».

Connectivité et qualité 

De manière générale, la qualité des services augmente, même si elle le fait plus lentement. En effet, en ce qui concerne le service voix et SMS, « le taux de la population bénéficiant d’une bonne couverture, qui se situait entre 98,6 % et 99,3 % fin 2020, se situe désormais de 99,5 % à 99,7 % fin 2022 »  en fonction des opérateurs. « Sur la même période, le taux de la population bénéficiant d’une « très bonne couverture »  qui se situait entre 91,2 % et 93,6 % selon l’opérateur fin 2020, oscille entre 92,3 % et 96,1 % fin 2022 » , indique l’Arcep. 

Les constatations sont également positives du côté de la qualité de service de l’internet mobile. « En matière de débits par exemple, entre 2018 et 2023, la proportion des mesures ayant relevé un débit descendant à au moins 3 Mbit/s passe de 77 % à 88 %. Sur cette même période, la proportion de mesures supérieures à 8 Mbit/s, progresse encore plus fortement, passant de 64 % à 82 % ».

Des progrès qui restent à faire en zones rurales 

Les zones rurales ont, elles aussi, profité de cette amélioration de la couverture mobile pendant ces dernières années. C’est notamment grâce au dispositif du couverture ciblée que la progression a pu se faire. Ce dispositif « vise à améliorer de manière localisée la couverture de zones dans lesquelles un besoin d'aménagement numérique du territoire a été identifié par les collectivités et le Gouvernement. Les opérateurs doivent assurer chacun la couverture de 5 000 zones, au plus tard 24 mois après la date de désignation de la zone concernée par arrêté. » 

Les déploiements se sont donc réalisés et continuent de se faire progressivement. L’Arcep indique qu’au 30 septembre 2023, « 4 374 zones à couvrir ont été désignées et plus de 2 600 sites mis en service ». « Le dispositif a également eu un effet important sur la mutualisation des infrastructures mobiles en zone rurale. Plus de 90 % des sites déployés dans le cadre de ce dispositif sont mutualisés par les quatre opérateurs », ajoute le régulateur. Le dispositif devrait produire ses effets jusqu’à fin 2026. Par ailleurs, « les obligations fixées dans le cadre des autorisations de fréquences de la bande 3,5 GHz (bande cœur de la 5G) contribueront également à cette amélioration avec le déploiement d’au moins 25 % des nouveaux sites dans les communes des zones peu denses et celles des territoires d’industrie ». 

La couverture dans les zones rurales reste « perfectible »  pour le régulateur. Plusieurs retards dans le cadre de ce dispositif ont par exemple été observés par l’Arcep en 2023. Cependant, les élus sont davantage consultés sur le terrain et le gouvernement souhaite « conforter les dynamiques locales existantes »  jusqu’en 2025 notamment avec les équipes projets régionales ou départementales. 
 

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