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Édition du jeudi 13 novembre 2025
Sports

Agence nationale du sport : « aucune décision arrêtée » sur un éventuel recentrage

« Aucune position n'est arrêtée » concernant un éventuel recentrage de l'Agence nationale du sport, a indiqué mercredi la ministre des Sports Marina Ferrari, qui a reçu la semaine dernière un rapport d'évaluation de cet opérateur de l'État.

Par AFP et L.B.

Bras armé de la politique sportive, l'ANS – créée en 2019 – réunit l'Etat, le mouvement sportif, les collectivités territoriales et des représentants des entreprises. Elle décide des orientations pour renforcer la performance des sportifs de haut niveau, mais aussi pour développer les pratiques sportives.

« Une évaluation a été demandée pour 2025, le rapport m'a été remis en fin de semaine dernière, je suis en train d'une faire une lecture très attentive, à ce stade aucune position n'est arrêtée » , a déclaré la ministre mercredi en fin de journée devant la Commission de la culture, de l'éducation, de la communication et du sport du Sénat. Marina Ferrari est revenue sur « les deux positions qui peuvent s'affronter : recentrer l'ANS uniquement sur la haute performance, ou conserver à la fois la haute performance et le développement de la pratique ». 

Rappelons que lors des discussions autour du projet de loi de finances pour 2025, il avait largement été question de redéfinir le cadre d’intervention de l’ANS en lui retirant notamment la gestion des financements accordés aux collectivités territoriales, pour la recentrer sur le sport de haut niveau.

« Au stade des réflexions que je mène aujourd'hui, je pense que je suis comme de nombreux élus à considérer que l'ANS a parfaitement répondu à l'objectif qui lui était assigné en matière de développement de la haute performance, mais qu'en revanche en ce qui concerne le développement de la pratique (sportive), il est plus difficile aujourd'hui de voir vraiment la plus-value qui a été apportée par l'ANS » , a ajouté la ministre. « Toutefois, je m'interroge: c'est un GIP (un groupement d'intérêt public, NDLR), et aujourd'hui il me semble que les potentialités offertes par ce statut n'ont pas été complètement explorées jusqu'au bout » , a complété Marina Ferrari, estimant notamment que « par les temps budgétaires que nous connaissons, le GIP aurait vocation à aller chercher davantage de financements extérieurs pour pouvoir contribuer au développement de la pratique »  sportive.

Interrogé en juin dernier par Maire info sur la question, David Lazarus, vice-président de l'Agence Nationale du Sport et coprésident de la commission Sport de l’AMF, estime de son côté que « l’Agence doit conserver sa spécificité : elle est le lieu de rencontre de l’ensemble de l’écosystème autour du sport, un lieu d’échange de débats et de remontée d’informations. Elle permet de prendre des décisions collégiales, plus proches de la réalité du terrain. Elle doit conserver les moyens de pratiquer le développement de la pratique sportive. Venir rogner ou supprimer ce deuxième pilier serait mortel pour l’Agence. »  

« À ce stade nous n'avons pas arrêté de décision. Mais je m'interroge sur le fait soit de recentrer l'ANS uniquement sur la haute performance, soit si nous conservons les deux volets il faudra bien que nous développions le volet développement de la pratique », a réitéré la ministre. L'ANS doit présenter le 18 novembre sa nouvelle feuille de route, baptisée « Ambition Bleue 2025-2032 ».

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