Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du vendredi 17 septembre 2021
Administration centrale

Les maires appelés à accueillir des agents du ministère de l'Intérieur dans leur commune

Le ministre de l'Intérieur a lancé hier un appel à candidature aux communes qui souhaiteraient accueillir des agents du ministère de l'Intérieur, dans le cadre de la déconcentration des services de l'État en dehors de l'Île-de-France. Les communes candidates ont jusqu'au 15 octobre pour se faire connaître. 

Par Franck Lemarc

Après Bercy, le ministère de l’Intérieur. En octobre 2019, le ministère de l’Économie avait lancé un appel à candidatures aux maires pour leur proposer d’accueillir des agents de la DGFiP dans leur commune. Plus de 400 maires avaient répondu à l’appel, et, fin janvier 2021, Bercy avait communiqué la liste des 50 villes retenues, avant la sélection d’une nouvelle vague de communes au printemps 2020 (lire Maire info du 30 janvier 2020). Le ministère de l’Action et des Comptes publics a fait de même dans la foulée. C’est maintenant au tour de la place Beauvau.

Volonté élyséenne

Lors d’un déplacement, hier, en Corrèze, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé que 1 500 agents du ministère, en poste en Île-de-France, seraient « réinstallés »  dans les villes qui accepteront de les accueillir. Ces réorganisations se feront entre 2022 et 2025, « sur la base du volontariat », a précisé le ministre. Il s’agit en effet de satisfaire à la fois la demande du chef de l’État, exprimée en avril 2019, après la crise des Gilets jaunes, de « rapprocher l’administration de nos concitoyens »  et de voir « moins de monde à Paris et plus sur le territoire »  ; et « l’aspiration de nombreux agents de l’État de travailler dans un autre cadre de vie ». 

Les communes qui souhaitent accueillir des agents du ministère de l’Intérieur devront « proposer un site ou un accompagnement pour un projet d’orientation »  et devront transmettre leur dossier à la préfecture de département avant le 15 octobre. Il y a donc une certaine urgence à constituer ce dossier, pour les communes intéressées. 

Beaucoup d’appelés, peu d’élus

Les objectifs du ministère de l’Intérieur, dans cette opération, sont multiples. Il s’agit en particulier de « rationnaliser l’implantation territoriale des services du ministère et sa proximité avec les citoyens », mais aussi d’améliorer les « interactions »  entre les services centraux délocalisés et « les échelons territoriaux ». 

Les services concernés sont essentiellement des services administratifs, et ce sont donc « des espaces de bureaux »  qui sont requis. « Une partie d’entre eux peuvent également nécessiter des espaces importants pour des serveurs informatiques ». Certains services qui seront délocalisés (formation des forces de sécurité par exemple) nécessitent la présence à proximité « d’installations sportives ». Du côté des effectifs, le ministère annonce que les services délocalisés compteront entre « une quinzaine et 230 agents »  selon les cas ; « une commune pourra accueillir plusieurs services ». 
Les communes candidates devront mettre en avant leur potentiel immobilier et la qualité de service des installations qu’elles pourront mettre à disposition : couverture numérique, accessibilité, stationnement, restauration… Les conditions financières devront être « les plus intéressantes possibles ». Dans ce cadre, est-il précisé dans le cahier des charges, « les projets reposant sur la valorisation de biens domaniaux de l’Etat – que ceux-ci soient libres ou occupés mais susceptibles d’être densifiés – et qui feraient l’objet d’un accompagnement soutenu par une collectivité, seront regardés avec un intérêt tout particulier ». 

Les dossiers de candidature devront également souligner « l’attractivité »  de la commune pour les agents comme pour leur famille : scolarisation, garde d’enfants, perspectives d’emploi pour les conjoints, disponibilités en matière de logement. 

Les communes chef-lieu de région ne peuvent pas candidater. Le ministère prévient d’ores et déjà qu’il y aura peut-être beaucoup d’appelés mais peu d’élus : « Compte tenu du nombre de services et du volume d'emplois concernés, seules quelques communes pourront être retenues. » 

Les dossiers (dont les caractéristiques précises sont décrites sur la page dédiée du ministère) envoyés en préfecture le 15 octobre au plus tard seront communiqués au ministère, après avis du préfet, le 22 octobre. Les heureux lauréats devraient être connus « début 2022 ». 

Accéder à la page dédiée du ministère.

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