À l’occasion de la journée nationale de lutte contre le harcèlement à l’école en novembre dernier, tous les élèves du CE2 à la Terminale ont été invités à remplir un questionnaire. Au total, 17 400 questionnaires ont été exploités (taux de réponse de 80 %), dont 37 % d’écoliers du CE2 au CM2, 23 % de collégiens, 40 % de lycéens.

Cette enquête statistique s’inscrit dans le plan de lutte contre le harcèlement scolaire mis en place par le gouvernement à la rentrée 2023. Ce plan comprend notamment « la possibilité pour des élèves harceleurs en primaire d'être déplacés, plutôt que les élèves harcelés »  ou encore la formation de « tous les personnels à tous les échelons de l’Éducation nationale », mais aussi « des professionnels et des collectivités » , en particulier les intervenants dans les activités périscolaires (lire Maire info du 28 septembre). 

De nombreuses atteintes à l'école

Entre la classe de CE2 et CM2, les enfants déclarent subir des atteintes de différents ordres. 17 % des écoliers sont victimes de manière répétée d’autres élèves racontant des choses « fausses ou méchantes »  sur lui et 12 % rapportent avoir été bousculés ou avoir reçu un objet de manière intentionnelle. Au collège et au lycée, les agressions sont aussi nombreuses et prennent des formes plus directes : rumeurs (7 % des collégiens en sont victimes et 5 % des lycéens), bousculades (7 % au collège et 3 % au lycée), moqueries et insultes (11 % au collège et 7 % au lycée), etc.

De nombreux élèves ont aussi « peur »  de se rendre dans leur établissement scolaire « à cause d’un ou plusieurs élèves » . C’est le cas pour 5 % des élèves du CE2 au CM2, 2 % des collégiens et 2 % des lycéens. Par ailleurs, « à tous les niveaux près de 5 % des élèves déclarent ne pas avoir d’ami dans leur école ou établissement » .

Au total, le harcèlement touche 5 % des écoliers du CE2 au CM2, 6 % des collégiens et 4 % des lycéens. Notons que cette estimation a été calculée en fonction de « l’indice de qualité de vie scolaire » . Ce dernier « consiste à dénombrer les réponses négatives sur les dimensions liées à la qualité de vie à l’école, au travail scolaire et à l’assiduité. Cet indice se dégrade avec l’augmentation du nombre d’atteintes subies de manière répétées. Le croisement des indices de victimation et de qualité de vie scolaire permet d’approcher l’impact des atteintes subies sur la qualité de vie à l’école des élèves et de mesurer l’ampleur du harcèlement subi par l’élève ».

« Aller plus loin » 

En déplacement hier dans un collège de Reims, la ministre de l'Éducation nationale Nicole Belloubet a annoncé la création d’un « baromètre annuel du harcèlement en milieu scolaire »  pour suivre l'évolution de ce phénomène. 

Les statistiques ont aussi permis d’identifier des situations dites « à surveiller » . Cela concerne 19 % des écoliers du CE2 au CM2, 6 % des collégiens et 4 % des lycéens. Notons aussi que la part d’élèves ayant demandé de l'aide auprès d’un autre élève, d’un parent ou d’un adulte de l’équipe éducative est de 63 % pour les écoliers du CE2 au CM2, 32 % des collégiens et 22 % des lycéens.

Le Premier ministre Gabriel Attal sur X (anciennement Twitter), a déclaré que « ces résultats montrent l’ampleur de ce fléau qui empoisonne la vie, brise la confiance en soi et peut parfois conduire au pire. Ils nous appellent à poursuivre la mobilisation et à aller plus loin. Une attention particulière sera portée sur les écoles primaires où la part des élèves concernés est particulièrement préoccupante (19 %). Les actions de prévention y seront prioritairement menées ». 

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